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jeudi 13 octobre 2022

LA CHANSON DU PELOTARI PERKAIN DES ALDUDES EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE AUTREFOIS

LE PELOTARI PERKAIN DES ALDUDES.


En l'an I de la République, en 1793, un défi de pelote est lancé par Curutchet, célèbre joueur de pelote, et Perkain, autre célèbre joueur de pelote de l'époque, qui s'était exilé à Elizondo, en Navarre, vint aux Aldudes relever ce défi.





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PERKAIN LES ALDUDES - ALDUDE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Deux chansons furent composées en l'honneur de Perkain et de ses exploits sportifs, une sur une 

partie de paume jouée à Saint-Palais contre Açantza, et l'autre sur la partie de paume qui se joua 

à Tolosa (en Guipuscoa).



Voici ce que rapporta au sujet de cette fameuse partie jouée aux Aldudes, la revue Gure Herria, en 

août 1921, sous la plume de Georges Lacombe :



"... Nous voici donc en présence de deux chansons, racontant à mots couverts et destinés aux contemporains qui savaient à quoi s'en tenir, deux parties jouées par Perkain, l'une à Saint-Palais et l'autre à Tolosa. Mais la plus célèbre à laquelle prit part le champion Aldudien est celle qui se joua dans son propre village sous la Terreur. Les circonstances dans lesquelles ce match eut lieu étant connues, nous serons le plus bref possible. Et comme on ne peut comprendre comment Perkain fut amené à jouer ce jour-là, si l'on ne connaît pas, au moins en gros, sa biographie, c'est par celle-ci que nous commencerons.



Perkain naquit à une date que l'on arrivera peut-être à fixer, mettons si vous voulez, provisoirement, entre 1760 et 1770. Sa maison natale, Perkainenia, était espagnole et située dans le village des Aldudes, quartier Zamukegi (aujourd'hui Zamukei). Son enfance nous est inconnue. Si nous en croyons M. Pierre Harispe dans son ouvrage "Perkain, drame sous la Terreur et dans le Pays Basque (1903)", il quitta le Séminaire pour la place du Jeu-de-Paume. Il ne paraît avoir jamais eu de métier, la pelote suffisant à son activité. A quelle époque devint-il comme on dirait aujourd'hui un "as" de la pelote ? C'est ce que nous ne savons pas. Toujours est-il qu'il paraissait en pleine forme en 1793. A cette époque, il eut des démêlés avec le tribunal de Bayonne, lequel, le considérant comme dangereux pour l'ordre public (entendez révolutionnaire), le fit rechercher pour le mettre à mort. Pour échapper à ce trépas immérité, Perkain passa en Espagne. Là, il apprend que son rival le terrible gaucher Curutchet va jouer aux Aldudes. Perkain ne peut admettre un instant qu'un match se joue chez lui sans qu'il y figure en triomphateur, et, si nous en croyons Germond de Lavigne (qui narre l'anecdote en 1855) passe la frontière de façon à se trouver aux Aldudes le jour indiqué. Il gagne la partie et repasse la frontière "protégé, nous dit-on, par 6 000 spectateurs" chiffre évidemment exagéré. Quelles furent les péripéties de cette joute ? Nous savons que Perkain lutta contre Curutchet ; mais quels étaient les autres joueurs ? C'est à rechercher. En attendant, écoutons M. Harispe.



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LIVRE PERKAIN DE PIERRE HARISPE 1903



D'après lui, Azantza eut le but et buta à main nue. Mais ce renseignement est-il exact ? A cette époque (et aujourd'hui encore) on joue aux Aldudes non au rebot mais lachoan et l'on bute avec le gant du fond de la place. Il ajoute que "les deux camps opposés offraient l'image de deux triangles, et le sommet de l'un, c'est Perkain ; de l'autre, c'est Curutchet". Il n'y avait donc que 3 joueurs par camp : quant au "triangle" il y aurait beaucoup à dire à son sujet. Plus loin on nous représente la pelote comme montant si haut qu'elle échappe presque à la vue" ce qui surprend, car avec les gants de cette époque le tir était assez limité. Mais n'insistons pas : M. Harispe a voulu faire de la littérature. Finalement Perkain aurait volontairement tué, d'ailleurs d'un coup de pelote, le chef des commissaires envoyés pour l'arrêter. Tout cela demanderait vérification.



Puisque nous avons cité des vers basques relatifs aux matches de Saint-Palais et de Tolosa, citons (gabia motzago !) des vers français tirés du drame de M. Harispe. Perkain, dans cette pièce ne parle guère de pelote, mais voici ce que dit Azantza (ou d'Azance) au 5ème acte (scène I), de son illustre rival :

"C'est l'effet de ce vin de Navarre

Qu'il boit à même l'outre à la ferme de Sare,

Sans doute, car depuis qu'il s'est fait Espagnol

D'un bras si vigoureux il prend la balle au bond,

Et la lance à son but avecque tant de force,

Que cherchant à l'atteindre on attrape une entorse,

On se démet le bras, on a son gant fourbu, 

Et l'on tourne en pivot comme après avoir bu".



Voulez-vous du Curutchet ? Voici sa paraphrase de quelques vers basques cités plus haut :

"Monsieur Pierre d'Azance ! Ah ! vous êtes habile,

Mais Perkain a rendu votre adresse inutile,

Contre lui, vos efforts vos soins ont été vains.

On a dit cependant que vous preniez des bains,

Que vous vous nourrissiez de bonnes cuisses d'oies, 

Pour soutenir les coups que Perkain vous envoie".



Perkain fut donc encore vainqueur à cette partie : il le fut aussi à Saint-Palais et à Tolosa. Quelles ont été ses autres performances ? N'ayant jamais eu de métier, il joua énormément à la pelote, au point de réduire au minimum ses liens familiaux. On raconte à ce sujet une anecdote. Rentrant chez lui après une fort longue absence, il fut reçu très froidement par son épouse : cette froideur se manifesta par un mutisme absolu. Effrayé de cet accueil qu'il attribuait à une maladie subite, Perkain alla chercher le curé qui ne tarda pas à éventer la mystification dont le pelotari était la victime médiocrement innocente, et l'affaire s'arrangea, d'autant que notre héros devait revenir les poches pleines, car il gagnait beaucoup d'argent, jouant très souvent même dans des places très éloignées, Madrid par exemple. Il est vrai qu'il le mangeait au fur et à mesure, ce qui n'a rien de mauvais en soi, du moins à un point de vue particulier. Quand ses fons étaient en baisse, il devait en effet jouer le mieux possible pour s'enrichir de nouveau.



Comment était-il physiquement ? M. Harispe le déclare "grand et bien fait, d'une souplesse et d'une agilité qui lui faisaient atteindre d'un bon et d'une course rapide les balles les plus fuyantes". A Perkainenia, on nous affirme qu'il était petit et gros. Il se cassa d'ailleurs la jambe au cours d'une partie jouée aux Aldudes, mais la chronique est muette sur les conjonctures qui amenèrent cet accident.



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PERKAINENIA LES ALDUDES
PAYS BASQUE D'ANTAN



Eta orai, Eskualdunak, dugun ikus non diren Perkainen ichtorio berriak."





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