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mercredi 6 avril 2022

LE CLIMAT D'HENDAYE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1927 (quatrième et dernière partie)

 

LE CLIMAT D'HENDAYE EN 1927.


En 1927, le Docteur Pathault étudie le climat d'Hendaye.




pays basque autrefois labourd climat
VUE GENERALE HENDAYE 1927
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la Côte basque, revue illustrée de l'Euzkalerria, le 18 et le 25 

décembre 1927 :



"Le Climat d’Hendaye par le Docteur Pathault.



III - La Montagne et la Mer. Les Climats Locaux. - Marche générale des Saisons. Conclusions.



A quoi est due cette supériorité d’Hendaye sur les stations avoisinantes que les chiffres précédents viennent de mettre en valeur ?



A l’heureuse disposition que nous avons esquissée au début et qu’on comprendra mieux en se reportant aux schémas ci-joints.



Le rôle de l'Estuaire de la Bidassoa et du bassin de Chingoudy, dont la surface totale est très supérieure à la surface de la baie de Saint-Jean-de-Luz, est, à notre avis, primordial, car comme le dit Lalesque : "on ignore trop que cette régularité thermique dépend plus de la surface de la mer que de sa profondeur, de telle sorte qu’en pénétrant dans l’intérieur des terres, dans ses baies presque fermées, l’océan diffuse assez loin de ses rives le climat marin".



Il en résulte que non seulement Hendaye-Plage, mais tout le pourtour de la Baie peut être considéré comme situé directement sur la mer.



Le rôle de la montagne n'est pas moindre, "C’est, nous dit le Dr Camino, d’abord un écran qui arrête dans leur marche les vents tièdes de l’Océan et emprisonne dans l’espace compris entre son pied et le littoral le calorique sans cesse renouvelé qu'ils apportent. Où cet emprisonnement pourrait-il être le plus complet qu’à Hendaye ?



Des montagnes, le soir, l’air tend à redescendre et nous retrouvons ici à nouveau ce phénomène de compression par lequel nous avons expliqué le vent du sud qui amène cet échauffement. On comprend alors la raison de cette tiédeur souvent surprenante des soirées et des nuits, même en plein hiver, et qui est un des faits les plus caractéristiques de notre climat et qu’on ne retrouve guère ailleurs.



Il existe donc à Hendaye, entre la montagne et la mer, une association, une solidarité, une collaboration pour le plus grand bien de la station.



Par la complexité de sa configuration, Hendaye offre une série de variantes, une "gamme" de climats particuliers que nous ne pouvons tous signaler en détail. Il est facile de les déduire des données que nous publions ici ; les résidents et les architectes auraient tout intérêt à y réfléchir et à en tenir compte dans leur choix pour l’exposition à donner aux constructions.



A Hendaye-Plage même se trouve réalisée la formule type que nous avons décrite. Mentionnons cependant qu’on peut la diviser en deux parties : la presqu’île proprement dite sur la luminosité de laquelle nous insistons encore, due à la réflexion de la lumière et de la chaleur sur le miroir formé par la baie de Chingoudy. Plus dégagée, plus aérée, elle est l’hiver chauffée par les vents du sud, l’été rafraîchie par les brises marines. D’après Camino elle ne convient qu’à "ceux qui, venant chercher dans la station le repos physique et moral, n’auront pas à craindre cette ventilation permanente".



La partie située en bordure des coteaux de Subernoa est plus abritée des vents d’Est et du Nord. La comparaison des chiffres de température fournis par le Sanatorium et l’Observatoire d’Abbadia donnent, ainsi que le reconnaît Camino, la preuve nette qu’il fait plus chaud sur la plage que sur la colline.




pays basque autrefois abbadia observatoire
OBSERVATOIRE D'ABBADIA HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Les flancs de coteau exposés à l’Ouest et au Sud-Ouest, la Ville d’Hendaye isolée sur un mamelon touché par la mer, bénéficient de tous les avantages divers que nous ne pouvons détailler.



Nous aurons une idée plus complète du climat en ajoutant quelques remarques sur la marche des saisons. Hendaye ne jouit pas, comme le répètent certains, d’un printemps perpétuel, mais les transitions entre ces différentes phases de la vie du globe y sont ici aussi peu tranchées que possible et l'on passe de l’une à l’autre par d’insensibles nuances.



1°. L’automne est au dire des connaisseurs la belle saison du Pays Basque, les brouillards sont exceptionnels et le Vent du Sud prolonge souvent jusqu’à la Noël les délices de cette arrière saison et, faisons remarquer en passant, que c’est justement en octobre que la quantité de pluie est pins considérable.


2°. L'hiver n’existe guère sur la Côte Basque ; Hendaye bien protégée des vents d’Est n’est pas atteint par les grands froids, quelques gelées surviennent par temps clair mais elles ne durent guère plus de trois jours et sont alors interrompues par un coup de Vent du Sud. La neige très exceptionnelle fond à peu près immédiatement même sur les flancs de montagne d’une altitude inférieure à 500 mètres.


3°. Le printemps et la fin de l’hiver sont les périodes les plus troublées, surtout à l’époque des fortes marées, les tempêtes se succèdent aux environs de l’équinoxe accompagnées de pluies diluviennes. Il serait parfaitement maladroit de céler cet inconvénient du climat océanien, assez riche en qualités pour qu’on ait pas à en masquer les défauts.


4°. L'été est une saison dont les agréments sont connus de tous. Les courants marins et aériens, l’état hygrométrique empêchent les chaleurs sèches, les nuits ne sont jamais étouffantes.



Nous ne voulons point essayer la comparaison avec Côte d’Azur qui est tout autre chose ; ce sont des régions incomparables et incomparables entre elles. Sur la Côte d’Azur nous trouvons : une mer sans marée, des stations exposées en plein midi à une lumière directe, vive et crue, réfléchie en avant par la mer, en arrière par des hauteurs à pic, refroidie le soir par le voisinage assez immédiat de montagnes couvertes de neiges. Sur la Côte Basque nous trouvons un océan vivant, donc à circulation marine et atmosphérique intense, des stations exposées au Nord-Ouest, éclairées surtout par une lumière diffuse, plus douce, plus constante, sans grand changement de température entre le soleil et l’ombre. abritées contre des montagnes sans neige qui les protègent et les réchauffent. Aucune comparaison n’est donc possible, et c’est donc une question de convenances mondaines, étrangères à la météorologie qui fait préférer l’une à l’autre.



Nous pouvons donc conclure : les documents ci-dessus nous ont montré que la température est à Hendaye des plus constante, les amplitudes entre les saisons et les variations journalières y sont plus minimes qu’en toute autre station française. Tous ces avantages sont ici plus accusés qu’en aucun autre point de la Côte Basque et au point de vue douceur et constance du climat, de cette "égalité d'honneur" la première place lui revient d’une façon incontestable.



Si nous osions risquer une comparaison nous rappellerions ces contes de fées qui ont bercé notre enfance, dans lesquels des objets de plus en plus merveilleux se trouvaient enchâssés les uns dans les autres ; sur le rivage du golfe de Biscaye est enchâssée la Côte Basque et tout au fond de celle-ci est enchâssée Hendaye."



 





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