LE GAZ AU BOIS À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1920

LE GAZ AU BOIS À BAYONNE EN 1920.

Le gaz de bois, ou "gaz hydrogène, comme l'appela Lebon, est un gaz manufacturé (et gaz de synthèse) obtenue par "distillation". Le gaz de bois fut proposé comme gaz d'éclairage en 1800 par l'ingénieur Philippe Lebon.

VIEUX FOURNEAU DE GAZ ET DE BOIS DE CHAUFFAGE 1920

Voici ce que rapporta à ce sujet le journal La Liberté, dans son édition du 11 février 1920 :

"Les ersatz.

Le gaz au bois est-il réalisable ?

C'est du Midi, cette fois, que nous viendrait la lumière, ou tout au moins le moyen inédit de la produire. Une information de Bayonne, publiée par plusieurs journaux, annonce, en effet, que la municipalité de cette ville a réussi à fabriquer du gaz avec du bois, de la lignite et de l’eau. La formule est séduisante : car si, pour produire mille mètres cubes d’hydrogène, il faut cinq tonnes et demi de bois et huit cents kilos de coke, exigeant une dépense de 440 francs, on récupère, par contre, dans ce système, 450 francs de sous-produits (charbons de bois et goudrons). Séduits par cette arithmétique simpliste, les abonnés parisiens voyaient déjà l’encaisseur monter chez eux, non plus pour percevoir de lourdes notes de consommation, mais pour leur verser une petite ristourne... 

CHAUFFE-EAU AU BOIS "LE GENIE"

Un compétent directeur d’usine à gaz nous a arrêtés sur la voie des illusions où nous nous apprêtions à les suivre :

— Le gaz au bois ? On y a songé, oui, et pas seulement à Bayonne. La Compagnie Continentale a fait faire des essais, il y a quelques mois, dans plusieurs de ses usines, notamment à Uzès et à Angers. Les résultats ont été formellement mauvais.

USINE A GAZ 1911

Avant de vous les détailler, laissez-moi vous faire remarquer que cette innovation, même si elle donnait des résultats techniques satisfaisants, ne résoudrait pas les problèmes que soulève l'approvisionnement des usines à gaz. Elle ne ferait qu’en changer les termes. Il y aurait toujours des difficultés de transport et pénurie de matière première. Car le bois, vous ne l'ignorez pas, est tout aussi rare en France que le charbon. Pour cette fabrication, tous les bois, d’ailleurs, ne conviennent pas. Il faut des essences résineuses. C’est pourquoi Bayonne est favorisée à ce point de vue.

CAMIONS AU GAZOGENE

Le gaz au bois présente des vices rédhibitoires plus graves. La combustion du bois provoque une émulsion grasse qui attaque les tôles et les perce rapidement. En deux ans, le matériel serait à renouveler et non seulement la machinerie des usines, mais les compteurs et les appareils des particuliers. En outre, le goudron qui se forme dans cette fabrication est un goudron jaunâtre, impropre à tout usage industriel. Quant au charbon de bois — l’usine de Bayonne en obtiendrait 800 kilos pour la fabrication, détaillée plus haut, de mille mètres cubes de gaz — il est absolument inutilisable, ayant été brûlé en vase clos. Voilà pour les sous-produits.

Le moindre défaut du gaz au bois serait donc de coûter un prix fou. Il faut trouver autre chose, si l’on ne peut alimenter nos usines en houille. La seule matière première de remplacement à laquelle on pourrait avoir recours utilement, ce serait les os. Encore ne peut-on en attendre aucun sous-produit.

Mais les utilisations industrielles qu’on leur donne déjà sont tout aussi importantes que la fabrication du gaz. Aux chimistes de se mettre à l’œuvre pour nous trouver le combustible abondant et de distillation facile que les Bayonnais ont cru découvrir. En attendant le fruit de leurs recherches, nous n'avons que le charbon — ou plutôt nous ne l’avons pas."

(Source : Wikipédia)

 

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