BILAN DE L'ÉMIGRATION BASQUE EN ARGENTINE EN 1939.
Les Basques des deux côtés de la frontière ont été très nombreux à émigrer en Argentine depuis plusieurs siècles, et en particulier à partir du 19ème siècle.
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| SOUVENIR DE BUENOS-AIRES |
Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 25
octobre 1939, sous la plume de José R. de Uriarte :
"Les Basques dans la conquête et la colonisation de l’Argentine.
De quelque côté que l’on regarde l’histoire de la conquête et de la colonisation de l’Amérique, on peut voir se détacher tout de suite les noms basques des hommes de premier plan, qui agirent avec grandeur, avec le noble esprit de leurs ascendants, et toujours prêts à réaliser des œuvres de culture et de progrès.
Tout le monde sait que l’illustre Biscaïen Juan de Garay fonda la somptueuse cité de Buenos-Ayres, le 11 juin 1586 ; mais nous ne devons pas pour cela éviter de mentionner ce fait transcendantal dans l’histoire américaine, au cours de ce labeur rétrospectif.
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| CONQUISTADOR JUAN DE GARAY |
On peut déjà voir par la rédaction de l’acte fondamental l’affection qu’il avait pour sa race. Il disait entre autres, ces paroles : "Etant dans ce port de Santa Maria de Buenos-Ayres que dans les provinces du Rio de la Plata intitulée nouvellement la "Nouvelle Biscaye", je fais et fonde sur ledit port, une ville, etc." Dans un acte aussi solennel, et bien que se trouvant au service de l’Espagne, il ne put manquer de graver le nom de la terre familiale qui surgit de son cœur à ce moment-là. Il accomplissait en même temps le souhait de Juan Ortiz de Zarate, également biscaïen qui, en 1574 décréta que la province de Rio de la Plata s’appellerait la "Nouvelle Biscaye". Ce nom s’employa encore pendant longtemps, ainsi qu’on peut le contrôler dans les liasses d’archives de l’époque.
Finalement, citons les noms d’autres Basques qui fondèrent des villes en :
Francisco de Aguirre fonda Santiago del Estero en 1553. Hurtado de Mendoza fonda Mendoza en 1560. Martin Garcia de Loyola fonda Saint-Louis en 1596. Juan Ramirez de Velasco fonda La Rioja en 1591 et Jujuy en 1592.
Le peuple basque paraît prédestiné pour refléter son génie dans ces pays prodigues, amples et généreux.
L’action surprenante de cette race, en Amérique, se manifeste nettement dans les noms des personnalités qui occupent les plus hauts postes.
On ne pourrait pas prouver cette affirmation d’une façon plus expressive, qu’en rappelant le fait qu’en même temps étaient présidents de républiques sud-américaines, des Basques-Américains : Uriburu en Argentine, Idiarte-Borda en Uruguay, Errazurriz au Chili, et Eguzkiza en Paraguay.
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| JOSE DE URIBURU ET GUILLERMO UDAONDO ARGENTINE 1904 |
Ce même fait se répète actuellement avec le même nombre de chefs d’Etat, qui régissent les destinées de quatre nations sud-américaines : Irigoyen, en Argentine, Juan Campistéguy en Uruguay, Ibanez au Chili, et Leguia au Pérou.
Il est facile de comparer la colossale différence de population entre celle, réduite, du Pays basque, et le pourcentage de millions que rejettent d’autres nationalités, pour apprécier le contraste de la puissance raciale.
Son esprit d’entreprise et d’audace, sa tendance héréditaire vers l’aventure, son énergie, sa force physique et son courage, firent du Basque un facteur irremplaçable pour l’œuvre colossale de colonisation des républiques hispano-américaines, et plus spécialement pour l’Argentine, le Chili, et l’Uruguay, les dotant d’hommes inégalables dans toutes les branches de l’activité humaine, et les aidant de leur travail personnel pour l’expansion et l’exploitation de leurs richesses naturelles.
Le seul fait de parcourir l’histoire des jeunes et vigoureux peuples sud américains, pleins de zèle pour progresser, suffit pour se rendre compte de la quantité énorme de noms basques qui figurent parmi les plus illustres gouverneurs et l’élite des sciences, des arts, et enfin, de toutes les sphères d’action dignes et honorifiques.
Les premiers gouverneurs de l’Argentine furent Domingo Martinez de Irala, Juan Ortiz de Zarate, Juan Ramirez de Velazco, Diego de Gongora, José de Garro, José de Andonaegui jusqu’en 1756.
Une infinité de noms basques, de natifs ou de descendants, interviennent en divers éléments : Miguel Ezkiaga (Biscaien), et Pedro Miguel Anzoategui, comme conseillers de Alzaga dans la défense de Buenos-Ayres ; Vicente Anastasio de Echebarria comme assesseur de Liniers.
Dans l’épopée argentine, figurent : Juan José de Lezika, maire en 1810, et Tomas Antonio de Lezika, régent secret à Cadix ; Fray José Ignacio de Loyalo, procurateur de Buenos-Ayres en Espagne.
Dans la période révolutionnaire apparaissent Juan Azurduy, Toribio de Luzuriaga, chef des campagnes du Pacifique, Antonio de Olabarria, chef des Blandengues, Juan Bautista de Sagarnaga, révolutionnaire à La Paz ; Juan M. de Urenenea, chef de l’avant-garde gauche à Güemes ; Dionisio de Bizkarra, secrétaire de San Martin ; Mariano de Zabala et le brave Mariano de Nekochea, qui participa dans une infinité de combats.
Au moment où sonna l'heure de l’Indépendance argentine, on pouvait trouver dans la Deuxième Junte, entre autres : Miguel de Azkuenaga, Juan Larrea, Ignacio Gorriti, et Francisco Gurruchaga. Faisaient partie du Congrès à l’Assemblée Constituante de Tucuman (9 juillet 1816), Tomas Martin de Anchorena, José Ignacio de Gorriti, et l’illustre prêtre docteur Pedro Francisco de Uriarte, homme austère, patriote et d’une haute hiérarchie sociale.
Dans l’organisation du Gouvernement, on peut voir fréquemment des noms basques : Mariano Esteban de Anchorena, qui fit partie du Congrès de Tucuman, José Ignacio de Gorriti, du Congrès de Tucuman, José F. Gorriti, capitaine des "gauchos" de Salta, Mendieta, chef de Tarija, Francisco de Uriondo, Manuel de Sarratea, gouverneur de Buenos-Ayres, Martin de Irigoyen, membre de la commission gouvernementale.
Il est juste de rappeler en cette occasion que Francisco de Gurruchaga, patriote de généreux sentiments et de tempérament décidé, fut l’organisateur de la première flotte argentine. Au moment où se fit la première Junte argentine de Buenos-Ayres, Francisco de Gurruchaga fut l’âme du "Cabildo" qui destitua Isasmendi.
La liste des personnes remarquables qui se firent connaître depuis l’indépendance jusqu’à maintenant, est longue, non seulement dans la capitale fédérale, mais encore dans toutes les provinces et tous les territoires.
Dans la province de Buenos-Ayres, pour n’en citer qu'une, ont exercé la haute charge de gouverneurs :
Mr Guillermo de Udaondo ( 1894), Dr Bernardo de Irigoyen (1906), Dr Valentin de Bergara (1926), sans compter ceux qui remplirent les rôles de vice-gouverneurs.
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| BERNARDO DE IRIGOYEN 1822-1906 |
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