LA COMTESSE DE BENDERN ET LE BIARRITZ-OLYMPIQUE.
Ethel Katherine Hannah Gerard, fille du baron de Bryn se marie, en 1904, avec Maurice Arnold de Forest-Bischoffsheim et elle deviendra comtesse de Bendern en 1932, quand son époux renoncera à la citoyenneté britannique.
Avec son époux, elle fait de longs séjours à Biarritz et la Baronne Forest qui aime le rugby,
fournit des équipements sportifs (maillots, chaussures, etc...) aux joueurs du Biarritz-Olympique.
Elle crée, en 1936, l'école de rugby du Biarritz-Olympique, première école de ce genre en France.
Après son décès en 1966, son buste en bronze sera dressé aux parc des sports d'Aguiléra.
BUSTE DE LA COMTESSE DE BENDERN AGUILERA BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Paris-soir, le 8 décembre 1938, sous la plume de Géo
Villetan :
"Une grande dame sert, au Pays Basque, la cause du rugby.
La comtesse de Bendern... a mis son coeur, sa bourse au service des Minimes et Juniors du Club Biarrot.
Biarritz, Décembre (par téléphone).
C'était par une matinée froide d'un jour de semaine. Trente gamins de 12 à 15 ans venaient d'interrompre leur partie de rugby pour prendre quelque repos. Une grande dame, coiffée du béret basque qui laissait entrevoir une mèche de cheveux grisonnants, vêtue d'un manteau de léopard et portant cache-col aux couleurs du Biarritz Olympique, s'avança :
— Donnez des citrons aux enfants. Et surtout qu'ils ne prennent pas froid...
Puis tout aussitôt elle ajouta :
— Voyons petit, surveille ta passe, ce n'est pas tout à fait cela. Ecoute le moniteur...
LA COMTESSE DE BENDERN |
J'ai reconnu en cette grande dame dévouée de cœur aux jeunes espoirs biarrots du rugby la comtesse de Bendern, la marraine du club et aussi, ce qui ne gâte rien, le mécène de toute une volumineuse section de gosses bien élevés...
A son sujet, la veille, un des principaux dirigeants du club, M. Thierry, secrétaire général, avait cru devoir me dire :
— La comtesse de Bendern est une grande figure du sport en Côte Basque. Elle vient de recevoir la médaille d'or de l'Education physique. On n'a jamais parlé d'elle comme on le devrait.
Alors voilà un oubli qui va être réparé...
Un mécène et... une mère.
La comtesse de Bendern eût pu se contenter de goûter paisiblement les charmes d'une vie luxueuse en son château de la reine des plages, de rouler automobile, d'organiser des thés mondains, etc. C'eût été trop banal pour son tempérament de sportive. Elle opta pour le travail et son but fut alors de former de jeunes gamins au rugby, la vedette des sports du pays basque.
Elle mit tout son temps, tout son talent, tout son cœur au service du Biarritz Olympique. Elle alla plus loin, elle délia pour lui les cordons de sa bourse. Effort admirable que tout le monde appréciera à sa juste valeur lorsque j'aurai précisé que la comtesse de Bendern, le mécène biarrot, prélève sur ses revenus personnels 30 ou 40 000 francs l'an pour assurer l'éducation sportive et l'habillement de près d'une centaine de juniors et minimes dont elle a juré de s'occuper au fil d'une existence laborieuse.
Plus tard, le docteur Russo qui, du point de vue médical, s'occupe de la section des jeunes, des espoirs de demain, ajoutait d'ailleurs pour consolider davantage ce premier exposé :
— Elle est une mère adoptive pour tous. Son cœur est très grand, je vous l'affirme, mais son dévouement est plus conséquent encore !
Les espoirs biarrots.
Eh bien, je dois vous le dire, les résultats obtenus par la comtesse de Bendern, le docteur Russo, les anciens joueurs Fauthoux et Sarrail, qui l'assistent dans sa tâche, sont tout simplement surprenants...
J'ai vu évoluer un demi de mêlée de 12 ans qui, déjà, affichait un esprit d'à-propos de vrai rugbyman ; j'ai surpris trois gosses de 14 ans occupés à conduire un dribbling mieux que ne le font, hélas ! les ténors de nos grandes équipes.
DRIBBLING DE JEUNES DU BIARRITZ-OLYMPIQUE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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