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jeudi 20 octobre 2022

LA CATHÉDRALE DE BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1925

LA CATHÉDRALE DE BAYONNE EN 1925.


La cathédrale Sainte-Marie ou Notre-Dame de Bayonne est une cathédrale catholique romaine, construite au 13ème et 14ème siècle, de style gothique.




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CATHEDRALE DE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la revue hebdomadaire La Côte basque : revue illustrée de 

l'Euzkalerria, le 13 décembre 1925, sous la plume d'Anacharsis :



"Sur la cathédrale de Bayonne.



De quelque point qu’on aperçoive Bayonne, qu’on l’aborde par les plaines des Landes, qu’on tourne autour par la ligne de chemin de fer, ou qu’on descende en auto toujours elle est dominée par les deux flèches de la cathédrale.



Sur la petite colline où elle est construite depuis tant de siècles la ville s’est serrée autour d’elle. Les rues, comme des rayons de roue, semblent converger vers cette place où elle est assise comme vers un gigantesque moyeu. Qu’elles sont jolies ces petites rues étroites qui l’entourent. Leur atmosphère bien provinciale est éclairée de je ne sais trop quelle lumière espagnole. Comme elles l’étaient toutes au Moyen-Age notre cathédrale est engainée de nombreuses constructions auxquelles le pittoresque demande qu’on ne touche pas ; on ne peut donc avoir du monument une vue d'ensemble mais elle apparaît par des échappées pleines de lumière et d’ombre et bien faites pour tenter le graveur ou l'aquarelliste. Il y a là pour ce seul monument une série infiniment variée de coins que l'amateur se plaît à parcourir d’un pas paisible, dans un dédale de petites ruelles où le passant est rare contrairement aux rues importantes de cette cité si animée.



Elle n’est point laide ainsi que l’a prétendu Taine dans son voyage aux Pyrénées : "Pauvre monument avorté levant piteusement comme un moignon son clocher inachevé". Depuis, l’architecte Bœswillwald a complété les flèches qui, sans avoir évidemment le caractère puissant de nos clochers de la belle époque, harmonisent la silhouette en lançant leurs pointes à 70 mètres de haut.



La cathédrale de Bayonne est un des rares monuments de l’art ogival dans nos régions. Bâtie sur l’emplacement de l’ancienne, lors de la domination anglaise, par Bernard de Lacarre et achevée grâce aux libéralités du bayonnais, le cardinal Guillaume Godin, elle présente un ensemble vraiment digne d’intérêt.



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CATHEDRALE DE BAYONNE 
PAYS BASQUE D'ANTAN



L’intérieur est vraiment d’un bel ensemble et d’une grande pureté de style bien qu’un peu sombre. On y remarque de magnifiques verrières du XVe, XVIe et XVIIe siècle, en particulier celle de la chapelle Saint Jérôme qui fut offerte par le Dauphin revenant de sa captivité de Madrid, en i531. Le maître autel est en marbre blanc d’Italie rehaussé de panneaux de vermeil et, à gauche de l’autel, on peut remarquer le siège épiscopal et la châsse de Saint Léon.





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CHAPELLE SAINT JERÔME 
CATHEDRALE DE BAYONNE


Mais ce qui fait l’intérêt de la cathédrale de Bayonne c’est incontestablement son cloître remarquablement conservé. Le cloître est toujours aimé des artistes et des méditatifs, là vraiment on goûte cette paix nimbée de religion qui soulage l’âme et procure le repos à l'"angoisse humaine". Il est reposant d’en parcourir les galeries. Par les journées ensoleillées du midi l'opposition des ombres et de la cathédrale dont les hautes œuvres sont plongées dans une éblouissante lumière forme un contraste des plus heureux.



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CLOITRE CATHEDRALE DE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



C’est de ce cloître qu’on prend le mieux une idée générale du monument. On peut y pénétrer par deux portes à l’intérieur de la cathédrale, celle qui s’ouvre sur la sacristie s'orne d'un très beau portail de pierre. De la rue de Luc le haut mur du cloître est percé d’ouvertures grillagées ordinairement fermées qui permettent de jeter un coup d’œil sur l’ensemble.



Si après ce rapide coup d’œil, un peu contemplatif, si nous prenons la peine d’examiner plus en détail le monument, nous constatons qu’il n’est point, comme ce fut la première impression de beaucoup, une cathédrale lourde et peu intéressante. A mesure qu’on en étudie les détails, les voûtes, les nefs, les lignes principales, on s’aperçoit qu’on est là en présence d’une construction de la belle époque ogivale. L’entrée sur la place, par la partie latérale vers le transept gauche, est d’un bel effet. Ce porche formé de trois ouvertures ogivales séparées par deux pilastres cannelés et ornés de niches d’un travail délicat est véritablement imposant.



