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dimanche 31 janvier 2021

LES RELIGIEUSES BÉNÉDICTINES D'OGNATE-OÑATI EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE EN FÉVRIER 1908

LES RELIGIEUSES D'OGNATE EN 1908.



La loi de séparation des Eglises et de l'Etat date du 9 décembre 1905. Elle abroge le régime du concordat de 1801.



pais vasco antes universidad guipuzcoa
UNIVERSITE D'OGNATE GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN




Voici ce que rapporta à ce sujet le journal L'Univers, le 14 février 1908 :



"Persécution et action religieuses.



Protestation d'exilées. 



Les religieuses Bénédictines de Bourges, expulsées l'année dernière de leur monastère, se sont réfugiées à Onate (Espagne). Dans quelques jours, la spoliation dont elles sont les victimes sera consommée par la vente de leur propriété. 



Du fond de leur exil, les religieuses adressent au liquidateur l'émouvante protestation suivante : 



Monsieur le liquidateur, 



Quand, il y a trois ans passés, on a pris possession de la maison dont nous étions injustement expulsées et qu'il nous a fallu, pour ne pas nous séparer les unes des autres et conserver ensemble les observances de notre vie religieuse, nous réfugier en terre étrangère, je n'ai pas manqué de protester contre les mesures odieuses dont nous étions les victimes. 



Celui qui a reçu cette protestation a déjà paru devant Dieu et nous ne nous permettons pas de le juger.



Vous avez été choisi pour le remplacer ; nous avons des raisons de vous croire personnellement très honorable et nous ne nous adressons à vous qu'en raison de la mission dont vous êtes chargé.



Mais aujourd'hui que, par la mise en vente de notre monastère, on se prépare à consommer cette injustice, je veux, du fond de notre exil, élever de nouveau la voix au nom de nos droits méconnus et cependant imprescriptibles et sacrés. 



Ces droits, en effet, nul ne saurait les contester ; aucune subtilité  légale ne peut les détruire, et il ne nous appartient pas d'y renoncer.



pais vasco antes guipuscoa
VUE GENERALE D'OGNATE GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Depuis l'année 1806, date de notre première et très modeste installation dans cette maison, nous l'avons successivement et péniblement. agrandie, améliorée et rendue chaque jour un peu plns habitable. Telle quelle est au moment ou on nous la prend pour la- morceler et la vendre, elle représente pour nous cent années de notre travail, de nos privations et de nos sacrifices en tout genre ; elle est donc bien à nous : nous la ravir constitue un mépris du droit, une spoliation véritable, quel que soit le nom dont on se serve pour désigner cette opération, et nous regardons comme se rendant coupables tous ceux qui, sous quelque forme que ce soit, en tireront bénéfice injustement et sans notre assentiment formel. 



Si c'est pour nous un devoir, et un devoir bien cher, à nos cœurs, de témoigner notre reconnaissance la plus profonde à ceux qui, par de légitimes revendications, ont travaillé à sauver, une part de notre bien, c'en est un aussi auquel nous ne voulons pas faillir, de déclarer que nous entendons maintenir tous nos droits de légitimés propriétaires. Nous ne renonçons à aucun et nous nous réservons de les faire valoir le jour que nos cœurs appellent, où les portes de la France nous seront ouvertes.  



La France, que nous ne confondons pas avec ceux qui la gouvernent présentement, nous est d'autant plus chère, que nous sommes privées du droit d'y habiter. 



Au milieu des privations et des amertumes de notre exil, pour nous aider à les supporter, nous entretenons dans nos cœurs une foi inébranlable en ses destinées providentielles. Il ne nous semble pas possible qu'elle tolère toujours que les méchants triomphent, et que les bons soient opprimés. Nous lui reviendrons quand elle se ressaisira elle-même. 



Nous rentrerons dans cette ville de Bourges, où, depuis plus de mille ans, notre communauté a pu faire tant de bien, et d'où nous recevons incessamment tant de preuves de généreuse sympathie. 



Nous réclamerons alors de ceux qui nous auront fait du tort les réparations et restitutions légitimes, et nous les rendrons responsables devant les hommes, comme ils le sont déjà devant Dieu.



Pour les religieuses Bénédictines du Saint-Sacrement, dites de Saint-Laurent,

La Mère Prieure. 


Onate, ce 9 février. 

Onate-Guipuzcoa (Espagne)."



(Source : Wikipédia)



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