L'AFFAIRE PORTAGO EN FÉVRIER 1938.
En février 1938, en pleine guerre civile espagnole, éclate au Pays Basque Nord "l'affaire Portago".
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| MARQUIS DE PORTAGO 1938 |
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Le Populaire, dans son édition du 10 février 1938,
sous la plume de Jean-Maurice Herrmann :
"Le marquis de Portago arrêté à Saint-Jean-de-Luz se dit cousin d'Alphonse XIII.
Trois autres arrestations ont eu lieu, pour falsification de passeports mais l'affaire n'en est qu'à son début.
Agissant pour le compte des chefs restés en Espagne, les inculpés auraient préparé des "assassinats bactériologiques" à la manière des tueurs du C.S.A.R.
A Paris : interrogatoire du colonel Cachier, chef du 3e Bureau du C.S.A.R.
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| COLONEL CACHIER ET COLONEL BENOIT LE POPULAIRE 10 FEVRIER 1938 |
On parle aussi d'émetteurs clandestins de T.S.F. et de trafic d'armes à la frontière franquiste en faveur des factieux français.
L'arrestation du marquis espagnol de Portago - (que Le Populaire a annoncée hier) - semble marquer le début d'une nouvelle affaire de menées franquistes sur notre territoire, dont la gravité est au moins égale à celle de l'attaque du sous marin "C.2".
Pour le moment, on ne parle que d'inculpations pour "falsification de passeports" - de passeports au pluriel, précisait hier soir M. Mondanel. Certes.
Mais il est bien évident que si des passeports ont été falsifiés, c'est pour permettre à des individus indésirables de venir en France sans attirer l'attention. Et on sait quel est le genre d'activité clandestine auquel se livrent les agents de Franco. Les bombes de Cerbère, de Marseille, de Perpignan ; l'attaque à main armée du sous-marin de Brest ; les fournitures d'armes aux factieux français : tels sont les jalons que nous retrouvons sur leur route. Enhardis par une trop longue tolérance de cette démocratie qu'ils méprisent et haïssent doublement, parce qu'elle est démocratie et parce qu'elle est française, les hommes du fascisme international n'ont pas cessé leurs criminels agissements. Les mesures prises par Marx Dormoy les ont seulement contraints à plus de prudence !
A l'heure où nous écrivons, quatre arrestations sont déjà opérées.
Le marquis de Portago est un richissime grand d'Espagne. Se prétendant cousin de l'ex-roi Alphonse XIII, il habite Biarritz où il mène grand train depuis des années.
Qui est son complice ? Jesus Martin y Bornejo ? On annonce que c'est un étudiant né à Pasala (Espagne) le 22 novembre 1909. Nous avons gardé le souvenir d'un José Martin qui fut arrêté à Paris au début d'octobre dernier et expulsé. Il s'agissait d'un étudiant en pharmacie, en rapport avec la bande du colonel Troncoso.
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| COMMANDANT TRONCOSO 1937 |
Simple homonymie peut-être, il y a plus d'un âne à la foire, dit le proverbe... Mais elle est à signaler. Car, on le verra ci-dessous, il est fortement question d'empoisonnement par bacilles, à la façon du C. S. A. R.
De Portago et Martin ne seraient eux-mêmes que des comparses, lis obéiraient à des chefs restés chez Franco. Le fameux capitaine Ibanez, lieutenant de Troncoso et chef actuel du 2e bureau d'Irun, n'est-il pas de ceux-là ? Le contraire nous étonnerait bien.
On dit même sous le manteau que les inculpés auraient été chargés de trouver des exécuteurs chargés d'expédier de vie à trépas certaines personnes se trouvant en France. On parle d'émetteurs clandestins de T.S.F. On parle de trafic d'armes d'Espagne franquiste en France.
Rien de tout cela ne nous étonnerait.
La preuve a été déjà apportée par les événements que les espions Italo-germano-franquistes ne reculaient devant rien. La preuve a été apportée de leurs relations avec les fascistes français, et ce n'est peut-être pas par simple hasard si le même diabolique procédé d'assassinat venait à se retrouver dans les deux bandes.
Les postes de T.S.F. ? Faut-il rappeler les agences d'espionnage de Marseille, de Port-Vendres, de Biarritz ? Les attaques de bateaux, l'assassinat du pilote Guidez rendus possibles par les alertes données au départ, depuis la France, par des complices bien outillés ?
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| PILOTE ABEL GUIDEZ 1937 |
Les armes ? Seuls dans la presse nous avons cité des cas précis et indéniables de contrebande. Depuis des mois, fusils-mitrailleurs et munitions identiques à ceux du C. S. A. R. passent la montagne. Des caisses de munitions venant de Tolède ont été saisies boulevard de Picpus.
Il paraît que dans les papiers du marquis arrêté on aurait découvert des cartes de géographie avec repères marqués. Pour la contrebande ? Pour l'exécution du "plan Mancini" d'invasion de la France par les rebelles espagnols au jour J de nos fascistes ?
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| GENERAL ROATTA MANCINI |
Les armes de la trahison viennent de chez Franco. Nous le répétons une fois de plus. De chez Franco où ont trouvé asile tant de membres de C. S. A. R.
Et nous pensons que le trafic continue encore.
Il continue, dans le département de ce M. Ybarnégaray, député P. S. F., qui cette semaine encore osait écrire dans le Petit Journal qu'il souhaitait la victoire de Franco, dont il connaissait personnellement les sentiments !
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| YBARNEGARAY EN 1932 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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