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PORCHE CATHEDRALE DE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



L’entrée principale qui donne sur la rue de l’Evêché est encore en fort mauvais état ; des réparations y sont actuellement exécutées, car l’église de Bayonne a été dotée par un mécène intelligent, l’armateur Lormand, d’une rente qui suffit largement à son entretien. C’est encore dans ce coin de la rue Montaut qu’il est des murs nus et verdâtres qui désolaient Taine malgré leur pittoresque vétusté.



L’intérieur contient des dispositions architecturales très intéressantes : c’est ainsi qu’on peut remarquer que les nervures constituant l’armature des chapelles absidiales prennent appui sur les colonnes du chœur qui sont ici très minces, de sorte que le déambulatoire et les chapelles sont couvertes par une voûte unique. Cette disposition est très rare, on ne la rencontre en France qu’à Quimper.



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INTERIEUR CATHEDRALE DE BAYONNE 1830
PAYS BASQUE D'ANTAN



L’architecture des chapelles rayonnantes se rapproche des formules de l’art champenois, leur forme polygonale est d’une conception logique et solide.



Primitivement ces chapelles étaient surmontées d’un toit et on voit encore la trace des corbeaux qui le soutenaient. Différentes hésitations se remarquent dans la disposition du triforium, on voit que les architectes ont tendance à l’ajourer, comme on le fit plus tard, mais ils n’ont pas osé.



Le chœur présente cinq travées rayonnantes et seulement une travée droite ; celle-ci a conservé ses fenêtres primitives, deux fenêtres gemmées. Faut-il voir là une conception de l’évêque Bernard de Lacarre, qui commanda l’armée navale lors de la croisade conduite par Richard d'Angleterre ?On retrouve, en effet, cette disposition à Ste-Sophie de Nicosie, à Chypre. Cet évêque, mort en 1206, fut enterré à l’emplacement de l’actuelle chapelle Ste-Anne. Tout fait penser que c’est son plan qui pour le transept, le chœur et l’abside a été exécuté entre 1200 et 1230. Quand à la nef, remaniée à plusieurs reprises, nous en parlerons tout à l'heure.



Le cloître porte également les traces de nombreux remaniements et a dû rester inachevé. La galerie ouest, quelques travées du sud et la galerie nord démolie au XIXe siècle, lors des réparations, et remplacée par la chapelle St-Léon, sont du XIIIe siècle. Les autres travées ont dû être refaites au XIVe ; certaines fenêtres montrent des galbes inachevés, peut-être était-il dans l’intention du constructeur d’y établir un étage comme il en existe à Pampelune dont le cloître offre tant de ressemblance avec celui de Bayonne.



La cathédrale primitive a été profondément modifiée ; en 1310 un incendie, accident fréquent à cette époque et dont beaucoup de nos grandes cathédrales furent victimes, vint détruire une partie de l’édifice. La nef fut peut-être entièrement détruite. Les travaux occupèrent tout le XIVe et une partie du XVe siècle. On changea l’alignement des piliers, peut-être l’allongea-t-on de deux travées.



Puis vint l’époque où l’on se désintéressa de ces grandes œuvres, ici comme ailleurs ; les immenses travaux que nécessite une semblable construction furent abandonnés et les clochers restèrent inachevés, seule une tour montait un peu, coiffée d'un horrible entonnoir, et c’est ainsi qu’on la voit sur les gravures de 1800. Ces mutilations et cet inachèvement ont laissé à la cathédrale de Bayonne une réputation médiocre.



Les intelligentes réparations dont elle a été l’objet à l’époque où l’on commença à percevoir les beautés de l’art gothique lui ont donné sa silhouette actuelle qui n’est pas sans grandeur.



Par l’étude trop courte et trop peu documentée que nous résumons ici nous avons voulu montrer que cette église mérite mieux qu’une simple mention. C’est un monument de l’art ogival du début de la bonne époque qui s’apparente à la glorieuse famille de nos grandes cathédrales françaises, rares dans notre région mais qui foisonnent dans l'Ile de France, et on peut sans erreur en attribuer la conception à l’évêque Bernard de Lacarre, amiral, grand voyageur, esprit ouvert et actif de la grande lignée des illustres Bayonnais dont aujourd’hui nous célébrons le centenaire."



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TUNIQUE DE BERNARD DE LACARRE
EVÊQUE DE BAYONNE



(Source : Cathédrale Sainte-Marie de Bayonne - Encyclopédie Wikimonde)




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