UN PARRICIDE À HOSTA EN 1835.
En 1835, un drame secoue le village de Hosta, en Basse-Navarre, village de 340 habitants.
A partir d'aujourd'hui, et tous les mois, je vais faire paraître un article concernant les jugements
de la Cour d'Assises de Pau.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Droit, dans son édition du 26 mars 1836 :
"Cour d’Assises des Hautes-Pyrénées (Tarbes). Présidence de M. Ferrier, conseiller à la Cour royale de Pau.
Audience des 17 et 18 mars.
(Correspondance particulière.)
Tentative de parricide. — Condamnation par le Jury des Basses-Pyrénées. — Acquittement par le Jury des Hautes Pyrénées.
Cette importante affaire a occupé, pendant deux jours, la Cour d’assises des Hautes-Pyrénées-, le public en a suivi les débats avec un intérêt mêlé de curiosité. L’accusation était dirigée contre un homme né au sein d’une population dont les habitudes, les mœurs et le caractère, mais principalement le langage, font un peuple à part au milieu de la nation française.
L’accusé est basque d’origine ; il est né à Juxue, dans la Navarre, son nom est Pierre Garat, dit Harispe ; il est âgé de 31 ans, charpentier de profession.
Traduit, le mois de décembre dernier, devant la Cour d’assises des Basses-Pyrénées, il y fut condamné aux travaux forcés à perpétuité. Sur son pourvoi, la déclaration du jury a été annulée par la Cour de cassation et la cause renvoyée aux assises de ce département.
Pierre Garat, né à Juxue, comme on vient de le dire, habitait depuis deux années environ, une autre commune du pays Basque, celle de Hotta, où il s’est marié. Avant de quitter la maison de son père, il avait eu avec lui des discussions, relativement à la succession de sa mère. Quoique d’un mince intérêt, ces discussions avaient allumé dans son cœur une haine profonde contre l’auteur de ses jours. Il ne dissimulait pas les sentiments qui l’animaient ; il le traitait de fripon, de coquin, disant qu'il avait la figure d’un réprouvé. Il lui avait adressé à lui-même ces expressions révoltantes.
Aux outrages, il ajoutait les menaces. En témoin lui a entendu dire qu’il lui casserait les os et lui ferait autant de trous qu'à un crible ; un autre, que son père serait cause qu’il ferait une mauvaise fin, mais qu’il ne lui pardonnerait pas ; un troisième, qu’une nuit, il s’était levé deux fois de son lit pour le châtier, mais qu’il avait réfléchi ; que plus tard, il trouverait l'occasion de se satisfaire.
Bernard Garat, père de l’accusé, fut en effet obligé de déserter une nuit sa demeure et de chercher asile dans la maison d’un voisin.
Cependant, leur réconciliation paraissait avoir été opérée par l’intermédiaire du prêtre de la paroisse ; ils avaient transigé sur leurs contestations. Le père avait acquis pour 75 fr. la part revenant à son fils dans la succession de sa mère ; de son chef, il lui avait promis une somme de 50 fr., en avancement d’hoirie, et de plus, une autre somme de 75 fr., dans le cas où il viendrait à se marier.
Peu de temps après, Garat fils contracta un mariage dans la commune de Hotta, et depuis il ne revint que deux fois dans la maison de son père. La première fois pour y voir Elizabeth, sa sœur aînée, qui était malade, et la seconde pour engager, mais inutilement, son père à se retirer auprès de lui.
JEU DE PAUME HOSTA BASSE-NAVARRE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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