LE CONGRÈS DU PARTI RADICAL-SOCIALISTE À BIARRITZ EN 1936.
C'est officiellement, le 21 juin 1901, qu'est créé le Parti républicain, radical et radical-socialiste.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 22 octobre
1936 :
"Le Congrès du Parti Radical-Socialiste s'est ouvert ce matin à Biarritz.
Le Français moyen au seuil du Congrès.
Des drapeaux, des bannières flottent dans le centre de Biarritz, à l’Hôtel de Ville et au seuil du Casino Municipal, au fronton duquel un vaste panneau tricolore indique que là se tiennent les assises du 33ème Congrès national du parti radical et radical-socialiste.
Le public, les bons citoyens, à Biarritz, et ailleurs, attendent avec curiosité et aussi, avec quelque anxiété, les résultats de ce congrès. Déjà se sont établis des pronostics. Les journaux de Paris et de la province en ont leurs colonnes remplies. Leurs leaders, selon leurs tendances et leurs tempéraments, expriment, les uns leurs espoirs et leur conviction dans la fermeté du Front populaire ; et d’autres, encore, des conseils de sagesse.
Les coupeurs de cheveux en quatre, n’ont eu garde de se mettre en branle tandis que les sceptiques assurent que tout se terminera par un ordre du jour édulcoré, donnant satisfaction à tout le monde, — autant que faire se peut.
Mais le Français moyen, mais M. Tout-le-Monde, mais le contribuable pressé et surpressé par le laminoir des taxes et impôts, tous ceux, enfin, qui constituent la matière imposable, — qu’en pensent-ils et quels sont leurs réflexes, leurs désirs et leurs espérances ?
Et d'abord, il nous semble qu’on pourrait poser, comme vérité première, que le Français moyen demande, en principe, qu’on lui donne enfin la paix — la paix sans conteste et sans accrocs.
Qu’on lui donne la paix à l’intérieur et qu’on lui assure la paix à l’extérieur.
Mais il sait qu’il n’est pas, au dedans comme au dehors des frontières, — et il est devenu banal de le dire — de paix certaine et durable sans le calme, sans l’ordre, sans le respect des lois établies.
Le calme, l’ordre, le respect des lois, ce sont là, en effet, des mots et des appels que nous ne cessons d'entendre depuis plusieurs jours dans les discours officiels et dans les écrits. Il est sur toutes les lèvres. Les ministres ne se font pas faute d’évoquer ces vertus essentielles, nécessaires à la tranquillité du pays, à son prestige auprès des autres puissances, aussi bien qu’à la reprise des affaires.
M. Jouhaux, secrétaire général de la C. G. T. à son tour, en inonde ses auditeurs. Et il n’est pas jusqu’aux orateurs et aux journalistes communistes, à commencer par MM. Thorez, Cachin et Vaillant-Couturier qui n’en enrichissent leur vocabulaire renouvelé.
LEON JOUHAUX |
Mais les paroles sont vaines. Ecrites sur le sable, elles sont à la merci du premier vent qui souffle d’un horizon inquiétant. Les actes seuls comptent.
Et ce sont des actes que, précisément, réclame le Français moyen.
Ce qu’il demande, sans se préoccuper des chapelles et des comités, c’est que la vie cesse d’augmenter alors que ses ressources diminuent.
Ce qu’ils demandent, le petit ouvrier, le petit commerçant — et les autres aussi, — c’est que la reprise des affaires cesse d’être une probabilité à terme éloigné ; c’est que les désordres, les violences dans la rue et jusqu’aux frontières où l’on nous surveille attentivement, n’apportent plus d’entraves à la re prise des affaires.
Avec le calme, l’ordre et la confiance, de la bonne humeur et une entente sincère entre tous les citoyens, voilà ce que désire l’immense majorité du Pays.
Le Français veut une direction précise, des indications claires, des affirmations de volonté.
Comme les Jeunesses radicales réunies en séance préparatoire, il y a deux jours à Biarritz, il crie : "Assez de discours ! de l’action !"
Cette action, il l’entend dans la sérénité totale, la prospérité retrouvée et le respect du droit de propriété.
Du pain ?...
Oui, mais pas du pain plus cher.
La paix ?...
Oui, mais immédiatement organisée.
La liberté ?...
Oui, mais une liberté égale pour tous, faute de quoi nous courrions immanquablement à une dictature prolétariat ou de fascisme.
PROGRAMME DES TRAVAUX 33EME CONGRES PARTI RADICAL-SOCIALISTE BIARRITZ 1936 |
Le Programme des travaux.
Ordre du jour des travaux du Congrès :
Vendredi 23 Octobre :
9 heures. — Commerce et industrie. Rapporteur : Salomon-Hirsch Président de la Commission.
Politique financière et économique. Rapporteur : Mendes - France Député de l'Eure, Président de la Commission des Douanes et des Conventions commerciales de la Chambre.
Politique sociale. Rapporteur : Docteur Rosenthal, Président de la Commission.
14 heures. — Défense Nationale. Rapporteur : Gén. Brissaud-Desmailet
Politique extérieure. Rapporteur : Mistler, Député de l'Aude, Président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre.
Samedi 24 Octobre :
9 heures. — L’activité du groupe parlementaire :
Anciens combattants. Rapporteur : Emile Coreil, Président de la Commission des Anciens Combattants.
La politique coloniale. Rapporteur : Houtel.
14 heures. : Politique Générale. Rapporteur : César Campinchi, Député de la Corse, Président du Groupe parlementaire de la Chambre.
Dimanche 25 Octobre :
9 heures. — Election du Bureau. Rapporteur : Albert Kahn, Président de la Commission.
Rapport de la Commission des Vœux et Règlements ;
Désignation du lieu du prochain Congrès ;
Lecture de la Déclaration du Parti :
12 heures. — Banquet au Casino Bellevue, Biarritz.
Les élections au Bureau du Comité exécutif auront lieu le dimanche de 9h à 11 h.
Nous rappelons aux Fédérations qu'il y a lieu de pourvoir à l'élection de :
5 Vice-Présidents parlementaires (le 5ème est élu pour un an).
4 Vice-Présidents non parlementaires ;
6 Secrétaires parlementaires (le 5e et le 6e sont élus pour un an ;
4 Secrétaires non parlementaires.
Conformément au règlement du Congrès et aux Statuts du Parti, les candidatures devront être adressées, au plus tard, cinq jours avant l’ouverture du Congrès. Passé ce délai, aucune candidature ne sera plus retenue.
La politique générale du parti Radical-Socialiste exposée par M. Campinchi.
CESAR CAMPINCHI 1932 AVOCAT ET DEPUTE DE LA CORSE |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire