L'HISTOIRE DES CHEFS DE PILOTAGE DE L'ADOUR DEPUIS LOUIS XIV JUSQU'EN 1934.
L'origine de la création de ce poste de chef de pilotage remonte à des centaines d'années.
Le métier de pilote de l'Adour consiste à remplacer les capitaines des navires entrant et sortant
du fleuve Adour, car l'accès du port a longtemps été très difficile du fait de la fameuse barre
qui en protégeait l'entrée et gênait la navigation.
Voici l'histoire des chefs de pilotage de l'Adour qui se sont succédés depuis l'époque de Louis
XIV jusqu'en 1934, telle que la Gazette de Bayonne la racontait dans son édition du 14 mai
1934:
"Sous l'Ancien régime, et en 1692, le règlement du pilotage était arrêté par un conseil spécial de
la Ville de Bayonne.
A cette époque, les fonctions du chef de pilotage étaient assurées par le plus ancien pilote.
Il était prescrit à tous les pilotes, lorsque les marées se présentaient le matin, de se réunir au
Boucau, la veille au soir, dans la maison de ce plus ancien pilote, Jean de Sallenave, "pour
convenir et résoudre entre eux le tour d'un chacun, afin de se rendre le lendemain matin, au
commencement de la marée, chacun avec sa chaloupe bien équipée en état d'aller au navire ou
barque qui leur aura été indiqué, à peine de cinquante livres d'amende.
- A Jean Sallenave succéda en 1738, Dominique Sallenave, qui prit le titre de pilote-major,
avec autorité d'"une absolue inspection sur les autres pilotes dans tout ce qui regardera le
service."
Ce pilote-major était dans l'obligation "de se fixer au Boucau, d'y demeurer et habiter, sans
pouvoir s'en écarter, ni absenter, sous quelque prétexte que ce soit, à peine de 50 livres
d'amende et de répondre des dommages que son absence pourrait causer."
Il devait tenir un registre exact, paraphé par le Maire, mentionnant "les sondes et les
changements qui surviendront à la barre."
PORT DE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
PORT DE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
PORT DE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Il lui était défendu d'entrer ni sortir aucun navire, mais il lui était enjoint "de se tenir avec sa
chaloupe aussi près de la barre que la mer le permettra pour y faire seulement le signal aux
navires".
Malgré la rigidité de ce règlement et tout le zèle et le dévouement qui étaient reconnus chez le
pilote-major, il fallait bien compter avec les difficultés qui se présentaient à l'embouchure du
fleuve; celles-ci n'apparaissant pas nettement, les récriminations des navigateurs se faisaient
jour à cette époque, comme on les a vu se produire depuis d'une manière souvent injustifiée.
On cite notamment un rapport de M. de Pinsun, directeur des fortifications de Bayonne, en
1786, sur un retard qu'avaient éprouvé, cette année, deux gabares du roi, le "Gave" et la
"Barbue" qui avaient été retenues environ trois mois au bas de la rivière.
Cependant, disait-il, les dites gabares ne calaient que 12 pieds(4 mètres) alors, disait, M. de
Pinsun, que les sondages qu'il avait effectués auraient permis la sortie de calaisons plus élevées.
A cette occasion, M. de Pinsun annonçait d'importants projets, afin d'obtenir sur la barre 25
pieds d'eau (8 mètres).
Hélas, ces projets et bien d'autres ont suivi sans résultats!
- En 1797, à Dominique Sallenave succéda son fils, Arnaud Sallenave, mais le titre de
pilote-major qui n'existait pas dans la loi du 17 octobre 1795, lui fut retiré et il prit le titre de
pilote en chef entretenu, ayant la direction en chef du pilotage de la barre, avec un traitement
de 860 francs par an, l'armement complet de la chaloupe lui étant fourni par les magasins de la
marine militaire.
- Après Arnaud Sallenave, on cite la nomination comme pilote-major, en l'an XII (1804),
du lieutenant de vaisseau Bourgeois qui se fit remarquer par ses connaissances particulières,
servit de conseil à la Chambre de commerce lors du projet d'établissement du Lazaret à
Blancpignon (1805). Il prit une part active à la défense de la ville en 1814.
La place de pilote-major revint, quelque temps après, vers 1815, à Sallenave qui conserva ces
fonctions jusqu'au 21-22 mars 1830, date à laquelle le service fut à nouveau confié au
commandant Bourgeois.
De 1830 à 1847, avec la collaboration du lieutenant de vaisseau de Champgobert, directeur du
port, il fournit de nombreux rapports sur la situation de l'embouchure de l'Adour et les
améliorations à apporter dans l'intérieur du port. Il faut reconnaître qu'à cette époque, la
question de la barre a fait l'objet d'études présentant le plus grand intérêt pour l'examen des
projets dressés par le Service maritime des Ponts et Chaussées.
- Au commandant Bourgeois mort en janvier 1847, succéda le 11 mars de la même année,
son fils, Eugène Bourgeois, capitaine au long cours, commandant le premier remorqueur de la
Chambre de commerce. Il garda le service de pilote-major jusqu'en mai 1880, date à laquelle il
fut remplacé par le capitaine au long cours Lafont. Celui-ci demeura en fonctions jusqu'à sa
mort, en 1899.
BARRE DE L ADOUR PAYS BASQUE D'ANTAN |
BARRE DE L ADOUR PAYS BASQUE D'ANTAN |
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