UN PROJET D'ARCHIVES EN 1939.
Pendant de très nombreuses années, a existé, au Pays Basque Nord, un projet d'archives.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 2 mars
1939, sous la plume de R Velche :
"Pour la constitution des archives du Pays Basque.
Le succès remporté, ces jours derniers, par l'idée lancée, par un journal bordelais, d'une souscription dans le Sud-Ouest, en vue de conserver à la France les manuscrits de Montesquieu, m’autorise à soumettre, par l’intermédiaire de toute la presse du Pays Basque (car cela intéresse toute notre belle région), le projet de création à Bayonne "d’Archives du Pays Basque".
En effet, comme je m’étonnais de ne trouver aux Archives départementales de Pau que peu de documents et de registres d’état civil anciens des arrondissements de Bayonne et de Mauléon, on me fit observer, avec juste raison, que les personnes susceptibles de faire dons aux archives de documents familiaux ne pensaient nullement aux services pourtant si bien organisés de Pau, persuadées du reste que peu d'intéressés iraient les consulter là et que ces papiers seraient donc sans profit pour quiconque entassés dans une salle quelconque. Des documents précieux pour l’histoire et les familles du Pays Basque, restent donc en possession de particuliers, risquant de périr, sans profit pour personne, par l’incendie, les rats, la pourriture ou le chiffonnier.
Nous retombons en effet dans l’éternelle rivalité entre le Pays Basque et le Béarn, la différence de langues et la distance qui sépare les arrondissements de Bayonne, Mauléon et le chef-lieu de département.
C’est également pourquoi les maires du Pays Basque opposent pour la plupart une inertie complète aux demandes réitérées de M. l'archiviste en chef de verser leurs documents anciens et leurs actes d’état civil d’avant la Révolution. Craignant que leurs administrés ne puissent les consulter à loisir si le besoin s’en faisait sentir, ils préfèrent les conserver dans des greniers poussiéreux ou des placards branlants où ils sont malmenés par des mains plus habituées à manier la charrue et à recevoir la pelote qu'à feuilleter dévotieusement les précieux parchemins.
Ces obstacles n'existeraient plus si familles et mairies savaient que leurs papiers sont réunis, catalogués, consultables tous les jours, à Bayonne, où tout Basque vient aux marchés, faire des achats ou voir des parents, où autobus et trains les amènent en peu de temps.
Ces archives, soumises à l’autorité de M. l’archiviste départemental, afin de pouvoir recevoir des documents officiels anciens, devraient bien entendu donner toute sécurité contre l’incendie et pourraient être dirigées par un érudit ou un ancien professeur basque et soutenues par un comité reconnu d’utilité publique, pouvant recevoir des dons en documents et argent, percevoir des cotisations en vue du rachat à l’amiable ou aux enchères de collections particulières ou de papiers familiaux.
Trop de Basques partis aux Amériques, nous ont montré qu'ils conservaient intacts, leur langue, leurs mœurs, le culte du pays, pour que ceux qui ont loin de lui acquis une aisance ou qui possèdent des documents intéressants pour la collectivité ne fassent un effort pour que leur Histoire demeure, si on sait leur exposer l'intérêt du projet.
Je crois que ces archives doivent être complètement indépendantes du Musée Basque, car elles seraient officielles et gratuites et des archives de Bayonne, qui possèdent pourtant des documents précieux sur le Pays Basque, mais qui sont municipales et non régionales.
Je n'ai du reste qu’un désir, celui de lancer une idée et de la voir discutée par toutes les bonnes volontés."
Ce n'est que le 5 novembre 2010 que sera inauguré le bâtiment du Service
départemental des archives à Bayonne.
SERVICE DEPARTEMENTAL DES ARCHIVES DE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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