LE VIOLONCELLISTE ANDRÉ HEKKING À LOUHOSSOA EN LABOURD AU PAYS BASQUE AUTREFOIS

ANDRÉ HEKKING À LOUHOSSOA.

André Hekking est un violoncelliste français virtuose, né le 30 novembre 1866 à Bordeaux et mort le 14 décembre 1925 à Paris 15ème, qui passait souvent ses vacances au Pays Basque.

VIOLONCELLISTE ANDRE HEKKING

Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale et nationale, dans plusieurs éditions :

• La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 21 septembre 1906 :

"Cambo-les-Bains.

Le Concert Hekking.

Pendant que dimanche, une foule de barbares se pressait aux jeux sanglants des arènes bayonnaises, une élite de personnes délicates venues de Biarritz, de Bayonne et de toute la région, se réunissait au "Mimosa-Club" de Cambo, pour entendre le maître du violoncelle, Hekking. 

Le plaisir ressenti s’est doublé d’une bonne action. Une quête faite au profit des pauvres de Louhossoa et de Cambo a produit une somme de 200 francs. Les quêteuses étaient Mlles Hekking et Cazalet. 

Hekking était assisté de Mlle Berkenhoff, dont la voix souple et chaude a détaillé admirablement l'"Apaisement" de Beethoven, "Comme la nuit", de Bohn, le "Paysage", de Hahn et la "Chanson à la Lune", de Deleroze. 

Quant au Maître Hekking, tous les morceaux joués par lui, surtout "Kol Nidrei", de Max Bruch et l'"Aria", de Bach se sont achevés au milieu d'acclamations frénétiques.

Le jeune et sympathique maître a été applaudi dans toute la France et dans les grandes villes d’Europe. Nos félicitations ne seraient que banales. Nous les adressons à sa fille, Mlle Hekking, premier prix du Conservatoire, qui accompagnait au piano son père et Mlle Berkenhoff. Il paraît qu'elle débutait devant le public. Son jeu très sûr dénote la plénitude d’un très grand talent. 

A Louhossoa, où Hekking, villégiature chaque soir, pendant qu’il s’exerce, qu'il joue pour lui, dans le silence de la campagne et la nuit, tout un peuple de paysans arrive respectueusement aux écoutes et s’initie ainsi aux sensations de la divine harmonie. Cette admiration silencieuse qui vaut certainement tous les applaudissements, va au cœur des véritables artistes. Hekking en jouit, et pour remercier ses auditeurs de cette émotion intime, parfois il achève la réunion en leur chantant des chansonnettes comiques. Aussi à Louhossoa, son nom est-il devenu populaire."

VIOLONCELLISTE ANDRE HEKKING

• Comoedia, le 16 décembre 1925 :

"André Hekking.

André Hekking sera regretté de tous ceux qui le connaissaient et avaient la joie de rapprocher. Il était la bonté même et unissait les dons du cœur à ceux de l'esprit et alliait la bonhomie souriante à la finesse.

Nous pouvions, à juste titre, être fier de ce violoncelliste qui comptait parmi les plus remarquables.

Ardre Hekking était originaire de Bordeaux. Il débuta fort jeune dans la carrière de virtuose et se fit entendre fréquemment à la Société des concerts du Conservatoire. Ses succès furent simplement remarqués aux Concerts Colonne et chez Lamoureux.

CONCERTS COLONNE
THEÂTRE DU CHATELET PARIS

Il fit de nombreuses tournées à l'étranger, y propageant notre art et se faisant l'apôtre de notre technique. Sa virtuosité était splendide, son style noble, sa sonorité pleine de charme et d'ampleur.

C'est un grand artiste qui disparaît. André Hekking avait été fait chevalier de la Légion d'honneur en 1919.

Ses obsèques auront lieu jeudi 17 courant, à 11 heures précises. 

Comoedia adresse à Mme Hekking l'expression de ses respectueuses condoléances."

VIOLONCELLISTE ANDRE HEKKING

• Comoedia, le 24 décembre 1925 :

"Le souvenir d'un artiste.

Un ami d'André Hekking nous écrit que le grand professeur aimait particulièrement Louhossoa, le délicieux village du pays basque, entre Cambo et Saint-Jean-Pied-de-Port : 

"C'est à Louhossoa, où une famille amie l'avait attiré, qu'il vint se reposer pendant quelques vacances.

Pour y vivre en toute tranquillité, il avait choisi une simple habitation des champs, sur la pente du mont Arrocagaray. Le soir venu, seul en face de la nature qui elle aussi s'apprêtait au repos, il prenait son violoncelle. Dès les premières notes, il s'établissait autour de lui un religieux silence, La campagne semblait se recueillir pour participer à l'harmonie de ses chants.

Les Basques, pour entendre cette musique, dont ils n'avaient jamais eu le soupçon, venaient de très loin et se cachaient dans le voisinage, craignant de troubler par leur présence le mystère de l'enchantement.

Hekking devinait quand même leur présence et il nous confiait "que ce recueillement et ce silence des hommes et des choses donnaient à son archet des sons transcendants. J'ai joué là, ajoutait-il, mes concerts les plus beaux..."

Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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