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mardi 28 mai 2019

L'ÉMIGRATION BASQUE EN URUGUAY EN 1842


L'ÉMIGRATION BASQUE EN URUGUAY EN 1842.


Dès 1825, les premiers immigrants Basques arrivèrent en Uruguay et montrèrent la voie, par la suite, à des dizaines de milliers d'autres compatriotes.


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MONTEVIDEO URUGUAY 1889


Voici ce que rapporta à ce sujet le journal L'Hermine, le 13 février 1842 :



"A Messieurs le président et les membres de la chambre de Commerce de.... 

Messieurs , 

La question qui s’agite depuis longtemps sous le nom d’affaire de la Plata, touche assez immédiatement nos intérêts commerciaux pour qu’elle ait déjà fixé votre attention d’une manière toute spéciale. La publicité qu'ont eue ses principaux détails me dispense de les reproduire ici ; ils ont sans doute excité votre sollicitude, et vous n’en avez contenu l’expression que dans l’espoir de voir ces intérêts protégés d’une manière digne de la France. Les promesses solennelles faites à cet égard nous donnaient le droit de croire qu’il en serait ainsi ; il m’est bien douloureux d’avoir à détruire cette illusion ; mais mon devoir m’y force, et je dois vous dire que ces promesses n'ont été accomplies en aucune manière. A l'appui de cette assertion, j'ai l'honneur de vous référer à la lettre que j’ai adressée aux chambres le 5 de ce mois, et en appelant votre attention sur les faits que j’y ai signalés, je viens vous demander avec instance d'appuyer mes réclamations du concours de vos lumières et de votre influence. Il est présumable que le gouvernement français comprend mal la question de la Plata ; et en présence de la conduite qu’il y a tenue, je voudrais n’être pas forcé de penser autrement. Je n’entrerai pas ici dans l’examen de la politique qu’il a adoptée dans celte circonstance ; je laisse à chacun de vous le soin de l’apprécier ; je m’occuperai plus spécialement de la position qu’elle a faite à nos intérêts commerciaux sur les bords de la Plata. 



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MONTEVIDEO URUGUAY 1899

Je dois d’abord reproduire ici les notes statistiques que j’avais présentées à la chambre des pairs dans ma lettre du 21 juin dernier, ainsi que celle que j’ai adressée à M. le ministre des affaires étrangères quelques jours après. Vous y verrez que nous avons maintenant sur les bords de la Plata une population de près de quinze mille français, composée principalement de négociants , de marchands en détail, de fabricants et d'artisans ; leur moralité se trouve bien établie par le fait authentique que depuis quinze ans il n'y a pas eu dix faillites parmi eux. Ces notes vous démontreront que le capital acquis par cette population dépasse 30 millions de francs; qu’elle possède plus de 240 lieues carrées de terre et plus de 390 mille têtes de bétail à cornes ; vous y remarquerez aussi que notre commerce avec la Plata emploie, année commune, 51 navires jaugeant ensemble environ 10 mille tonneaux, et que leurs cargaisons d'une valeur totale d’environ 10 millions de francs, nous laissent un bénéfice national de près de 6 millions de francs. C’est sur des chiffres et sur des faits, Messieurs, et non sur de vaines théories que j’appelle votre attention ; vos connaissances spéciales vous permettront d’en reconnaître l’exactitude. 


