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mardi 12 avril 2022

LE PORT DE SAINT-JEAN-DE-LUZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1930 (première partie)

LE PORT DE SAINT-JEAN-DE-LUZ EN 1930.


Depuis plusieurs siècles, il existe à Saint-Jean-de-Luz un port de pêche actif, qui a connu de nombreuses vicissitudes, au cours de l'Histoire.



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PORT DE SAINT-JEAN-DE-LUZ 1930
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet le Journal Officiel de la République Française, le 24 juin 1930 :



"Port de Saint-Jean-de-Luz. 



Nombre de bateaux, 53. 

Tonnage, 2 320 tonneaux. 

Valeur du poisson, 15 700 000 fr. 



Le port de Saint-Jean-de-Luz dépend de deux communes : Saint-Jean-de-Luz et Ciboure.



En outre de l’étude du plan d’ensemble signalant les améliorations à apporter dans le port et dans la rade, il faut indiquer qu’un quai d’accostage sur la plage de Saint-Jean-de-Luz est indispensable aux navires qui, trop souvent, sont obligés de rester en rade.



Le port de Socoa, à l’entrée de la passe de Saint-Jean-de-Luz, assure la sécurité aux navires par tous temps.



Centre touristique important, où de nombreux navires de plaisance viennent séjourner. Il serait nécessaire de placer en rade une bouée téléphonique pour faciliter aux équipages les relations avec la ville.



Une installation de pisciculture produit, par l’élevage du saumon, une pêche importante de ce poisson, qui s’élève à plus de 100 000 kilogrammes.



Un centre météorologique et un institut océanographique installés à Bayonne ont établi des relations constantes de renseignements utiles à la navigation.



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PORT DE SAINT-JEAN-DE-LUZ CIBOURE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Ce port comprend : 

1° La rade de Saint-Jean-de-Luz abritée par trois digues : Socoa, Artha, Sainte-Barbe, construites pendant la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, à la fois pour créer un port de refuge et pour protéger la ville de Saint-Jean-de-Luz contre l'envahissement de la mer ;

2° Le port de Saint-Jean-de-Luz proprement dit, dont la plus grande partie assèche à marée basse, en dehors du chenal de la Nivelle ;

3° Le pont de Socoa qui assèche totalement à marée basse.



La rade de Saint-Jean-de-Luz présente une grande importance : c’est le seul port de refuge existant au fond du golfe de Gascogne dont les tempêtes sont particulièrement fréquentes et violentes. C’est, en outre, l’avant-port de Bayonne ; tout navire se présentant à l’embouchure de l’Adour et ne pouvant entrer à Bayonne immédiatement vient y chercher un refuge sûr.



Ses digues constituent, en même temps qu’une protection pour le littoral de la baie et la ville de Saint-Jean-de-Luz, un abri qui rend moins difficile pour les bateaux de pêche l’entrée dans le port de Saint-Jean-de-Luz par le chenal de la Nivelle.



Enfin, placée à l’extrémité Sud du littoral français de l’Atlantique, la rade constitue pour la marine militaire un refuge dont la guerre de 1914 a montré l’importance.



C’est dire tout l’intérêt qui s’attache à la conservation et au renforcement des digues de fermeture qui, seules, ont permis à la baie de Saint-Jean-de-Luz de remplir ces diverses fonctions.



Or, la mer est particulièrement dure devant Saint-Jean-de-Luz. De plus, les digues d’Artha et de Socoa sont partiellement fondées sur le sable, ce qui conduit à des dépenses d’entretien et de consolidation très lourdes.



Grâce à l’effort important maintenu depuis de longues années, les digues de Socoa et de Sainte-Barbe sont dans leur ensemble en assez bon état et les avaries causées par les tempêtes sont en général assez localisées.



Quant à la digue d’Artha, il faudra continuer à maintenir des dotations annuelles d’entretien élevées, car les grandes tempêtes viennent périodiquement entamer les talus de fondation en blocs artificiels et détruire quelques massifs de défense du corps de la digue.



Ces divers travaux s’exécutent au titre d'un programme de consolidation et de renforcement des digues d’Artha et de Socoa, approuvé par décret du 24 juin 1909, programme auquel a été rattaché, en 1927, un programme complémentaire s’élevant à 2 300 000 fr.



L’État prend la totalité des dépenses à sa charge ; il en a été de même dans le passé de tous les travaux de protection exécutés à Saint-Jean-de-Luz depuis deux siècles.



Ports de Saint-Jean-de-Luz et de Socoa. 


—Ces ports sont essentiellement utilisés pour la pêche qui y est pratiquée avec activité, surtout à Saint-Jean-de-Luz.



Le produit de la pêche a atteint en 1929 : 12 600 000 fr. avec un effectif de 48 bateaux armés de 540 hommes. Encore ces chiffres marquent-ils un recul très sensible et qu’il y a lieu de considérer comme momentané par rapport aux résultats des années antérieures ; en 1926, le produit atteignait 28 millions 500 000 fr. et l’effectif des marins pêcheurs 832.



