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mardi 26 avril 2022

LA DÉSINFORMATION FRANQUISTE SUR LE MASSACRE DE GUERNICA EN BISCAYE AU PAYS BASQUE LE 26 AVRIL 1937

LA DÉSINFORMATION FRANQUISTE SUR LE MASSACRE DE GUERNICA.


Tous les ans, le 26 avril, je vous parle du bombardement de Guernica et du massacre de sa population civile.



guernica antes pais vasco guerra civil
ARBRE DE GUERNICA BISCAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Je vous en ai déjà parlé à trois reprises le 26/04/2017,  le 26/04/2018 et le 26/04/2020.




Le bombardement de Guernica est une attaque aérienne réalisée le lundi 26 avril 1937, jour de 

marché, par 44 avions de la Légion Condor allemande nazie et 13 avions de l'Aviation 

Légionnaire italienne fasciste. Le bilan des victimes civiles est de plusieurs centaines de morts et 

de blessés.






pays basque autrefois guerre civile espagnole guernica
JUNKER JU 52



La majorité de la presse locale, régionale, nationale et internationale informe sur ce massacre, en 

particulier Georges Steer, journaliste du Times, arrivé sur les lieux quelques heures après le 

bombardement.




Dès le 29 avril, ce bombardement est condamné, en Grande-Bretagne, par l'opinion publique, le 

Gouvernement et par les députés britanniques.




L'ambassadeur britannique à Hendaye, ainsi que le consul anglais à Bilbao, sont chargés de faire 

une enquête sur la question de savoir si des avions allemands ont réellement pris part à la 

destruction de la ville basque de Guernica.




Le Gouvernement français a une attitude un peu plus timide, doutant dans un premier temps de 

la véracité des informations et des témoignages.

Le Ministre des Affaires Etrangères, Yvon Delbos, demande le 29 avril des "éclaircissements" au 

sujet du bombardement de Guernica.

Mais très vite, la France et l'Angleterre unissent leurs efforts pour aider à l'évacuation des 

populations civiles de Bilbao, en Biscaye.





politique france ministre front populaire
YVON DELBOS
MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES 
DU 4 JUIN 1936 AU 13 MARS 1938



Par la suite, devant l'onde de choc provoquée dans le monde entier, après le massacre de 

population civile, les franquistes contre-attaquent, dans le domaine de l'information, et 

quelques journaux relaient les fausses informations, des journaux d'extrême droite comme 

L'Action Française mais aussi des journaux nationaux comme La Croix ou Le Figaro.



  • Le Figaro, le 3 mai 1937 :



"Une enquête à Guernica.


Des journalistes étrangers révèle que la ville n'a pas été bombardée. 

Les maisons avaient été arrosées d'essence et incendiées par les gouvernementaux.



Vitoria, 2 mai. 



— Les officiers de l'état-major du général Mola ont conduit, hier, les journalistes étrangers à Guernica pour leur faire visiter en détails les décombres de la ville et pour leur faire constater de visu que, contrairement aux nouvelles diffusées de source gouvernementale, la destruction de la ville n'était pas l'œuvre des nationalistes. 



Les journalistes étrangers ont parcouru la ville en tous sens et ils ont pu se renseigner en toute liberté auprès des quelques civils qui ont attendu l'arrivée des troupes du général Franco ; ils ont pu constater que tous les pans de murs restés debout ne portent aucune trace d'éclats de bombes et que, par contre, toutes les fenêtres sont ceinturées de traces de flammes. Les poutres des maisons achèvent de se consumer trois jours après l'occupation. 



Les officiers nationalistes ont attiré l'attention des journalistes sur le fait que nulle part on ne trouve d'éclats de bombes et que l'absence de traces de projectiles, ainsi que les constatations faites d'autre part démontrent que l'incendie volontaire de la ville était évident. Hier encore, on pouvait suivre les ravages causés par le feu qui a du prendre naissance dans le sud de la ville et qui, poussé par la brise, s'est propagé vers le nord. 



