Libellés

mercredi 6 septembre 2023

LE CHÂTEAU DE JAUREGUIA À ARMENDARITS EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE AUTREFOIS (première partie)

LE CHÂTEAU DE JAUREGUIA À ARMENDARITS.


Cela fait plusieurs mois que je vous présente divers châteaux du Pays Basque.

Aujourd'hui, c'est celui d'Armendarits, en Basse-Navarre.



pays basque autrefois château basse-navarre
CHÂTEAU D'ARMENDARITS BASSE-NAVARRE
BMB N°12 1930


Je vous ai déjà présenté les châteaux suivants : Urtubie (Urrugne), ArcanguesMaytie (Mauléon), 

BidacheHaïtze (Ustaritz), Beraün (Saint-Jean-de-Luz), Artigaux (Moncayolle), Lacarre

Irumberry (Saint-Jean-le-Vieux), Ahetzia (Ordiarp), Ruthie (Aussurucq), CherauteAhaxe

CharritteMenditte, Eliçabia (Trois-Villes), Elhorriaga (Ciboure), Larrea (Ispoure) Saint-Pée-

sur-NivelleMouguerre,  Mauléon et Sault (Hasparren).




Voici ce que rapporta au sujet du château d'Armendarits, J. Nogaret, dans le Bulletin du Musée 

Basque N°12 de 1930 :


"Château de Jauréguia.



Le château de Jauréguia, demeure des anciens seigneurs d'Armendaritz, occupe un plateau élevé à quinze cent mètres environ du village de ce nom, en Arberoue. Les premiers possesseurs de ce domaine apparaissent dans l'histoire au XIIe siècle. Leur nom figure, pour la première fois, en 1170, dans une charte accordée par le roi d'Angleterre à la ville de Bayonne. Il y est cité par un des témoins de cet acte.



Quelques mois plus tard, lorsque Richard Coeur-de-Lion, fils du roi Henri II, fut apanagé de la Guienne, il vint à Bayonne où les seigneurs labourdins lui prêtèrent hommage. Garcia d'Armendaritz fut du nombre et il se trouvait parmi ceux qui assistèrent comme témoins de la cession aux Bayonnais, par le roi, des droits de la Coutume qui se percevaient, jusqu'alors, à son bénéfice exclusif.



roi angleterre normandie aquitaine croisade
GISANT DE RICHARD COEUR DE LION CATHEDRALE DE ROUEN
Par RANDDY — photo n&b coloriée de l'auteur RANDDY, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3466050



On voit, par ces exemples, que les seigneurs d'Armendaritz occupaient déjà une situation en vue parmi les féodaux de cette époque ; mais comme beaucoup d'autres, ils ne se montrèrent pas toujours bien conciliants et, au siècle suivant, ils furent, pendant longtemps, en difficultés avec l'évêque de Bayonne au sujet des dîmes ecclésiastiques.



Sans qu'on puisse en préciser l'origine, ils avaient une part de la dîme de l'église paroissiale. En 1254, Gassiot laissa à la cathédrale de Bayonne la quarte portion qui lui revenait sur les trois quarts der la dîme de la paroisse, l'autre quart étant de droit, la propriété de la cathédrale. A sa mort, Garcias-Arnaud, son neveu et héritier, usurpa la quarte laissée à l'évêque et son frère, Sanche-Arnaud, qui lui succéda, continua cette oeuvre de violence et de spoliation. Cependant, à son lit de mort, il restitua la dîme qu'il avait usurpée et obtint de l'évêque qu'il levât l'excommunication lancée contre lui.



A son tour, son fils Guillaume, non seulement n'exécuta pas l'engagement paternel, mais prit aussi la quarte de la dîme appartenant, de toute ancienneté, à la cathédrale. L'évêque Raymond de Donzac, outré de ce procédé, excommunia Guillaume qui ne tint aucun compte des foudres épiscopales ; mais, quelques années plus tard, en septembre 1256, il fit amende honorable, offrit de rendre les dîmes usurpées, promit de ne plus troubler l'église en la libre possession de ses dîmes et même de la défendre contre tous.



