L'AFFAIRE DE LA VILLA FAZENDA À BIARRITZ EN 1950.
En 1950, une affaire étrange défraie la chronique à Biarritz.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Qui ?, le 9 janvier 1950, sous la plume de Marcel
Carrière :
"Malgré les présomptions et l'inculpation qui pèsent sur Joas Da Silva Ramos écroué à Bayonne, l'imbroglio de la Villa Fazenda de Biarritz est loin d'être dissipé.
Dans la nuit du 8 octobre 1949, à 2 heures du matin, Maud, la nurse de la petite Paméla, était réveillée en sursaut par les cris poussés par Joas Carlos da Silva Ramos, le père de l'enfant.
— Au secours ! Monique, ma femme...
Ces mots, lancés avec angoisse, devaient être les premiers d’une longue tragédie qui n’est pas encore parvenue à son épilogue et qui se déroule, maintenant, dans le décor triste d’un cabinet d’instruction, à Bayonne, après avoir éclaté à Biarritz, villa Fazenda.
Joas Carlos da Silva Ramos est assis devant le juge, M. Puech. Le duel, commencé il y a trois mois, arrive aujourd’hui à son point culminant. L’un des deux adversaires doit nécessairement en sortir vainqueur. Mais l’un attaque et l’autre se défend. Le premier joue sa liberté ; le second a le terrible devoir d’apporter les preuves d’un meurtre.
Car une jeune et jolie femme est morte, dont il faut expliquer la fin surprenante.
MONIQUE DA SILVA AFFAIRE FAZENDA BIARRITZ 1950 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Un problème de ce genre est toujours capital. Il ne doit pas rester sans réponse. Toutes les données doivent en être posées avec minutie, toutes les incidences examinées avec conscience.
C’est la tâche à laquelle, fidèle à sa mission, Détective s’attelle aujourd’hui.
I. Le drame.
A l'appel poussé par Joas. Maud accourt. Monique da Silva Ramos est affalée, le corps à demi sorti des draps. Elle semble déjà dans le coma. Joas reste immobile devant sa compagne qui agonise. Il est pâle, il tremble. C’est avec peine qu’il peut demander à Maud :
— Appelez le docteur Benoit. Celui-ci, le médecin traitant de la famille, a vite fait de remarquer la contraction des mâchoires, le trismus qui peut être provoqué par des douleurs dentaires, une angine, le tétanos, l’hystérie, la méningite ou par l’absorption d’un médicament à base de strychnine.
Il regarde da Silva, qui explique :
— Monique a absorbé tout à l’heure quatorze comprimés de Seconal Sedico.
Le Seconal est un médicament d’usage courant au Brésil, plus énergique que le véronal et le gardénal.
Le docteur Benoit procède à la thérapeutique habituelle, irrigation des intestins et lavages de l’estomac. En vain. Monique ne sort pas du coma. A 6 h. 30, c’est la fin. Son agonie aura duré quatre heures et demie.
Da Silva est effondré. Comme un homme ivre, il erre dans les pièces de sa grande et luxueuse villa Fazenda. Il se rend auprès de sa petite Paméla qui joue, insouciante, avec ce père triste, dont les yeux brillent étrangement aujourd’hui.
VILLA LA FAZENDA BIARRITZ 1950 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire