Libellés

jeudi 3 juin 2021

LA PRODUCTION AGRICOLE AU PAYS BASQUE EN 1925

L'AGRICULTURE AU PAYS BASQUE EN 1925.


Le Pays Basque Nord a été, pendant longtemps, un territoire avec une forte population agricole.



pays basque autrefois agriculture
ATTELAGE 1925
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la revue La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 26 

juillet 1925, sous la plume de Georges Velloni :




"La production agricole au Pays Basque revêt une importance particulièrement grande à l'heure actuelle ; l'affluence des étrangers dans nos stations de la Côte crée des besoins grandissants dont la corollaire devrait être une intensification progressive de l'agriculture et de l'élevage : il n'en est rien malheureusement.



L'augmentation de la demande et la rareté de l'offre ont pour résultat logique, selon la règle commerciale universelle, une hausse constante des denrées, à tel point que la Côte basque devient une des contrées de France où le coût de la vie est le plus élevé. Ce renchérissement se répercute sur le prix des hôtels et des pensions et est loin de contribuer à la prospérité locale. Non seulement "le petit trou pas cher" n'existe plus ici, mais la station abordable tend à disparaître. Que les changes Américains, Anglais et Espagnols viennent à baisser, et la vogue grandissante de nos plages subira un arrêt, ou tout au moins un ralentissement considérable. Il y a là un danger auquel il est bon de songer, car, si les changes ne sont probablement pas appelés à baisser immédiatement, le franc n'est pas appelé non plus à reprendre du jour au lendemain toute sa valeur, et le Pays basque, par sa cherté deviendra interdit à nombre de Français dont l'apport est considérable.



Le mal, avec un peu de bonne volonté, est cependant possible à conjurer. Pour le moment, nos paysans, par suite d'un très mauvais calcul, sont heureux, avec un minimum d'effort, de produire peu et de vendre cher.



pays basque 1900 agriculture
PAYSANS
PAYS BASQUE D'ANTAN


Certains même se contentent de produire pour eux et de ne porter au marché qu'un superflu occasionnel. Cette fâcheuse tendance produit le plus mauvais effet sur nos hôtes.



Si le paysan basque comprenait ses intérêts, il pourrait transformer l'aisance dans laquelle il vit - car il est aisé, en général, et se contente trop de son sort, - en facile richesse.



Il serait d'abord possible d'intensifier la production de la terre actuellement exploitée, qui est loin de donner son plein rendement. Il serait utile ensuite de cultiver les terrains en friches.



Cette dernière question est particulièrement importante, car la place ne manque point dans nos campagnes. Aux environs d'Ascain, les ajoncs hérissent des pentes admirablement exposées pour y faire des cultures appropriées : la nature de leur sol et leur orientation permettent de juger au premier abord que d'excellents jardins maraîchers et fruitiers pourraient y être établis, et il n'est pas une région de France où des avantages analogues ne soient exploités depuis longtemps ; cela prouve de la part des habitants de cette région un manque d'initiative, une ignorance ou une négligence regrettables dans l'intérêt général comme dans leur intérêt propre.



pays basque autrefois agriculture
GARRIS BASSE-NAVARRE 1925
PAYS BASQUE D'ANTAN



Si nous nous attardons d'autre part sur les bords de la Nive et de la Nivelle, nous y voyons des terrains d'alluvions très riches, où les cultures maraîchères sont à peine ébauchées, où l'élevage dans de grasses prairies est rudimentaire, alors que nos vallées se prêteraient à une agriculture et à un élevage de premier ordre. Nous citerons enfin comme une des plus arriérées la commune d'Urrugne, sur le territoire de laquelle les terrains en friche sont plus abondants que les terrains cultivés, et cela, alors que les ruisseaux dans de frais vallonnements alternent avec des croupes ensoleillées qui devraient nous donner une variété incomparable de production.



Cette apathie, cet esprit routinier de nos cultivateurs deviennent un crime à une époque où toute la nation doit fournir un maximum d'effort pour son relèvement général, et les pouvoirs publics devraient prendre des mesures énergiques, soit pour faciliter la possession des terrains incultes à nos paysans, avec obligation pour eux de les faire produire, soit en imposant durement les terrains inféconds possédés par des cultivateurs capables de les rendre fertiles.



Plus il y aura de communications faciles, plus il y aura sur la côte de nouvelles cités estivales, plus les villas se multiplieront, plus il faudra de denrées, et plus il faudra que le paysan basque produise ; à mesure que les propriétés d'agrément deviendront plus nombreuses, il faudra que les fermes se multiplient et que celles qui existent agrandissent leurs terrains. Si nos paysans le comprennent, ils bénéficieront d'une prospérité inespérée, et c'est à eux surtout que profitera l'accroissement du nombre des étrangers et le succès de toutes les nouvelles créations, le développement de tous les lotissements, en un mot la vague grandissante et le peuplement du Pays Basque, de l'Adour à la Bidassoa."



pays basque autrefois basse navarre agriculture
ST PALAIS BASSE-NAVARRE 1925
PAYS BASQUE D'ANTAN






Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

Plus de 4 700 autres articles vous attendent dans mon blog :

https://paysbasqueavant.blogspot.com/

N'hésitez pas à vous abonner à mon blog, à la page Facebook et à la chaîne YouTube, c'est gratuit !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire