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samedi 2 janvier 2021

LA FUITE DES JUGES EN PAYS BASQUE SUD (HEGO-ALDE) EN 1934

LA FUITE DES JUGES BASQUES EN 1934.


En 1934, l'Etat espagnol est opposé à de nombreuses municipalités Basques et Catalanes, qui organisent, au mois d'août, des élections au Comité interprovincial.



revolucion 1934 españa
REVOLUTION OCTOBRE 1934 ESPAGNE




Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Paris-soir, le 15 août 1934, sous la plume de Hérisson-

Laroche :



"Plutôt que d'arrêter les leaders séparatistes des juges basques s'enfuient dans les montagnes.



Où l'on voit des événements qui auraient pu être tragiques tourner à la comédie.


(De notre envoyé spécial) Saint-Sébastien, 14 Août (par téléph.).



Il se confirme que les élections illégales de dimanche n'ont donné lieu dans la province basque à aucun incident grave et cependant le gouvernement n'avait pas hésité à renforcer un peu partout les effectifs de la garde civile et des gardes d'assaut. Ces précautions policières qui s'avérèrent inefficaces auraient pu engendrer des désordres graves, les rangs de ces unités ne comprenant que des Espagnols.



En revanche, il y eut de-ci de-là des épisodes d'un comique certain qui méritent d'être rapportés.



A Eibar, agglomération ouvrière importante dotée d'une municipalité de gauche, le maire et les conseillers socialistes se solidarisèrent spontanément avec les nationalistes et pénétrèrent chez le juge d'exception aux cris de : "Vive Euskadi". Bien mieux. Les éléments castillans de la municipalité emboitèrent le pas et prirent nettement parti pour le pays basque contre l'Espagne.



A Astigarraga, petite commune du Guipuzcoa, le juge local, se refusant à mettre le maire en état d'arrestation, s'enfuit dans la montagne pour n'avoir pas à sévir.



A Pasajes, le juge accomplit sa mission, mais cette formalité accomplie, il n'hésita pas à convier à déjeuner le maire et les conseillers qu'il venait d'inculper.



Dès hier matin, les députés nationalistes du pays basque au Parlement de Madrid avaient décidé d'entreprendre une action commune et d'exploiter leur première victoire.



Ce fut d'abord M. de Karéga, représentant de la Biscaye, qui adressa au ministre de l'Intérieur un télégramme ironique : 


"Je tiens à encourager le ministre à poursuivre sa réclame en faveur du mouvement séparatiste basque. Il y a des révocations et des injustices qui honorent ceux qui en sont les victimes."



Singulière mise en demeure.



Les cinq parlementaires nationalistes du Guipuzcoa : Irazusta, Irujo, de Monzon, Picabéa et Leizaola, n'hésitèrent pas à se présenter à la porte du président de la députation provinciale, le senor Bellido, et ils exigèrent une audience immédiate.



A peine introduits dans le cabinet présidentiel, les élus basques s'exprimèrent sans le moindre ménagement.



- Hier, la province entière vous a fait connaître son sentiment. Comme vous ne paraisses pas avoir entendu la voix du peuple, nous, ses représentants, vous enjoignons en son nom de partir sur-le-champ.



Le président Bellido se contenta alors de répondre :


- Je représente le gouvernement de l'Espagne, tant que je conserverai sa confiance, je demeurerai à mon poste.



Les députés haussèrent alors le ton, mais le président de la députation persista en son attitude ferme et énergique.



- Je suis ici chez moi.



- Non, vous n'êtes qu'un intrus, c'est nous Basques qui sommes chez nous. Partez, partez, vous partirez.



Allions-nous assister, pour la plus grande joie des historiens à une nouvelle défenestration ? Que non pas. Les représentants du Guipuzcoa prirent la porte non sans avoir invectivé le président. 



- Traître, vous n'êtes qu'un traître !



En quittant le palais de la Deputacion, les cinq députés se rendirent chez le gouverneur de la province, qui est le représentant direct de Madrid et le chef suprême de la force armée.



Reçus aussitôt, ils remirent à ce haut fonctionnaire un véritable ultimatum : 

"Si le gouvernement ne procède pas sans délai à la validation des élections de dimanche et s'il se refuse à destituer les conseillera actuellement en fonctions, nous ne répondons plus de l'ordre dans nos villes et dans nos campagnes. Nous exigeons satisfaction complète et immédiate."



J'attendais les parlementaires devant la résidence du gouverneur.



- Madrid ne comprend pas ou ne veut pas comprendre. Le gouvernement demeure sur ses positions et nous aussi.



- Alors nous allons à la révolte ouverte, à la grève générale ?



- Tout ce que nous pouvons vous dire, c'est que la situation est d'une gravité exceptionnelle. Actuellement se tient à Bilbao la réunion de tous les maires révoqués de Biscaye. Nous attendons leurs décisions, car l'union complète est la condition du succès. Soyez assuré que nous ne reculerons pas.



Le soutien catalan.



Parlementaires catalans et parlementaires basques appuient aux Cortès leurs revendications communes. Ayant appris la présence à Saint-Sébastien de l'un des représentants les plus éminents du Parlement catalan, l'écrivain et auteur dramatique Joan Puig Ferreter, je décidai d'aller lui poser quelques questions précises.


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ECRIVAIN JOAN PUIG I FERRETER



— J'ai vécu longtemps en votre beau pays que j'admire et que j'aime. Chez vous j'ai mené une existence des plus aventureuses. J'ai été tour à tour vendangeur, cocher, que sais-je ? J'ai même cassé des pierres sur vos routes ensoleillées.



— Il y a là matière à un livre intéressant ?



— C'est fait. Je l'ai publié il y a deux mois sous le titre de Gamins de France, Chemins de France, Huit cents pages de souvenirs qui seront prochainement traduites en votre langue.



- Et vous êtes maintenant député au Parlement de Barcelone. Est-il exact que vous êtes ici en mission officieuse, chargé par le gouvernement catalan d'observer et, au besoin, de conseiller ?


- Votre question me gêne beaucoup, étant donné les événement fui se déroulent actuellement en pays basque ; j'étais venu ici pour représenter le chef du gouvernement catalan à une cérémonie en l'honneur du président Macia, qui devait avoir lieu aujourd'hui à Bilbao mais que le gouverneur a interdite au dernier moment, en raison de la situation politique. J'admets que j'ai profité de ce voyage pour prendre contact avec non amis basques. D'ailleurs, vous pouvez dire que la Catalogne prête, en la circonstance, au pays basque, son concours le plus cordial.


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PRESIDENT CATALAN FRANCESC MACIA 1932



"Nos compatriotes suivent avec une attention passionnée les phases du conflit qui oppose actuellement les Basques au gouvernement de Madrid. C'est que vous le savez, nous avons parcouru un chemin identique avant d'obtenir notre autonomie et le statut actuel. Au surplus, nous avons toujours déclaré que nous ne voulions pas l'autonomie pour nous seuls mais aussi pour toutes les régions ibériques qui se sentiraient capables de s'organiser sur des bases identiques."



Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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