UN RÈGLEMENT DE PÊCHE SUR LA BIDASSOA EN 1859.
La Bidassoa est un fleuve côtier du Pays Basque, qui prend sa source dans les monts de Navarre et se jette dans le golfe de Gascogne.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Gazette Nationale ou Le Moniteur Universel, dans son
édition du 19 mai 1859 :
"...Les articles 15, 16 et 28 dérogent sur un point plut sérieux, théoriquement parlant, à l'article 16 de la même loi et à la pratique ordinaire du droit des gens. Ces articles, en effet, instituent deux gardes, dont l'un sera nommé par les municipalités françaises et l’autre par les municipalités espagnoles. Ces deux gardes pourront agir isolément et collectivement. Ils auront qualité pour toute la rivière et par rapport à tous individus, sans distinction de nationalité, le garde espagnol en France et le garde français en Espagne. Leurs procès-verbaux feront foi également devant les tribunaux des deux pays, jusqu’à preuve contraire ; ils auront sur les deux territoires et les eaux qui en dépendent les mêmes pouvoirs de saisie et de réquisition.
En fait, vous savez, messieurs, dans quelles étroites limites d'intérêt et de territoire l’action de ce garde étranger se trouvera renfermée. Ce n'est pas qu'il faille toujours mesurer l'importance d'une dérogation de cette nature à la minimité des intérêts engagés ; mais il y aurait aussi une exagération déraisonnable à n'en tenir aucun compte.
D'autre part, et nous aurions pu nous borner à présenter cette considération, il y avait nécessité de procéder comme on l'a fait. Les mêmes circonstances qui firent établir le régime de l'égalité dans l'indivision, conduisaient fortement à l'égalité et à l'indivision dans l'exercice du droit de police, c'est-à-dire à l'institution des deux gardes, l'un espagnol, l'autre français, avec la plénitude de la réciprocité des droits de garde.
Les précédents ne manquent pas ; la même solution s'est imposée dans les situations analogues. Ainsi, dans la convention entre la France et la Sardaigne, relative aux chemins de fer internationaux, un bureau de douane sarde a été établi à la gare française de Culoz ; les employés des douanes des deux Etats agissent séparément ou simultanément, selon les circonstances ; la douane sarde peut requérir les autorités françaises, etc. Ainsi encore, dans le règlement général des pêcheries entre la France et la Grande-Bretagne, du 23 juin 1843, on a donné, de part et d’autre, des attributions réciproques aux commandants des bâtiments gardes-pêche, et aux autres préposés à la police des pêches des deux pays. Les rapports des agents français sont reçus en Angleterre, et réciproquement.
L'article 16 du traité du 2 décembre fournit un autre exemple de ce concours, de cette action simultanée de la police des deux pays, pour la garde et la conservation de la chose commune. Il s'agit de pâturages concédés aux habitants de Baïgorry, dans une partie des Aldudes, qui est espagnole. On stipule "que pour la surveillance de ces pâturages et des troupeaux français, les habitants de Baïgorry auront le droit de nommer des gardes assermentés qui. de concert avec les gardes espagnols, assermentés aussi, veilleront ensemble et collectivement au maintien de l'ordre et à l’exécution des règlements en vigueur."
BIDASSOA ET FONTARRABIE EN 1843 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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