LA FABRICATION DU BÉRET BASQUE EN 1929.
Le béret ou berret (du gascon berret) est un type de couvre-chef d'origine béarnais. Il s'agit d'un bonnet en feutre souple ou en laine tricotée et feutrée, de forme circulaire et plate, généralement garni d'une couronne intérieure en cuir. Le béret traditionnel béarnais, était tricoté, foulé et préparé "à la maison".
Voici ce que rapporta au sujet de la fabrication du béret, le journal La Gironde, dans son édition
du 29 septembre 1929, sous la plume de François Malsant :
"Comment on fabrique un béret Basque.
Il y a quelques années, il n'eût pas été de bon ton de se montrer en ville coiffé d'un béret basque.
C’était un attribut purement local que l'on tolérait, en dehors de son pays d'origine, seulement à quelques fantaisistes.
Puis, des sportifs s’en emparèrent, et se rendirent compte que cette coiffure qui tient bien à la tète et permet de maintenir les cheveux en ordre, pour quelque violents que soient les mouvements du corps, était plus agréable et plus pratique que n'importe quelle autre.
Quelques jeunes femmes, à leur tour, s’aperçurent que le béret, qu'il soit bleu, noir, blanc ou rouge, était plus flatteur au visage que le plus charmant "bibi", et leur donnait un petit air garçonnet très amusant. Elles n’hésitèrent pas à l'adopter, dans quelques stations balnéaires. Puis, ce fut pour les grandes randonnées en auto, pour le tennis, pour le golf, qu'elles s’en servirent.
FEMMES AVEC BERET A DEAUVILLE |
TENNISMAN JEAN BOROTRA AVEC BERET |
Un jour, enfin, le prince de Galles, en traversant Bayonne, eut, dit-on, son chapeau emporté par un coup de vent.
Une boutique de chapelier basque se trouvait par là. Il entra, et, ne voyant rien à son goût, choisit un béret. Une demi-heure plus tard, tous les élégants de Biarritz pillaient les bazars et en ressortaient coiffés de bérets.
La mode était lancée. Elle dura. Le béret basque a traversé les frontières.
On le porte en Angleterre, aux Etats-Unis, en Pologne, en Amérique du Sud, en Tchécoslovaquie.
Les usines existantes ne suffisaient plus à assurer la production nécessaire.
Et, peu à peu, on a vu des industriels se consacrer à une fabrication qui trouvait des débouchés de plus en plus larges.
Une usine existe ainsi, depuis peu, à Bordeaux. Elle est située, ainsi que de vastes ateliers de bonneterie qui font partie de la même organisation, près de la caserne Xaintrailles, à deux pas des grands boulevards.
Nous sommes allé la visiter, pensant intéresser nos lecteurs en leur dévoilant les procédés de fabrication du béret français.
Ce n’est pas, en effet, le large béret des provinces espagnoles que l’on prépare ici. C’est une coiffure de dimensions moyennes, plus seyant que le petit cep landais, et moins volumineuse que le béret du Guipuzcoa.
Des métiers sont chargés de la première opération : le tricotage de la laine. Il va en sortir une pince tricotée en laine douce et courte, constituée par vingt-quatre quartiers, qui, comme le montre une de nos photographies, présente assez peu de ressemblance avec le béret tel qu’il sera exposé dans la vitrine du chapelier. Il n’est pas fermé, et en pourrait assez facilement le comparer à un fromage de brie dont on aurait coupé un morceau. Il est, par ailleurs, beaucoup plus grand qu'il ne doit être par la suite, car, après diverses opérations, il rétrécira environ de 25%.
TRICOTAGE DE BERET |
Le voici qui passe maintenant à la remailleuse, au point de chaînette, il est alors fermé. Puis, c’est le racoutrage, qui a pour but de boucher les trous, de réparer les petits défauts de fabrication et de façonner la fameuse "queue", qui couronnera la coiffure.
C’est alors que va avoir lieu le travail le plus curieux : le foulonnage. Vingt kilos de bérets humidifiés sont entassés dans une sorte de cuve. Un marteau en bois, mû par un moteur électrique, va les pilonner. Une quantité déterminée de savon va activer cette opération, à la suite de laquelle le tricot, se rétrécissant peu à peu, va devenir un beau feutre serré. On procédera alors au rinçage, afin d’éliminer toutes les matières étrangères.
FOULAGE DE BERET |
Les bérets, retirés de la cuve, sont ensuite essorés, puis on va les teindre.
La laine employée, il est bon de le préciser, est grise. Ce n’est que pour la fabrication des bérets blancs que l’on emploie une laine spéciale, blanche dès les premières opérations.
La teinture qui se fait dans des sortes de barques à palettes, dure, selon le cas, une heure à une heure et demie.
Chaque béret, maintenant, va être tendu sur des formes de bois et placé dans les chambres de séchage où il sera traité à la vapeur de 50 à 60°, Pour les bérets blancs, il faudra envoyer du soufre par le procédé Clayton.
BERET EL RAMUNTCHO PAYS BASQUE D'ANTAN |
Quand ils auront subi ce traitement, les bérets ne seront pas loin d’être terminés.
Cependant, ils auront encore à supporter deux opérations avant de pouvoir être portés.
D’abord, ils passeront au grattage. Imaginez une petite meule constituée par des chardons naturels montés sur une meule qui tourne à une vitesse déterminée.
BERET EL RAMUNTCHO PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le béret est présenté sous ses faces supérieures et inférieures, et prend ainsi du relief. Il ne reste plus qu’à le passer à la tondeuse, qui enlèvera le duvet superflu.
Le béret est terminé.
Pour obtenir des pointures différentes, il suffira de l’étirer avant de procéder au garnissage, c’est-à-dire de disposer un cuir à l’intérieur et de doubler le fond d’une soie qui est généralement de couleur vive.
Les machines, que conduisent de charmantes ouvrières, ont achevé leur rôle.
BERET EL RAMUNTCHO PAYS BASQUE D'ANTAN |
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Françoise Esculier