LE SANATORIUM À BRISCOUS EN 1930.
En mai 1928, le Conseil municipal de Biarritz envisage de créer, à Briscous, dans la propriété Onayateguy, un sanatorium destiné aux tuberculeux.
Voici ce que rapporta La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 3 juillet 1930 :
"Une lettre du Maire de Briscous au Préfet des Basses-Pyrénées.
M. le maire de Briscous adresse, aujourd'hui même, à M. le préfet des Basses-Pyrénées la lettre ci-dessous, dont il nous communique le texte à titre d'information :
Briscous, 3 juillet 1930.
Monsieur le Préfet,
Une personnalité d’origine anglaise, M. Dan Mason, ayant fait don à la ville de Biarritz d’une propriété située sur le territoire de Briscous, celle-ci a formé le projet de créer à cet endroit un sanatorium pour enfants et jeunes gens atteints de tuberculose.
SANATORIUM BRISCOUS - BESKOITZE PAYS BASQUE D'ANTAN |
La commune de Briscous que j’ai l’honneur d’administrer a protesté contre l’installation d'un sanatorium à un endroit qui ne présente aucune des conditions désirables et dont la construction ne se prête nullement au but poursuivi.
Il y a lieu de marquer que le projet d’installation d’un sanatorium n’avait été accompagné d’aucune formalité administrative exigée par la loi et les règlements destinés à protéger la santé publique et les populations saines contre les dangers de la contagion.
Aucune demande d’autorisation n’avait été adressée au Conseil Municipal de Briscous et il n’avait été procédé à une enquête administrative. Cet état de choses avait occasionné de la part de la Municipalité de Briscous, fidèle interprète de toute la population, d’énergiques protestations.
La Commission Supérieure des sanatoria saisie de nos protestations nous a donné pleinement raison et a refusé d’approuver la demande d’installation d’un sanatorium à Briscous. Voici d'ailleurs le rapport très concluant de l'éminent médecin M. le docteur Guinard, membre du Comité national de Défense contre la tuberculose, par lequel il a demandé à la Commission Supérieure de rejeter la requête qui lui était adressée.
M. le docteur Cailleret, médecin en délégation officielle envoyé par M. le ministre de l’Hygiène et le Comité national de Défense contre la tuberculose, se rendit à Briscous et inspecta le sanatorium en présence de la municipalité de cette commune. Au cours de cet examen des lieux il exprima très nettement son avis et déclara aux personnes présentes que l’installation projetée était inadmissible, contraire aux règles de l’Hygiène et aux prescriptions de la loi et des règlements.
Nous avions tout lieu de croire que cette affaire était terminée dans le sens de nos légitimes revendications et voilà que je viens d'apprendre que certaines personnalités du département des Basses-Pyrénées : M. le docteur Meunier, de Pau. et M. Soulange-Bodin, ancien maire d’Arcangues, sont intervenues auprès du Comité national de Défense contre la Tuberculose pour revenir sur la question et demander que le sanatorium de Briscous fût autorisé contrairement à la décision déjà prise par la Commission Supérieure des sanatoria de France.
Je viens, Monsieur le Préfet, au nom des intérêts dont j’ai la charge, demander aux pouvoirs publics de mettre un terme à cette situation et à ces interventions inexplicables. Il me semble que la santé publique doit passer avant toute considération d'intérêts particuliers.
Je demande à ce que le mot de "Sanatorium" soit enlevé de la façade de l’immeuble en question et que les pouvoirs publics se décident enfin à déclarer de façon formelle et à nous donner l’assurance qu’il ne sera pus donné suite à un projet deux fois condamné.
Je me vois dans l’obligation de saisir l’opinion publique de ma réclamation que j’accompagne du rapport présenté par M. le docteur Guinard à la Commission Supérieure des Sanatoria de France.
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'assurance de mes sentiments respectueux.
Signé : Delicetche.
Maire de Briscous.
BRISCOUS - BESKOITZE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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