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dimanche 11 octobre 2020

ERNEST FOURNEAU UN SAVANT À ASCAIN EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1924

ERNEST FOURNEAU UN SAVANT DU PAYS BASQUE.


Ernest Fourneau, né le 4 octobre 1872 à Biarritz et mort le 5 août 1949 à Ascain, est un chimiste et pharmacologue français, fondateur de la chimie thérapeutique française.


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PORTRAIT D'ERNEST FOURNEAU
PAR JEAN-CLAUDE FOURNEAU


Voici ce que rapporta à son sujet le journal L'Echo d'Alger, le 27 mars 1924, sous la plume de 

François Peyrey :



"Une autre grande découverte.



Grâce au Professeur Fourneau chacun peut tuer désormais le terrible tréponème pâle.



"Je pense que tout publiciste soucieux de sa tâche doit faire connaître et faire comprendre cette découverte vraiment scientifique. C'est au public qu'il convient de parler, car c'est lui qui est appelé à faire sa prophylaxie.

Dr Maurice De Fleury (de l'Académie de Médecine)"



Le conseil du docteur Maurice de Fleury - l'épigraphe de cet article — me décide à vous parler d'une récente, d'une immense découverte du professeur Ernest Fourneau. Le sujet est fort délicat. Toutefois, si dans ce journal nous observons lé respect dû au lecteur, nous pensons que personne n'exige de notre part une pudibonderie ridicule de quaker (prononcez ! couacre). Au reste, la question intéresse l'humanité au premier chef. L'humanité avait jadis trois ennemis : la lèpre, la peste, le choléra. Elle les a chassés, mais trois autres ont repris l'assaut : la tuberculose, le cancer et le tréponème pâle, celui-ci provoquant la... J'hésite — je n'ai pourtant rien du couacre — à écrire un mot cependant charmant par son allitération, sa douceur si trompeuse. Ignorerait-on sa signification, on le pourrait prendre pour le nom d'une belle fille grecque, d'une amie de Nausicaa. Mais le mot vaut mieux que la chose.



On redoute beaucoup, depuis Christophe Colomb et François 1er, cette chose importée d'Amérique, et l'on s'expose pourtant à ce fléau avec une incroyable légèreté. Les médecins lui ont donné un euphémisme : Sigma. Poison de nos villes et même de nos campagnes depuis la grande guerre, Sigma est le principal responsable de la mortalité infantile, complique dangereusement les maladies chez les intoxiqués, détermine prématurément la mort par les accidents tertiaires, ou, perspective encore plus effrayante, l'ataxie locomotrice et la paralysie générale progressive.



Sigma provient du tréponème pâle ou spirochète. Voulez-vous que je vous présente l'infiniment petit qui a raison de l'être le plus robuste, l'abat, le rend lui-même redoutable?



Pour apercevoir le tréponème pâle, nous emploierons un ultramicroscope. Alors nous distinguerons l'affreux microbe rappelant par sa forme une vrille de vigne, de dix à douze tours de spire, mesurant, ai l'on peut dire, une dizaine de millièmes de millimètres de longueur pour un demi-millième de millimètre d'épaisseur. Il se meut en tournant autour de son axe, à la manière d'une vis. Très fragile, de vitalité médiocre, si fraichement déposé à la surface d'un organisme vivant, il acquiert une puissance monstrueuse aussitôt faufilé, dans les profondeurs du corps. L'ennemi dans la place, muqueuses, cerveau, moëlle épinière, bulbe rachidien sont perdus ! 


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SYPHILIS


Pour devenir la proie de cet ennemi aux aguets — il n'admet pas d'armistice ; ne fait point quartier — il n'a fallu à sa victime qu'une distraction de quelques minutes.



Depuis l'apparition de Sigma, les savants ont cherché la prophylaxie du mal tréponémique. Vous avez peut-être entendu parler des travaux de la science allemande : Schaudinn a découvert le spirille ; Wassermann, la réaction révélatrice ; Erlich, l'arsénobenzol. Or, le docteur Ernest Fourneau, professeur à l'Institut Pasteur, a fait beaucoup mieux. Nous lui devons l'acide acétyloxyaminophénylarsinique.



Ce néologisme créé par la langue des chimistes étant assez encombrant, le professeur Fourneau a rebaptisé sa découverte : Stovarsol ou, plus simplement encore, 190. En anglais, Stove signifie fourneau. Le professeur Fourneau a coutume de désigner ses découvertes d'après la traduction de son nom. On lui doit déjà la Stovaïne.