Cette proposition fut acceptée. L'évêque donna l'absolution, avec les formes de l'église, au baron repentant et, le mois suivant, le 9 octobre, le délégué de l'évêque arrivait à Armendaritz ; Guillaume l'accueillait sous le porche de l'église, entouré de ses fils et des notables de la paroisse et faisait remise officielle des dîmes en la forme accoutumée en semblables circonstances.



Les seigneurs d'Armendaritz continuèrent à faire souvent parler d'eux dans le pays. L'un était bailli d'Arberoue en 1307. Sa gestion ne dut pas être bien honnête, car on l'accusa de concussion et Louis le Hutin, alors roi de Navarre, lui adressa de vertes réprimandes à ce sujet.



roi navarre comte champagne hutin capétien
ROI LOUIS X DIT LE HUTIN



Un de ses successeurs accompagna le prince de Viane en Portugal. Il jouissait sans doute de la faveur royale car une de ses soeurs, nommée Alix, avait eu des relations avec ce prince et une fille en était née. Elevée à la cour d'Olite, elle épousa plus tard le comte de Medinacelli.



En 1424, Charles le Noble érigea les terres de Méharin en vicomté en faveur de Bertrand d'Armendaritz qui avait épousé Jeanne, dernière héritière des seigneurs de Méharin. Environ un siècle plus tard, en 1515, cette vicomté passa aux Belsunce par le mariage de Marie d'Armendaritz avec Jean de Belsunce.



Au cours de la rivalité de Jean d'Aragon et du prince de Viane, ce dernier fut fait prisonnier. Il obtint sa liberté, le 24 mars 1458, moyennant la remise de huit otages. Parmi eux on comptait un Armendaritz qui fut libéré après sept ans de détention.



Un peu plus tard, on trouve Pierre, sans doute le frère du précédent, parmi les gentilshommes basques au service du roi Louis XI ; il prit part aux campagnes contre Charles le Téméraire.



Enfin la même famille compta plusieurs membres à la solde du roi d'Aragon, défendant la ville de Perpignan contre les armées de Louis XI. Jean et Bertrand s'y distinguèrent par leur courage ; ils faisaient tous les jours des sorties à la tête de leur compagnie. Au cours de l'une d'elles, Jean ayant été tué contre toutes les lois de la guerre, il en résulta de cruelles représailles à l'égard des Français, jusqu'à ce que réparation eût été donnée.



... Les Armendaritz prirent part aux guerres de religion du XVIe siècle et furent les adversaires irréductibles de Jeanne d'Albret. Ils ne rentrèrent en grâce qu'après la mort de la reine de Navarre et l'avènement d'Henri IV. La famille comptait alors plusieurs branches : une fixée en Espagne, une autre, celle de Saint-Pée, en Pays de Cize, celle d'Arberatz qui s'est continuée jusqu'à nous et enfin la branche aînée représentée par Marie qui épousa, en 1583, François de Mont-Réal, capitaine-châtelain de Saint-Jean-Pied-de-Port. François était le fils de Jean III dont il a été question dans les articles sur les châteaux d'Urtubie et de Sault.



Du vivant de son fils Tristan, la seigneurie fut érigée en baronnie, en 1634, par Louis XIII, en récompense des services rendus par lui et ses ascendants en diverses circonstances et en particulier au siège de La Rochelle."



pays basque autrefois basse-navarre château
CHÂTEAU JAUREGUIA ARMENDARITS
BASSE-NAVARRE



A suivre...





(Source : Manoir Jauregia, actuellement ferme (culture.gouv.fr))






Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

Plus de 6 000 autres articles vous attendent dans mon blog :


https://paysbasqueavant.blogspot.com/

N'hésitez pas à vous abonner à mon blog, à la page Facebook et à la chaîne YouTube, c'est gratuit !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire