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lundi 4 septembre 2023

UN CRIME À BARCUS EN SOULE AU PAYS BASQUE EN AVRIL 1937 (première partie)

UN CRIME À BARCUS EN 1937.


En 1937, un drame secoue le village souletin de Barcus, peuplé d'environ 1 340 habitants.



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CHAPELLE ET RUE PRINCIPALE BARCUS SOULE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale dans plusieurs éditions :


  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 14 avril 1937, sous la plume de 
Bernard-Hallet :



"Un drame stupide de l'alcool ensanglante la commune de Barcus.

A la suite d’une altercation violente deux domestiques de ferme se battent et l’un abat l’autre à coups de couteau.


Drame des beuveries du dimanche... 


Qui dira jamais leur pauvre et misérable stupidité. 


Les jeunes gens en subissent la douloureuse fatalité, mais aussi les vieillards parfois. 


C’est l’après-midi interminable et ce sont les deux ou trois "pintons" de vin énervant. 


Pour un oui, pour un non, c’est la subite et ardente altercation, au jeu de laquelle les passions, éteintes, semblait-il, se rallument et flambent ; c’est le couteau qui jaillit et blesse. 


Et c’est le lendemain un cadavre qui ensanglante une paisible et riante commune du Sud-Ouest... Barcus la quiète... Barcus la jolie... 



L’Auberge dominicale.


Nicolas Etcheveste, à l’issue d’une semaine de labeur agricole, s’acheminait dimanche vers quinze heures, à l’auberge Hégotscoin à Barcus. 


Domestique à Lannes, commune voisine, il venait à cette auberge pour y passer quelques heures et jouer aux cartes. 


Etcheveste est âgé de cinquante et un ans. 


Mais il est usager fréquent du délit d’ivresse... 


Le malheureux faisait abdication de son âge, mais en ce dimanche-là plus que de coutume encore... 


Non loin de lui, un autre consommateur, domestique également, à Barcus, se trouvait dans cette auberge ; Marc Elgoyen, depuis quelques instants attablé lui aussi... 



L’altercation tragique.


Pour un motif encore incomplètement élucidé, mais né des vapeurs de l’ivresse, une discussion naquit entre les deux buveurs. 


Ils en vinrent aux mains et Etcheveste, tirant un couteau de sa poche, se précipita tout à coup plus sauvagement sur son antagoniste, le frappant de son arme improvisée. 


Elgoyen tomba, blessé, simplement blessé croyait-on... 


Et ceci se passait dimanche en fin d’après-midi... 



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PLACE DE L'EGLISE BARCUS SOULE
PAYS BASQUE D'ANTAN



La mort suspecte.


Mais l’état de la victime ne tardait pas à empirer. 


Et, quelques heures plus tard, après une agonie qui détermina les spectateurs de cette scène à la qualifier de sérieuse, puisqu’elle entraînait un homicide, Elgoyen décédait des suites des coups de couteau d’Etcheveste. 


On arrêta Etcheveste... 



Le Parquet de Bayonne se transporte sur les lieux.


Ce matin, à dix heures, le parquet de Bayonne, avisé par la gendarmerie de l’arrestation de l’agresseur s’est transporté sur les lieux de l’homicide. Il se composait de MM. Mas, juge d’instruction, Boutemail, substitut du Procureur de la République, et Belluchon, commis-greffier ; le lieu relativement éloigné de notre arrondissement, où s’est passé ce drame de l’alcool, nous prive momentanément d’autres précisions. 


Nous informerons demain nos lecteurs."



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ENTREE DU BOURG BARCUS SOULE
PAYS BASQUE D'ANTAN



  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 15 avril 1937, sous la plume 
de Bernard-Hallet :



"Les deux ivrognes de Barcus se détestaient depuis longtemps. 

C’est par trois fois qu’ils s’assaillirent dimanche... 


Les faits tragiques qui ont ensanglanté, dimanche, la paisible commune de Barcus ont été l’objet de l'enquête effectuée hier par un transfert sur les lieux du Parquet bayonnais, composé de MM. Mas, juge d'instruction, Boutemail, substitut du procureur de la République, et Belluchon, commis-greffier. Les magistrats enquêteurs, qui sont demeurés toute la journée à Barcus, ont pu utilement reconstituer toutes les circonstances de cette lamentable affaire. 



Une vieille haine.


Il s’agissait entre Etcheveste et Elgoyen d'une rancune déjà vieille qui faisait que les deux hommes ne perdaient jamais une occasion de s'invectiver ou de se quereller, voire de se battre. 


Les deux antagonistes buvaient tous deux beaucoup et aux mêmes auberges. 


Ils profitaient précisément de leurs rencontres ainsi motivées pour se livrer à des discussions oiseuses dont les assistants se réjouissaient toujours. 



Dimanche après-midi.


C’est par trois fois, dimanche, qu'à l'auberge Hégoburu, les deux ivrognes se sont pris de querelle. 


Une première fois, une dispute... 


Une deuxième fois, un pugilat... 


Et toujours la réconciliation dans le vin avec les lazzis des consommateurs de l'auberge et des habitants du village qui égayaient leur après-midi dominicale du spectacle de ces deux hommes ivres se roulant dans la poussière et se mordant cruellement comme des bêtes. 


Bien plus, les spectateurs comptaient les coups, excitant en cela la fureur et le cabotinage des deux ivrognes. 



Dans l’obscurité.


On pouvait croire après une dispute plus violente que les deux brutes étaient calmées à force de se porter des coups. Mais, vers le soir, dans l'auberge faiblement éclairée Etcheveste reprenant la discussion annonça à Elgoyen "qu’il allait le descendre" et, effectivement, il lui porta un coup de couteau au bas-ventre. 


La blessure n'apparut pas grave tout d'abord. Mais un docteur mandé peu après constata une perforation intestinale et le blessé fut transporté non seulement à Oloron, mais à l'hôpital de Pau, où il est décédé peu après. 


Le coupable a reconnu les faits qu'il avait d'ailleurs avoués à son patron, même à l'heure suivant sa rixe sanglante où il se trouvait encore en état d’ébriété. 



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SOUVENIR MULTIVUES BARCUS SOULE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Drame au village... 


L’alcool est responsable et aussi peut-être, ceux qui excitaient ces deux épaves de la raison troublée et qui se réjouissaient de leurs luttes. 


C'est en raison de ces circonstances que les magistrats enquêteurs ont été amenés hier à analyser les faits de la cause avec une attention toute particulière. 


L’antagonisme des deux ivrognes, qui se réconciliaient sans cesse et qui reprenaient le lendemain leurs luttes sauvages est le fait de leurs habitudes d’intempérance, et ce sera sans doute le cas des circonstances atténuantes. Mais les excitations des habitants du village entrent aussi beaucoup dans ce cas. Il est certain que les assistants des trois pugilats de dimanche, dont le dernier détermina un homicide, n'ont rien fait pour séparer les deux brutes."



A suivre...





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