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mercredi 20 avril 2022

UN CRIME À AYHERRE EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE EN 1922 (première partie)


UN CRIME À AYHERRE EN 1922.


En 1922, un crime odieux est commis dans ce village d'Ayherre, en Basse-Navarre, comptant à l'époque environ 1 000 habitants.




pays basque autrefois souvenir basse-navarre
SOUVENIR D'AYHERRE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, dans 

plusieurs éditions sous la plume de Georges Blançon :



  • le 21 avril 1922 :



"Un crime mystérieux.



Encore un maquignon assassiné.



Près d’Ayherre, des inconnus l’ont frappé et dévalisé.



La nouvelle parvenait hier après-midi, qu’un crime venait d’être découvert à une vingtaine de kilomètres de Bayonne, près de la petite commune d'Ayherre, située sur la route de Labastide-Clairence à Hasparren. Le parquet de Bayonne se transporta dans la soirée sur le lieu du drame.



On avait trouvé le matin, à un kilomètre environ d’Ayherre, Jean Héguy, maquignon, âgé de 59 ans, habitant ce village. On releva sur tout le corps d'horribles blessures. Le cadavre avait été poussé dans le fossé bordant la route. Sur le sol se trouvaient un bouchon de papier et une sorte de boule de glaise, qu’on lui avait enfoncés dans la bouche pour étouffer ses cris et qu'il avait rejetés, au moment de mourir. 



Les blessures étaient affreuses, il en avait à la gorge plusieurs, très longues et larges mais contrairement à ce qui a été dit au premier moment, l’artère carotide ne fut pas tranchée. Ces blessures avaient été faites avec le tranchant d’un couteau. D'autres à la poitrine, dont une avait traversé le poumon, avaient été faites avec la pointe de la même arme. Enfin, une balle de revolver avait traversé l'avant-bras droit. Le cadavre gisait entre deux maisons situées l’une à une centaine de mètres en avant, l’autre à une distance à peu près égale, en arrière, sur le chemin de grande communication numéro 22. L’une de ces habitations est la ferme Luc, On a cru y entendre, effectivement, un coup de feu dans la nuit, mais on crut qu'il avait été tiré par un braconnier. 



Enfin, près de l’endroit du crime paissait la vache que Héguy avait ramenée du marché de Peyrehorade, où il était allé mercredi après-midi ; on y découvrit encore l’aiguillon avec lequel il la poussait et un panier contenant deux canards. 




pays basque autrefois chocolaterie basse-navarre
CHOCOLATERIE ET RESTAURANT ISSOURIBEHERE AYHERRE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Le dernier marché.



La semaine précédente, Héguy était allé à Peyrehorade pour y acheter une vache. Il la choisit, il la paya, mais il ne l’emmena pas. Il prévint qu'il reviendrait la chercher quelques jours plus tard.



Mercredi, il se mit donc en route pour Peyrehorade. Il avait pris l’autobus le matin. Il ne se proposait pas de faire d’autres acquisitions, mais il avait toutefois emporté, dans son portefeuille, une somme de 1 500 francs. 



Au marché, il acheta deux canards, Il les enferma dans un panier et, pour ne pas s’embarrasser inutilement pendant une partie du chemin, il le confia à deux personnes de sa connaissance qui rentraient à Labastide-Clairencc par l’omnibus. 



Il se mit en route avant ce véhicule qui le dépassa en chemin. Il allait alors tranquillement, poussant sa vache de l'aiguillon. Il était seul. Il ne semblait pas que personne le suivit à ce moment. 



Enfin, vers dix heures- du soir, il passait a Labastide-Clairence. Il prit ses canards, passa le panier à son bras et, toujours menant sa vache, il poursuivit sa route, se disant que le plus fort était fait et que bientôt, il arriverait à sa demeure. 



Jeudi matin, on le retrouvait mort, frappé de plusieurs coups et complètement dépouillé. 



Les auteurs du crime.



II n’est pas douteux que le vol a été le mobile du crime. Non seulement Héguy ne comptait pas d’ennemis, mais encore il a été complètement dévalisé.



Mais qui a tué ? 



Ni un habitant d’Ayherre ou des environs, ni un habitant de Peyrehorade ou des environs apparaît-il. Ils eussent choisi un autre endroit pour commettre leur forfait, alors que le drame s’est passé à proximité de deux habitations, 



Les assassins, car ils devaient être au moins deux, ne devaient pas très bien connaître la région.



Tout fait présager qu'on a affaire à des rôdeurs, à quelques-uns de ces étrangers qui parcourent le pays toujours en quête d'un mauvais coup. 



Voyant sur la route ce paysan qui menait, le soir, une vache et que son panier dénonçait comme revenant d'un marché, ils se sont dit qu’il devait être porteur d’une somme importante et qu’il y avait là, pour eux, une bonne occasion de s’en emparer. 



Ils devaient être au moins deux, parce que l’un dut frapper avec son couteau, tandis que l’autre tirait un coup dé revolver ; ils devaient être au moins deux, parce que le vieillard était encore vigoureux et que l’un devait le tenir, tandis que l’autre lui enfonçait du papier, puis de la terre dans la bouche, pour étouffer ses cris. 



Cette affaire, par plus d’un côté, semble différer de celles de Labenne et de Tarnos, encore récentes. 



On se demande si cet individu d’origine espagnole qui commit un crime récemment à Saint-Pée et qu’on n’a pu retrouver — déserteur de son pays — n’aurait pas trempé dans cette nouvelle affaire, qui reste mystérieuse."



A suivre...




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