LES TRAINS AU PAYS BASQUE SUD EN 1864.
Dès 1845, les institutions Biscayennes promeuvent la construction d'une ligne de chemin de fer Madrid-Irun, passant par Bilbao.
INAUGURATION DU CHEMIN DE FER ST SEBASTIEN 1864 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet le Journal des débats politiques et littéraires, dans son édition
du 14 septembre 1864, sous la plume d'Ustazade de Sancy :
"...Au nord, l'Océan semé d'écueils et la côte bizarrement découpée ; à l'est, un golfe étranglé formé par l'embouchure de l'Urumea ; à l'ouest, une magnifique rade protégée contre la tempête et les attaques des flottes ennemies par l'îlot de Santa-Clara et par une suite de rochers qui n'offrent aux vaisseaux qu'une passe étroite et dangereuse. Cette rade est bordée par une belle plage où l'on vient de toutes les provinces de l'Espagne prendre une saison de bains de mer. Au midi enfin, un amphithéâtre de hautes montagnes qui s'abaissent insensiblement et viennent mourir dans les flots.
LE FLEUVE URUMEA ST SEBASTIEN PAYS BASQUE D'ANTAN |
Saint-Sébastien communique avec le continent par une mince langue de terre et par un pont hardiment jeté sur l'Urumea, qui relie la ville à la station du chemin de fer.
Le lundi 15 août, la gare de Saint-Sébastien présentait un coup d'œil des plus animés. De distance en distance flottaient des drapeaux aux couleurs de l'Espagne, qu'il eût été plus courtois de marier avec les couleurs françaises pour nous rendre notre politesse. Des pavillons richement or fiés avaient été construits pour le roi d'Espagne et sa suite, pour le clergé, les grands et les fonctionnaires de l'Etat, la société de la ville et les invités. L'intérieur de la gare, la voie ferrée elle-même avaient été envahis par la foule qu'aucune police indiscrète n'empêchait de circuler, partout où bon lui semblait. En Espagne comme en Angleterre la voie est tant pis pour celui qui s'y trouve imprudemment quand le train passe. En France, nous nous plaindrions de n'être point protégés malgré nous et contre nous ; en Espagne et en Angleterre, chacun doit se protéger soi-même. Si quelques-uns des invités ont été victimes, quant à leurs bagages, de cet envahissement de la foule, au moins ont-ils eu la consolation de contempler à leur aise les jolies dames de la ville, avec leurs beaux cheveux noirs si coquettement relevés sur le sommet de la tète, si bien nattés et lissés, leurs petites mains blanches maniant avec tant de grâce cet éventail in dispensable par la chaleur et par le froid, par la pluie et par le vent, qui leur sert tout à la fois de ventilateur, de maintien, d'ombrelle pour se garantir des rayons du soleil, d'arme pour châtier les entreprises téméraires, et aussi pour abriter les pauvres hommes contre le feu de leurs prunelles.
INAUGURATION DU TRAIN ST SEBASTIEN 1864 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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