Le Stovarsol n'est point toxique. Il se prend en pilules ou en comprimés de 0 gr.25. Au lendemain d'une rencontre aventureuse ressent-on quelque remords ? On absorbe tout bonnement, à jeun, quatre comprimés, et l'on répète cette dose pendant quatre ou cinq jours de suite. (Après la première dose, consulter le médecin habituel, mais ne pas hésiter à prendre d'autorité les pilules initiales).



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STOVARSOL



Le tréponème pâle ne résistera pas à ce traitement.



N'avons-nous pas raison de vulgariser une telle découverte ?



Maintenant passons aux preuves du merveilleux médicament. Elles nous sont données par le docteur Maurice de Fleury qui m'a déjà fourni les éléments de cet article forcément incomplet. Je renvoie le lecteur soucieux d'un, développement plus scientifique à son étude de la Revue de France, fascicule du 1er mars dernier : Sigma vaincu.



Voici ces preuves !



Chez Fourneau, chez Levaditi, chez Fournier, des centaines d'animaux ont été inoculés, soit par contamination naturelle avec un autre animal malade, soit par inoculation directe. Tous les animaux infectés eurent la maladie dans son entier développement tandis que, sans une exception, tous les animaux ayant ingéré, peu après la contagion, du stovarsol, furent parfaitement préservés.



Ceci est encore plus intéressant !



Au laboratoire de M. Levaditi, deux jeunes médecins, enthousiasmés par de tels résultats, voulurent être inoculés par scarification. Le soir même et le lendemain, ils ont absorbé la dose moyenne de stovarsol, et, tandis que chez les singes inoculés le même jour avec le même virus, dans les mêmes conditions, on voyait évoluer l'affreuse maladie, les deux personnes humaines demeuraient entièrement, définitivement indemnes.



Le docteur Maurice de Fleury ajoute : 



A l'hôpital Cochin, dans le service de Fournier, le maître spécialiste, assisté de ses élèves MM. Guénot et Schwartz, a maintenant trente-cinq observations cliniques de femmes, jusqu'alors parfaitement indemnes de, toute spécificité, constamment exposées aux tréponèmes, dûment constatés, de leur conjoint ; toutes furent invariablement préservées en prenant quelques jours de suite trois ou quatre comprimés de l'acide acétvloxyaminophénylarsinique. Aucun échec, jamais, n'a été constaté.



A la réflexion, on ne voit pas ce que l'on pourrait objecter à la précision de ces recherches, à leur perfection expérimentale, qui jamais, dans aucun domaine, n'a été surpassée. C'est la méthode pastocienne dans sa merveilleuse rigueur ; elle prend tant de précautions, que l'on ne voit véritablement pas où pourrait se glisser une cause d'erreur. On se demande ce qu'une discussion de bonne foi pourrait trouvera objecter.



La question de fait est résolue. La prophylaxie du sigma est chose accomplie maintenant.



Quiconque est atteint de ce mal peut en guérir s'il le veut -bien.



Quiconque, aujourd'hui indemne et qui s'expose, ne voudra pas l'avoir, ne l'aura pas.



Le docteur Maurice de Fleury s'exprime avec une netteté vraiment réconfortante, ne trouvez-vous pas ?



Les expériences sont actuellement répétées à bord de deux navires de guerre accomplissant le tour du monde avec escales en maints endroits fameux par leurs tréponèmes de haute virulence. En outre, on distribuera des doses de Stovarsol aux hommes d'un corps d'armée à leur retour de permission de la nuit. Et puis, l'on comparera la statistique de ce corps d'armée avec les statistiques des autres régions. Mais le militaire consentira-t-il à absorber cette ration ? Il n'y répugnera toujours pas en Algérie et dans nos autres possessions africaines, car le Stovarsol, puissant spirillicide, combat, avec non moins de succès, la dysenterie amibienne.



Il convient décidément de marquer cette époque d'un caillou blanc. Le professeur Voronoff rend aux faibles, aux usés, l'énergie des jeunes hommes ; le professeur Fourneau nous préserve tous, indistinctement, de l'horrible et pâle tréponème. La Science n'a pas fait faillite comme l'a dit Brunetière, un jour où il parla trop vite.



La Science n'est pas un vain mot. Et qui sait ? Bientôt, peut-être, j'aurais la joie de vous annoncer que d'admirables travailleurs, pénétrant les secrets des deux autres fléaux ont trouvé l'antidote de la tuberculose et du cancer."



(Source : https://www.ospheres.com/fonctionnelle/syphilis-le-grand-retour et Wikipedia)



 



Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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