La régression constatée provient en particulier du fait que les pêcheurs bretons ont cessé de fréquenter Saint-Jean-de-Luz pendant la campagne d’hiver depuis les conflits qui s’étaient élevés entre pêcheurs basques et pêcheurs bretons ; elle est également en relation avec une rareté relative du poisson, qui n’est qu’accidentelle, et surtout avec la crise que traverse en ce moment l’industrie des conserves de poissons, qui absorbe, à Saint-Jean-de-Luz, la plus grande partie de la pêche. 



Le type courant du bateau de pêche est la chaloupe à vapeur calant 1 m. 50 à 1 m. 70 ; on ne compte que deux chalutiers calant 2 m. 50.



Travaux neufs projetés et exécutés depuis la guerre. 


— Il n’a été exécuté d’autres travaux neufs que la construction d’un appontement côté Saint-Jean-de-Luz, travail exécuté aux frais exclusifs des intéressés et autorisé par décision ministérielle du 25 février 1926.



Par contre, plusieurs études successives de travaux d’amélioration ont été faites par le service maritime sans pouvoir aboutir jusqu’ici à une réalisation en raison des difficultés rencontrées par les intéressés pour se mettre d’accord sur le mode de financement des contributions exigées. Dès la fin de la guerre était étudié un avant-projet d’amélioration du port de Socoa s’élevant à l’époque à 1 200 000 fr. Cette étude correspondait à une offre de concours de la société des entreprises maritimes basques qui devait couvrir la moitié de la dépense. Ce concours ayant fait défaut, ce projet fut abandonné.



En liaison avec cet avant-projet était présenté un premier projet d’amélioration du port de Saint-Jean-de-Luz limité à un approfondissement restreint du chenal de la Nivelle ; ce projet pris en considération par décision ministérielle du 9 avril 1920 s'élevait à 300 000 fr. Mais le projet de Socoa étant écarté, il devenait malaisé de trouver un entrepreneur pour la faible masse de travaux prévue à Saint-Jean-de-Luz, travaux exigeant d’ailleurs un matériel spécial. Au surplus, avec le développement de la pêche pendant cette période, ce projet était bientôt jugé insuffisant. 



C’est dans ces conditions qu’à la suite d'un accord intervenu entre les représentants des municipalités de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure et le service maritime, un avant-projet d’amélioration du port de pêche de Saint-Jean-de-Luz fut présenté en 1924 et pris en considération par décision du 10 août 1925 du sous-secrétaire d’Etat des ports, de la marine marchande et des pêches.



Le projet comportait essentiellement : 

a) La construction d’une digue de protection à l’embouchure de la Nivelle ;

b) Le creusement à la cote (— 3 m.) du chenal de la Nivelle ;

c) La création de nouvelles fosses de mouillage dans le port ;

d) La construction d’un quai. La décision ministérielle de prise en considération évaluait la dépense à 3 millions de francs et précisait qu'il ne serait donné suite à l’affaire que si les communes de Ciboure et de Saint-Jean-de-Luz s’engageaient à supporter la totalité de la dépense réelle des travaux, déduction faite d’une contribution de l’Etat égale au tiers, avec maximum de 900 000 fr.



Pour réaliser leur contribution aux travaux les communes envisageaient de contracter un emprunt gagé sur le produit d'une taxe sur la valeur du poisson débarqué (art. 12 de la loi du 16 juillet 1921). Mais, au moment de définir les modalités de la combinaison financière, les intéressés reculèrent devant la charge résultant de cette taxe.



Finalement, le conseil municipal de Saint-Jean-de-Luz, conformément au voeu des représentants des armateurs, mareyeurs et marins demandait, le 30 janvier 1928, que le projet fût réduit à des travaux de dragage du chenal et d’approfondissement du bassin.



Le service maritime évalua, sur ces indications, la dépense que comporterait un projet réduit aux travaux compris aux paragraphes b) et c) ci-dessus relatifs à l'avant-projet de 1924.



Compte tenu de la variation des prix depuis 1924, l'évaluation ressortit à 2 600 000 fr. . 



Après cet accord des conseils municipaux intéressés sur cet avant-projet réduit il fut soumis à l’administration supérieure et pris en considération par décision, du 21 septembre 1929, du ministre des travaux publics, sous réserve que les communes de Ciboure et de Saint-Jean-de-Luz s'engageront à assurer les deux tiers de la dépense réelle.



A la suite de cette décision, il fallait qu’un accord intervint, entre les divers intéressés pour fixer les modalités de l’établissement et de la perception de la taxe sur le produit de la pêche à instituer pour gager les emprunts. Après des discussions prolongées, cet accord est fait depuis quelques mois et les délibérations des conseils municipaux, demandées par la décision ministérielle, ont été prises. Il a été procédé aux formalités d’enquête et notre service vient de présenter des propositions en vue de l’émission du décret approuvant les travaux et instituant le péage.



Il est à noter que l’évaluation de 2 millions 600 000 fr., remontant à 1928, a dû être révisée et portée à 3 millions de francs ; mais, pour éviter d’accroître le sacrifice consenti par les usagers et de remettre en discussion l’accord entre les intéressés établi dans des conditions laborieuses, M. le ministre des travaux publics, par une décision en date du 11 juillet 1930, a admis de mettre la différence, soit 400 000 fr., entièrement à la charge de l’Etat."



A suivre...











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