LA RÉGION ADOUR EN 1919.

Les Pays de l'Adour, territoires traversés par l'Adour et ses affluents, s'étendent depuis le Pays Basque Nord vers la limite entre bassin de l'Adour et bassin de la Garonne. 

Objets d'études et de propositions de regroupement en une région, ils forment cependant moins un échelon administratif qu'une région naturelle.

REGION DES PAYS DE L'ADOUR

Voici ce que rapporta le journal L'Oeuvre, dans son édition du 31/07/1919 :

"Une Région de l'Adour.

Le projet Clémentel rattachait à Bordeaux, centre de la VIe région économique, les départements des Basses-Pyrénées et des Landes ; à Toulouse, centre de la VIIe région, ceux des Hautes-Pyrénées et du Gers. (Depuis, la numérotation a changé : la région de Bordeaux est devenue la VIIIe, celle de Toulouse la IXe.)

La Chambre de commerce de Bordeaux réclamait une zone beaucoup plus vaste, tout l'arrière-pays de son port. En dernière analyse, on a permis à Auch d'opter pour Bordeaux. Mais une solution différente est, en ce moment, soutenue : elle consisterait à créer une région pyrénéenne, ou région de l'Adour. Trois villes, Auch, Pau et Bayonne se disputent l'honneur d'en être la capitale. Voici l'état de la question.

Le Conseil municipal d'Auch, tout en reconnaissant que Toulouse est le centre intellectuel des cantons d'Auch et, plus généralement, leur centre d'attraction historique et administratif, estime que, dès ce moment et dans l'avenir, la contrée d'Auch doit relever de la région pyrénéenne, pour la force motrice et le développement industriel. (Ses échanges commerciaux ont lieu avec Bordeaux principalement.) Il a donc émis le vœu que le Gers forme, avec les Hautes-Pyrénées, les Basses-Pyrénées et les Landes, une région spéciale, ayant son centre à Auch capitale de la Gascogne.

D'autre part le Conseil général des Basses-Pyrénées a adopté à l'unanimité, en 1918, les conclusions du rapport de M. d'Iriart d'Etchepare, tendant à la création "d'une région pyrénéenne du bassin de l'Adour comprenant les départements des Basses et Hautes-Pyrénées et les arrondissements limitrophes du Gers et des Landes".

LOUIS D'IRIART D'ETCHEPARE

Le sous-comité consultatif d'action économique du Gers, après avoir démontré que la disposition du pays ne l'incline ni vers Bordeaux ni vers Toulouse, et que ce qui l'intéresse surtout, c'est le transpyrénéen central et le maintien de l'activité fluviale de la Baïse, a conclu à l'établissement d'une région comprenant le Gers, les Hautes et Basses-Pyrénées et la partie méridionale du département des Landes.

(Dans les deux derniers cas, on le voit, l'unité factice du département n'est pas respectée.)

Enfin l'Association régionaliste du Béarn, du pays basque et des régions de l'Adour vient aussi de se prononcer en faveur d'une région pyrénéenne. On remarquera que l'Association du Béarn, en accord avec les décisions du congrès régionaliste de Lyon, rappelle que la région administrative, dotée d'un budget, peut seule assurer la prospérité économique. Son comité d'études vient, en effet, d'adopter le vœu suivant :

"Considérant que des travaux nécessitant une dépense d'environ cinquante millions sont nécessaires pour l'amélioration du port de Bayonne, dont le trafic a diminué de près de moitié pendant la guerre ;

Considérant que la région économique du Sud-Ouest, qui comprend les ports de Bordeaux et de Bayonne, est trop étendue pour que les diverses contrées dont elle est formée puissent avoir des intérêts identiques ;

Considérant que, seule, une région administrative homogène pourrait faire les sacrifices nécessaires pour la prospérité de cette région en votant des centimes, des taxes ou d'autres impôts régionaux ;

Emet le vœu qu'une région administrative de l'Adour, comprenant les Hautes et les Basses-Pyrénées, une partie du Gers et une partie des Landes, soit créée afin que les fonds nécessaires à l'amélioration de ladite région puissent être votés et réunis." 

Le choix de la capitale de cette région sera discuté ultérieurement. (Nous avons indiqué les rivalités soulevées par ce choix.) Une commission, composée de MM. Lapuyade, S. Palay, docteur Cornet, A. Deschamps, V. Ducla et L. Ducla, est chargée d'étudier spécialement cette question."

(Source : Wikipédia)

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