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jeudi 26 novembre 2020

LES FEUX DE SAINT-JEAN-DE-LUZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE PAR ANDRÉ PAVLOVSKY (deuxième partie)

 

LES FEUX DE SAINT-JEAN-DE-LUZ.


C'est en 1937 que s'achève la construction des feux de Saint-Jean-de-Luz.



pays basque autrefois phare feux
LES FEUX DE SAINT-JEAN-DE-LUZ
PAR ANDRE PAVLOVSKY


"...Étant donné le rôle majeur de ces feux dans la navigation, leur électrification nécessite un éclairage de secours pour éviter toute interruption en cas de coupure de courant. Cette alimentation doit se faire au gaz grâce à une canalisation située à proximité. Le projet d’exécution des travaux est dressé par le Service départemental en collaboration avec Pavlovsky pour le mois de novembre suivant (1936). 



Les travaux préparatoires à l’exhaussement du feu amont consistent en la dépose et la descente de la balustrade en pierre de la tour maçonnée, puis l’abattage et le recoupement de la saillie de la corniche dans les parties supprimées. La surélévation doit être réalisée en béton armé en ce qui concerne la structure et l’intérieur tandis que les pignons sont en briques creuses. Le plancher haut du troisième étage, qui forme la toiture, est partiellement détruit pour laisser le passage à l’escalier. L’intérieur de la partie exhaussée doit recevoir un enduit de chaux hydraulique à deux couches. À l’extérieur, la partie existante subit le recoupement des saillies du bossage d’angle et des chambranles, le piquetage du soubassement avant que l’ensemble de l’édifice ne reçoive un enduit en mortier de ciment peint. Les travaux projetés pour le feu aval présentent les mêmes caractéristiques que ceux du feu amont en ce qui concerne la construction proprement dite. Ils nécessitent toutefois la démolition au préalable de la maçonnerie de la jetée par petites parties pour permettre l’établissement des fondations. Celles-ci consistent en douze pieux armés d’environ douze mètres de long et 0,42 mètres de diamètre, destinés à accueillir un hourdis général devant supporter l’ensemble de la construction. Les travaux du feu aval ne doivent commencer qu’après la réalisation de l’exhaussement du feu amont afin d’assurer la visibilité des feux pendant toute la durée des travaux.



pays basque autrefois phare feux
LES FEUX DE SAINT-JEAN-DE-LUZ
PAR ANDRE PAVLOVSKY




À la suite de l’appel d’offre l’entrepreneur retenu, A. Margeridon, s’engage à réaliser les travaux pour la somme de 155 200 francs. Les travaux de fondation, qui font l’objet d’un marché spécial, sont confiés pour le prix forfaitaire de 60 000 francs à une entreprise spécialisée, la société Les Fondations Modernes, qui exploite le système Frotté. À ces dépenses s’ajoutent celle de 64 800 francs pour les travaux imprévus, l’installation de l’éclairage normal et de secours ainsi que la surveillance des travaux, ce qui porte le total à 280 000 francs. Le projet d’exécution de la transformation des feux reçoit l’approbation ministérielle le 28 décembre 1936 puis l’autorisation de dépense.



Par la suite, une demande de crédit supplémentaire est présentée le 18 octobre 1937 pour l’électrification des feux, décidée le 6 août précédent. L’entreprise Dussouy est désignée après appel d’offre pour effectuer la pose du câble de liaison des deux feux ainsi que le branchement du feu amont sur le secteur local de distribution d’après un devis de 45 000 francs. Le Service départemental demande à la même entreprise de s’occuper des travaux d’éclairage des deux édifices afin que les travaux puissent être réalisés en même temps, ce qui correspond à une nouvelle dépense de 3 800 francs. Avec les autres frais généraux le crédit nécessaire pour la surélévation et le renforcement par électrification des feux s’élèvent à 302 000 francs au lieu des 269 000 francs déjà alloués. Les travaux s’achèvent à la fin de l’année 1937 puis en décembre 1938, les feux sont électrifiés et une lentille de Fresnel est installée




La conception des feux de Saint-Jean-de-Luz par un architecte constitue une particularité qu’il convient de souligner car les phares sont traditionnellement élaborés par les ingénieurs du service des Phares et balises. Le partage des rôles est d’ailleurs clairement défini puisqu’il revient aux Services départementaux d’établir les ouvrages proprement dits, tandis que le choix et la fourniture de l’appareillage concernant l’électrification des feux dépend du Service central. 


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LES FEUX DE SAINT-JEAN-DE-LUZ
PAR ANDRE PAVLOVSKY


La situation de Saint-Jean-de-Luz est exceptionnelle pour la première moitié du 20ème siècle. Comme nous l’avons signalé, il revient au Service bayonnais de prendre l’initiative de faire appel à Pavlovsky pour l’aider, non seulement dans le dessin des feux, mais aussi l’ensemble de la mise au point du projet d’exécution. L’ingénieur de l’arrondissement justifie cette démarche par la surcharge de travail, mais cela paraît une explication un peu courte pour une décision aussi originale. 




En l’absence de documentation sur le contexte de cette collaboration, il serait hasardeux d’en tirer des conclusions, mais on peut remarquer que l’ingénieur soutient le projet de Pavlovsky avec fermeté tout au long du processus. Le service s’est néanmoins réservé la partie la plus technique du travail, à savoir les fondations du feu aval représentant une difficulté particulière dans ce cas. L’intervention de l’architecte ne semble toutefois pas être bien perçue par la direction parisienne. 




Sans critiquer le recours à une personnalité extérieure, le directeur du service des Phares et balises rappelle que cela ne doit pas "entraîner une substitution des rôles, en conférant à M. Pavlovsky […] employé en fait à titre auxiliaire et momentané, la qualité de maître de l’ouvrage qui appartient en propre à l’Ingénieur représentant de l’Administration". Il demande donc que toutes les références à l’architecte soient enlevées des documents officiels pour être remplacées par le terme l’"ingénieur ou son préposé » et que soient également supprimées les évocations des honoraires. 




On constate d’ailleurs que dans le projet d’exécution du 8 décembre 1936 les références à l’architecte sont en effet systématiquement biffées. La direction estime en outre que « la rémunération de l’architecte doit être envisagée comme un émolument ou un salaire (à forfait, au mois ou à la journée)" qu’il revient à l’ingénieur d’intégrer au budget. L’existence d’honoraires pourrait en effet créer pour l’architecte une responsabilité décennale qui doit revenir de fait à l’administration."



A suivre...


(Source : https://journals.openedition.org/lha/97?lang=es)


 



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1 commentaire:

  1. Bonjour, merci pour cet article si intéressant , pour tout ce blog qui est magique ! Milesker

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