L'attention des journalistes a également été attirée sur le fait que les endroits où le feu n'a pas trouvé prise, spécialement les maisons construites en béton armé, ont été inondées d'essence, et ils out pu voir à l'intérieur des maisons encore intactes des traces de flammes qui ont dû être provoquées par du pétrole, car la fumée a déposé sur les murs une suie très épaisse. 



Malgré des recherches méticuleuses, les journalistes n'ont trouvé aucun trou de bombe ; ils en ont relevé quelques-uns seulement aux environs de la ville, particulièrement près des routes desservant la ville. 



Les civils restés dans la ville après le départ des gouvernementaux ont déclaré nettement que les "rouges" ont commencé leur œuvre néfaste lundi soir. 



En outre, on a montré aux journalistes, en plein ville, quatre entonnoirs provenant de mines qui n'ont pu encore être comblés et gênent considérablement le trafic."



guernica antes pais vasco guerra civil
GUERNICA - GERNIKA 1937
PAYS BASQUE D'ANTAN



  • Le journal La Mayenne relaya également les fausses informations, le 5 mai 1937, 
informations selon lesquelles Guernica avait été incendiée et non pas bombardée :



"Guernica n’a pas pu être détruite par les bombes d'avions.

Ce sont les rouges qui l’ont incendiée à "la main".

Sous ce titre, le Journal publie le récit suivant de son envoyé spécial en Espagne nationale, notre distingué confrère Max Massot, qui a visité les ruines de Guernica :


Guernica, la ville sacrée des Basques, a-t-elle été mise en miettes par l’aviation des nationalistes, comme l'affirme le gouvernement de Bilbao, ou a-t-elle été brûlée par les rouges avant qu'ils fussent contraints de l'abandonner ?



J’ai voulu mettre à profit l’avantage que le recul du temps confère à une visite retardée, de 48 heures, sur le jugement hâtif où pouvait m'incliner l’impression produite sur moi, le 29 avril, en pleine atmosphère de bataille.



J'ai délibérément écarté comme suspects les témoignages précis et concordants de 5 ou 6 habitants entendus sur place, une heure après l'occupation et qui, ayant passé leur dernière nuit dans la terreur à rôder comme renards enfumés autour de leurs demeures en flammes, venaient de rentrer sur les talons des soldats de Franco. J’ai même voulu comparer les effets produits par un bombardement avéré, reconnu, avec le chaos de Guernica.



Je suis allé d’abord à Durango, ensuite à Guernica. Il se trouve que les deux villes étaient d'importance sensiblement égale, soit environ 6 000 habitants chacune. Et voici :



A Durango qui a subi, comme lieu de concentration militaire — la caserne des miliciens était installée dans un couvent, l’intendance dans une église, — le double effet de l’aviation et de l’artillerie, les maisons légères ont été souillées d’un seul coup, éparpillées, pourrait-on écrire, par les bombes lourdes, percées, déchiquetées par les obus. Les maisons mieux établies se sont écroulées par fractions. Les explosifs ont produit, sur les métaux, leurs effets ordinaires, c’est-à-dire le bris ou la torsion, le plus souvent sans altération de la peinture. Les arbres sont entaillés par les éclats, comme au couteau. Les murs sont criblés de grands trous inégaux ; la mitraille a pulvérisé le crépi et entamé la pierre. En tout, vingt pour cent des maisons sont détruites, ce qui représente un long bombardement échelonné sur plusieurs semaines, avec au moins trois cents points d’impact de projectiles de gros calibre. On savait, d’ailleurs, Durango évacuée par les cinq sixièmes de ses habitants....



A Guernica, cinq cents maisons environ, 99 %, sont détruites. Comme première impression olfactive, l’odeur obsédant du bois et de laine brûlés. Pas plus de trois ou quatre maisons sont étoilées par la mitraille, et encore relève-t-on dans le voisinage de chacune d’elles, un énorme trou de mine qui a eu pour objet de couper la route ou la rue en un point donné.



J’ai connu tous les fronts de la guerre mondiale. J’ai vu des trous de 420 dans les faubourgs d’Arras et je me suis promené dedans. J’ai vu ici tous les effets des bombes d’avions. Je conclus nettement que les cinq entonnoirs aperçus à Guernica ne peuvent avoir été produits que par des mines, aucun des deux adversaires ne possédant d’obus ou de bombes capables de les produire. 



