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jeudi 24 juin 2021

L'EAU SULFUREUSE DE GARRIS EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE EN 1838 (troisième et dernière partie)

  

L'EAU DE GARRIS EN 1838.


Il a existé au 19ème siècle, à Garris, en Basse-Navarre, une source et un établissement thermal.



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VUE GENERALE DE GARRIS BASSE-NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce qu'écrivit à ce sujet J. P. Salaignac, pharmacien de Bayonne en 1838 :



"Essai d'analyse chimique de l'eau sulfureuse de Garris. 



...M. Longchamp a confirmé aussi un fait important, déjà signalé par d'autres chimistes, c'est que plusieurs eaux sulfureuses ont la propriété de conserver, après avoir été chauffées à un certain degré, la plus grande partie de leur acide hydrosulfurique, et de jouir de leurs vertus les plus essentielles. L'eau de Garris, comme on a pu le voir dans son analyse, est de cette espèce ; ce qui est d'ailleurs confirmé tous les jours, par les effets qu'elle produit sur le système tégumentaire, appliquée en bains, après qu'elle a été élevée à un degré de chaleur convenable.


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MARCHE AUX BESTIAUX GARRIS BASSE-NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN


C'est en partant de ces diverses considérations qu'on pourra mieux apprécier les propriétés médicinales de cette eau minérale. L'expérience a fait connaître, depuis longtemps, qu'elle peut être assimilée, par sa manière d'agir, à des eaux sulfureuses qui ont acquis le plus de réputation. Les guérisons qu'elle opère d'un grand nombre de maladies qui présentent quelquefois un caractère grave, lui ont attiré une renommée bien méritée que l'avenir doit nécessairement étendre. Les médecins de la contrée, MM. Cazalot, Bidégaray, Etcheparre et Roques, qui inspirent la plus entière confiance par des connaissances étendues dans leur art et une pratique éclairée, la regardent comme un puissant moyen de thérapeutique et la prescrivent très avantageusement à leurs malades. MM. Cazalot à Saint-Palais et Bidégaray à Garris, ont particulièrement recueilli des observations sur l'emploi de cette eau : elles sont relatives à des maladies qui doivent fixer l'attention du médecin, et dont quelques-unes résistent parfois aux moyens ordinairement employés. Les limites de ce simple aperçu ne me permettant pas de présenter la série de ces observations intéressantes, on en trouvera du moins ici le résumé qui prouve que l'eau de Garris a eu les plus grands succès dans les cas suivants :



Administrée en bains et en boisson.


1° Dans diverses sortes d'affections cutanées rebelles (gale, dartres , etc.) — 2° Dans les rhumatismes. — 3° Dans les phlegmasies chroniques de la vessie (catarrhe vésical). — 4° Dans certaines affections nerveuses et hémorrhoïdales.



Administrée en boisson seulement.


1° Dans le catarrhe bronchique. — 2° Dans les névroses pulmonaires.—3° Dans la gastralgie. — 4° Dans les phlegmasies chroniques des voies digestives (estomac).



Cette eau peut offrir aussi une grande ressource dans le traitement des affections scrofuleuses ; elle a la propriété d'augmenter la transpiration et de favoriser la sécrétion des urines. Prise à petites doses, elle peut être avantageuse dans la diarrhée rebelle qui a résisté à tous les traitements et même dans la dysenterie chronique. On l'emploie avec succès pour guérir la chlorose et rétablir les menstrues diminuées ou supprimées.


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PLACE DU MARCHE GARRIS BASSE-NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Lorsqu'on administre l'eau de Garris à l'intérieur, il convient, dans quelques cas, de la couper avec du lait, de l'eau d'orge ou une solution gommeuse. Ces mélanges peuvent être faits dans les proportions d'un tiers ou de la moitié du volume de l'eau minérale. On doit observer de ne les préparer qu'au moment de les boire, comme je l'ai déjà fait observer, afin de prévenir la décomposition qu'ils pourraient éprouver en les conservant. Le lait et les liquides mucilagineux ont, comme on le sait, la propriété de modifier avantageusement l'action des eaux sulfureuses chez certains individus qui sont disposés à des irritations ou qui ont l'estomac faible. On a remarqué que plusieurs sujets qui ne pouvaient pas supporter les eaux sulfureuses dans leur état naturel, en ont retiré, par ce moyen, les plus grands avantages. Il est donc important de ne pas négliger cette sorte de médication, lorsque les circonstances l'indiquent.



Il peut aussi se présenter des cas où il conviendra, pendant l'usage de l'eau de Garris, de tenir le ventre du malade un peu libre. On obtiendra cet effet au moyen de quelques légères doses d'un sel purgatif, tels que le sulfate de soude ou celui de magnésie, prises pendant deux ou trois jours consécutifs. Mais c'est aux médecins qu'il appartient de déterminer ces sortes de cas et principalement tous ceux où l'on peut recourir à l'emploi des eaux sulfureuses en général.



Il ne paraît pas qu'on ait fait encore usage de l'eau de Garris en douches ; mais, d'après sa nature, on doit penser qu'on pourra en faire des applications très utiles, sous cette forme, pour dissiper la roideur des membres, l'enflure oedémateuse, des tumeurs, des gonflements aux articulations et principalement pour guérir les ulcères calleux, fistuleux ou invétérés ; dans la paralysie et même quelquefois dans l'épilepsie, quoique plusieurs de ces affections cèdent aussi à l'usage des bains. Ce mode d'administration de l'eau de Garris pourra être employé d'autant plus utilement qu'il est des circonstances où la douche d'eau froide doit avoir la préférence. C'est là encore un avantage qu'offrent les eaux sulfureuses d'une basse température, telle que celle dont il est ici question : on peut, comme on l'a vu, leur communiquer de la chaleur à volonté, sans craindre de dissiper une trop grande quantité de leur principe sulfureux, tandis que si l'on voulait amener à un certain degré de refroidissement des eaux sulfureuses chaudes, ces dernières, dans l'espace de temps qu'exigerait leur exposition à l'air, pour en éliminer le calorique, perdraient presque entièrement l'acide hydrosulfurique qu'elles contiennent, principe auquel elles doivent toute leur énergie.



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PLACE DE LONGUE PAUME GARRIS BASSE-NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Maintenant que la composition chimique et les propriétés médicinales de l'eau sulfureuse de Garris sont mieux connues, on comprendra toute son importance dans le traitement de plusieurs maladies. Si, d'un autre côté, on considère la situation de cette source au milieu de contrées populeuses qui se trouvent assez éloignées des eaux de Barèges, Cauteretz, Bonne et Cambo, on sentira l'avantage qu'offre la source de Garris à de nombreux malades de pouvoir s'y transporter, sans un grand dérangement et à peu de frais. L'établissement que MM. Vivié frères viennent d'v élever, avec des soins tout particuliers, est donc sous plusieurs points de vue, un bienfait inappréciable. Il est juste de leur en témoigner de la reconnaissance, et c'est un sentiment public qui ne leur manquera point."



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