LA BISCAYE EN 1834.
En 1834, la population de la seigneurie de Biscaye est d'environ 155 000 habitants.
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| CARTE DE BISCAYE ET DE NAVARRE 1707 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Le Réformateur, dans son édition du 28 novembre
1834 :
"De l'organisation provinciale et municipale de l'Espagne.
L'Espagne est restée durant une assez longue époque de son histoire, morcelée en plusieurs petites souverainetés, si bien que l'unité de sa monarchie n'est pas de très ancienne date. Il y a eu à la fois et durant plusieurs siècles des rois des Asturies et de Léon, des rois de Navarre, des comtes de Castille, des rois d'Aragon, des comtes de Barcelonne, des rois maures de Cordoue, Grenade et Valence : la Galice eut aussi des princes particuliers dans un temps.
Toutes ces portions de la péninsule ne furent réunies sous un même sceptre que vers la fin du quinzième siècle et le père de Charles-Quint, Ferdinand le catholique, est le premier monarque qui ait régné sans partage sur elle. Mais si, à partir de lui, il n'y eut qu'une autorité royale en Espagne, il ne cessa point d'y avoir plusieurs sortes de juridiction, et ces divisions établies par une longue durée se sont maintenues en partie jusqu'au temps actuel. Dans le langage officiel de l'administration espagnole, l'Espagne comprend encore aujourd'hui deux royaumes, celui de Castille et celui d'Aragon et une seigneurie, Senorio, la province de Biscaye. La Navarre est considérée aussi comme une principauté distincte, et le chef de son administration porte le titre de vice-roi.
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| CARTE DE BISCAYE ET DE NAVARRE 1707 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Chacune des divisions que nous venons de rappeler, conserva sous Charles-Quint et ses successeurs de la dynastie impériale, ses fueros ou constitutions particulières, tant judiciaires que politiques, ses assemblées représentatives, cortès ou juntas, ses magistrats et ses tribunaux.
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| LES FORS DE BISCAYE |
La couronne, il est vrai, empiéta à diverses reprises sur cette indépendance d'une autorité générale. En 1539, Charles-Quint exclut les nobles et les prélats des cortès de Castille, parce qu'ils lui avaient refusé ses demandes exorbitantes pour fournir aux frais de ses guerres, et les cortès furent limitées aux procuradorès ou députés des 18 cités de ce royaume. Philippe II, en 1592, abolit la charge de justiza, ou justicier suprême d'Aragon, dignité constitutionnelle plus puissante que l'autorité royale elle-même. Mais ce ne fut qu'au commencement du dernier siècle, après la guerre de succession, que Philippe V abolit formellement les fueros et cortès d'Aragon, de Catalogne et de Valence, parce que ces trois provinces s'étaient déclarées pour l'archiduc Charles son compétiteur. Ce décret était fondé sur deux principes 1. le droit absolu du souverain ; 2. le droit de conquête ; car il y avait conquête, puisqu'il y avait eu guerre. Dorénavant l'Aragon et la province de Valence devaient être gouvernés d'après les lois et coutumes du royaume de Castille et les dignités des trois provinces indifféremment conférables sur tout Espagne ; les audencias ou cour suprême de justice furent régies par le même formulaire et les mêmes principes que les deux chancelleries castillanes de Grenade et Valladolid, si ce n'est pour les matières ecclésiastiques, les concordats du pape étant la seule autorité légitime dans cette espèce. Le même décret déclara la Catalogne partie du royaume d'Aragon. Néanmoins ces provinces ont continué à être administrées autrement que la Castille ; ainsi en matière civile, les Aragonais ne connaissent que leurs propres lois, et ils ne recourent au code de Castille que pour les cas non prévus par le leur. Il y a aussi des différences essentielles dans les lois qui régissent la propriété dans les deux royaumes : les Aragonais ne paient pas de dîmes exactes comme les Castillans, mais seulement quatre ou cinq pour cent du produit. C'est ici le lieu de faire observer que la moitié des dîmes payées par l'Espagne tombait dans le trésor de la couronne. L'Aragon, la Catalogne et Valence ne subissent pas certaines taxes onéreuses nommées rentes provinciales, mais paient à la place chacune une somme fixe dont elles établissent elles-mêmes la répartition, et qui est beaucoup plus légère que les contributions analogues des pays de la juridiction de Castille.
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| PORTRAIT DE CHARLES QUINT PAR JUAN PANTOJA DE LA CRUZ |
Dans l'ordre politique, l'Aragon et la Castille sont soumises à la même organisation depuis Philippe V, étant gouvernés par capitaines-généraux, qui sont des lieutenants politiques et militaires du roi, et par des intendantes qui sont des officiers de son trésor. Le juges qui forment leurs diverses cours de justice sont aussi nommés par la couronne.
Mais il reste en Espagne deux états dont les constitutions n'ont jamais été abolies et qui conservent encore leurs assemblées représentatives, leurs libertés, leurs lois, leurs coutumes de jadis ; ce sont la Biscaye et la Navarre.
La Biscaye, c'est le mot communément employé pour désigner les trois provinces basques qui s'étendent de l'Ebre au rivage du golfe de Biscaye, et de la province de Santander dans la Vieille-Castille, aux frontières de la Navarre et des Pyrénées. La population de ces provinces, race originelle et aborigène, descend de ces Vascones qui figurent dans les événements les plus reculés de l'histoire d'Espagne et des Gaules. Dans leur propre langue, qui ne ressemble à aucune langue connue, le mot caso, signifie montagne, et caso-co des montagnes, caso-co, casco comme qui dirait hommes des montagnes. Les noms particuliers de chacune de ces trois provinces, sont Vizcaya, Guipuscoa et Alava. Leur plus grande longueur de l'est à l'ouest est de trente lieues, et leur largeur du nord au sud environ vingt-cinq. La population totale des trois s'élève d'après les relevés les plus récents, à 370 000 âmes. C'est la plus industrieuse et la plus aisée de toute l'Espagne.
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| ARMOIRIES DE BISCAYE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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