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lundi 18 janvier 2021

LES SALINES DE BRISCOUS-BESKOITZE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1837 (deuxième et dernière partie)

 

LES SALINES DE BRISCOUS EN 1837.


Le hameau des Salines a été rattaché à la paroisse de Briscous en 1832. Les Salines ont été longtemps une des principales industries de la région.



pays basque autrefois salines
SALINES D'URT
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce rapporta à ce sujet le journal La Presse, le 22 octobre 1837 :



"Au moment où l'attention publique est fixée sur la question des sels, la résiliation du bail des salines de l'Est, et l'établissement d'un impôt et d'un mode uniforme de perception pour toute la France, il est intéressant de parler du développement que prend une localité salifère encore peu connue, et qui est destinée à jouer un grand rôle dans l'approvisionnement général du pays. 



Il y a peu d'années encore, le large banc de sel gemme qui court sous une partie des Pyrénées, et se montre à découvert en Espagne, tandis qu'en France on le retrouve à une centaine de pieds de profondeur, n'était connu et exploité qu'à Salies ; et la difficulté des transports, et surtout le mode de perception de l'impôt, restreignaient ses ventes à l'approvisionnement local et au marché de Pau. La ville de Bayonne n'en recevait qu'à des prix trop élevés pour pouvoir en charger les navires ; de plus, la contrebande espagnole, si facile et si hardie, enlevait une large part des ventes du pays Basque et du Béarn. 



bearn autrefois salines
LA PÊCHE DU SEL SALINES SALIES DE BEARN
BEARN D'ANTAN



La découverte des sources salées de la vallée de Briscous vint changer la face des choses. Une rivière, l'Ardanabia, y amène le bois, combustible d'ailleurs abondant, autour de la vallée, et emporte jusqu'à Bayonne les produits de la fabrication. 



L'eau salée y est à un très haut degré de saturation, et les puits bien établis y donnent de l'eau presque sans variation de degré et sans limite. 



Aussi, cette industrie s'y développa rapidement ; elle commence à se créer une clientèle, et acquiert à ses produits une juste réputation sur toutes les côtes de la France. L'établissement connu dans le pays sous le nom de la grande saline de Briscous, et qui a été fondé par M. Euryale de Girardin, a été, dès le premier jour, et est resté le plus important de la vallée : c'est lui qui a frayé aux sels de Briscous la route de la Bretagne et de la Normandie, et il a commencé dans le commerce des sels sur les côtes de l'Océan une révolution très importante, qui sera une amélioration pour les populations de ces provinces. On sait que partout où les sels blancs de l'Est peuvent arriver, ils sont employés de préférence aux sels de mer même raffinés, et se vendent à un prix supérieur, parce qu'ils sont plus purs et salent par conséquent plus fortement : or, la qualité des sels des Pyrénées est exactement la même que celle de l'Est. M. Grouvelle, ingénieur de la grande saline de Briscous, y a porté tous les procédés de fabrication et d'épuration les plus parfaits; aussi, les sels produits sont-ils partout, à prix égal, préférés aux sels de mer raffinés : à plus forte raison doivent-ils nécessairement remplacer, à un prix supérieur, les sels gris dans la consommation des villes et des campagnes. C'est un besoin auquel la vallée de Briscous peut seule répondre, parce que seule elle peut expédier par eau ses produits jusqu'à Bayonne, et de là sur toutes les côtes. 



La grande saline de Briscous, qui vient d'être mise en société en commandite, par actions, sous le nom justement estimé de M. Victor Hugrais, qui l'administrait, et pour la somme réelle qui y a été dépensée, est le seul établissement qui soit en mesure de fournir à de grands marchés ; aussi a-t-il déjà reçu les plus importantes propositions. Un canal qui se rend dans la cour de l'usine porte jusqu'à l'Ardanabia et de là dans l'Adour et à Bayonne les sels fabriqués, et rapporte les bois et combustibles de toute nature que l'on doit y consommer et que produit ce pays. L'usine peut suffire, en ce moment, à 23 mille quintaux métriques de fabrication ; avec l'addition d'une ou deux chaudières, on la portera au delà de 30 mille quintaux métriques, et on doit compter le bénéfice au moins de 2 fr. à 2 fr. 50 par quintal métrique, avec une bonne fabrication. 



pays basque autrefois salines
SALINES DE BRISCOUS 1837



L'affaire, créée avec un capital très-modéré qui représente une valeur réelle, et conduite par des mains honnêtes et habiles, est placée dans des circonstances si heureuses et a déjà donné, même avant son développement, de si bons résultats, qu'elle a toute assurance de succès pour l'avenir. 



La nouvelle loi, en modifiant le mode d'impôt qui charge les sels de la saline, leur ouvrira un débouché encore plus considérable, en leur permettant de voyager par suite d'entrepôt et de sortir, en franchise de droit, soit pour la pêche, soit pour l'étranger. Or, on sait que les salaisons des Pyrénées, de la Hollande, de l'Angleterre, de l'Amérique, doivent leur haute réputation à l'emploi des sels de source ou des sels raffinés ; et les navires danois et norvégiens en viennent chaque jour demander à Bayonne des chargements entiers, qui donneront à la compagnie V. Hugrais, dans le Midi, une importance analogue à celle de la compagnie de Dieuze, dans l'Est, et de beaucoup plus beaux bénéfices, parce quelle n'est pas écrasée par les intérêts d'un capital énorme. 



Le capital des salines de l'Est est de 8 millions et la fabrication de 200 mille quintaux métriques à peu près, ce qui représente une somme de 800 mille francs, pour une fabrication de 20 mille quintaux que la grande saline de Briscous peut faire, et au-delà, avec un capital de 290 000 fr., c'est à dire du tiers environ."




   



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