Il y a aussi beaucoup d’arbres à Guernica. Aucun ne portait d’entailles. Enfin, partout règne le bois brûlé. Les poutres des charpentes, les chevrons, les meubles, tout n’est que vision de choses informes et calcinées. Le fer des balcons a rougi au feu, des langues de fumée noire ont, partout, bavé par les fenêtres sur les pans des murs restés debout. 



Les ruines offrent ce contraste particulier de blanc et noir, de plâtre et de charbon, qui en tous les lieux du monde est l’apanage incontesté du feu.



Des avions bombardant sans arrêt vingt jours d’affilée n’auraient jamais effectué un "travail" que la main de l’homme a signé d’un tison, avec le mot incendie."




pais vasco antes guerra civil guernica
GUERNICA - GERNIKA 1937
PAYS BASQUE D'ANTAN


  • Le journal belge francophone d'extrême droite L'Ami du peuple, relaya aussi les fausses 
informations, le 5 mai 1937, sous la plume de Georges Suarez :



"A propos de la destruction de Guernica.



Depuis que l'offensive a repris dans le malheureux pays basque, toutes les atrocités qui s'y commettent sont imputées par nos confrères de gauche aux troupes de Franco. Quelques témoignages viennent fort heureusement de rétablir la vérité qui n’est pas tout à fait conforme à la version habituellement adoptée par les feuilles du Front populaire. J'avoue que, pour ma part, je n'ai jamais pensé un seul instant que les soldats de Franco avaient détruit par le feu et par le fer la jolie ville de Guernica. Je ne l'ai jamais cru parce, que j'ai vu à l’œuvre et j'ai pu comparer au mois de septembre dernier les troupes disciplinées du général Mola et les bandes qui fuyaient devant elles en incendiant et eu pillant tout dans leur retraite. Irun, la ville-frontière par laquelle, jadis, s’annonçait aux touristes le vieux pays basque espagnol, fut soigneusement pétrolée et brûlée avec tous les raffinements de la technique moderne. Je suis entré à Irun avec les Navarrais de Mola et j'ai vu sur les ruines les traces toutes fraîches de l'essence dont les flammes n'avaient pas voulu. Or, les incendiaires d'Irun sont les mêmes qui fuient aujourd'hui devant les nationaux. Ceux qui ont pu échapper à la poursuite vertigineuse des armées de Mola, en septembre dernier, sont tous enfermés à Bilbao. Auraient-ils renoncé à leur stratégie destructrice dans la fuite alors que l’incendie de Guernica rappelle en tous points l'incendie d'Irun ? C’est peu vraisemblable. Ce l’est d’autant moins que, comme pour Guernica, on essaya de rejeter sur les troupes nationales la responsabilité des forfaits commis à Irun par les rouges.



J'ajoute que les quelques jours que j'ai vécus parmi les braves "requêtes" de Navarre me permettent d'affirmer que ces magnifiques partisans ont de leur mission une conception trop élevée, trop mystique pour se transformer, même dans le feu de l’action, en pillards et en incendiaires. Je n’en dirais pas autant des rouges ; non seulement on a pu les voir à l’œuvre dans leur propre pays, mais, hélas ! aussi dans le nôtre. Les villas de la belle banlieue de Bayonne sont mises en coupe réglée depuis les mois par la racaille des réfugiés qui, après avoir fui devant Franco, prennent leur revanche sur la riche terre française. On n'a pas besoin d'aller jusqu'à Guernica pour trouver des incendiaires. Ceux que Caballero nous envoie suffiraient largement à la besogne, si l'occasion se présentait."





pays basque autrefois guerre civile espagnole guernica
RUINES DE GUERNICA 26 AVRIL 1937


Heureusement, les faits et les témoignages des habitant.e.s de Guernica ont permis, avec le 

temps,  de rétablir la vérité historique...



A l'année prochaine, le 26 avril 2023, un nouvel article sur le bombardement de Guernica.











(Source : WIKIPEDIA)


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