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FRAY BENTOS URUGUAY 1902


Mais l’intérêt du gain commercial n’est pas ici, Messieurs , le seul ni le plus important qui réclame votre attention ; je ne doute pas que vous n’ayez déjà vu dans tout ce qui touche le sort et l’avenir de cette population de 15 mille français, établie principalement sur la rive gauche de la Plata, une question philanthropique de l’ordre le plus élevé. En effet, jetez les yeux sur la carte du monde, vous n’y découvrirez aucun pays d’outre-mer, où la France, abstraction faite de ses principales colonies, compte autant de ses enfants que sur les bords de la Plata. Afin que vous puissiez apprécier toute l’importance de ce fait, je vous dirai que le chiffre de la population indigène de l'Uruguay n’excède pas 100 mille âmes et qu’elle est disséminée sur une étendue de 41 000 milles carrés (soit près de 14 000 lieues carrées) du territoire le plus fertile, et situé sous le climat le plus sain et le plus beau du globe. L’exactitude de ces chiffres est incontestable, je les prends dans un travail officiel adressé de Montévidéo au ministère en 1836, et inséré dans les Archives du Commerce. Je croirais faire injure à votre perspicacité si j’énumérais ici les avantages qui peuvent résulter de ces faits. Vous saurez parfaitement apprécier tout ce que pourrait valoir pour notre influence, sous tous les rapports, ce chiffre proportionnel de 12 à 15 mille colons français sur une population totale de 100 à 120 mille indigènes. 

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PATULE SALTO URUGUAY 1903

Parmi les symptômes qui révèlent l’importance chaque jour croissante de nos rapports avec la Plata, il en est un surtout que je vous citerai ; il se manifeste à Bayonne, d’où part la majeure partie des colons qui vont dans ce pays. C’est l’augmentation de la quantité de marchandises expédiées de ce port pour Montevideo ; depuis 1837 jusqu’à ce jour, elle a augmenté dans la proportion de 0 à plus de 500 tonneaux expédiés et à expédier ; elles sont spécialement destinées à la consommation de cette population française qui, outre son travail, porte ses goûts, ses habitudes et ses besoins sur ces rives lointaines. Je me suis assuré par moi-même que l’existence de ce fait n’est due qu’à l'accroissement de l’émigration dont j'ai déjà parlé et qu’il est d’une date assez récente. 

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URUGUAY 1903

L’exposé que je viens de vous faire des avantages auxquels nous pouvons prétendre sur les rives de la Plata, excitera sans doute, Messieurs, tout votre intérêt, toute votre satisfaction. Il m’est pénible, je le répète, d’avoir à la troubler en appelant votre attention sur la conduite inexplicable du gouvernement français à l’égard de nos nationaux, de leurs intérêts et surtout envers le pays de la Plata avec lequel il nous importe le plus de nous maintenir en bonne intelligence. Afin de mieux vous mettre à portée de juger de cette conduite, je vous citerai seulement deux faits bien notoires. Le premier, c’est qu’au moment où on apprenait à Montevideo la défection des troupes opposées à Rosas par nos anciens alliés, l’amiral français, malgré l’imminence manifeste du danger que court Montevideo, prenait congé du gouvernement de l'Uruguay en lui déclarant qu’il n’avait reçu aucune instruction relativement aux secours qu’il lui demandait en accomplissement des promesses du ministère français ; il partait pour Rio-Janeiro, emmenant ses navires avec lui et ne laissant dans tout le fleuve de la Plata qu’un brick et une goélette de guerre ; et cependant, à cette même époque, (le 31 octobre), l’amiral anglais arrivait sur la rade de Montevideo avec la frégate la Southampton et quatre autres navires de guerre ! 

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URUGUAY 1904

Le second fait vous est révélé par l’extrait suivant d'une lettre que j’ai reçue de la source la plus digne de foi ; d’ailleurs , je prends sur moi toute la responsabilité de ce rapport. "Telle est la sécurité qu’offre ici maintenant le titre de Français, que notre agent consulaire a donné à un de nos compatriotes, établi sur les bords de l'Uruguay, le conseil de placer ses intérêts dans les mains ou tout au moins sous la protection d’une maison anglaise, en cas d’invasion."

Je terminerais ici, Messieurs, si au moment même de clore ma lettre, je ne venais de recevoir des nouvelles de Montévidéo en date du 10 novembre dernier. On m’annonce que déjà des cris de mort aux Français se faisaient entendre de nouveau à Buénos-Ayres, et que des placards portant ces mots avaient été affichés dans les rues ; qu’on en avait lancé plusieurs dans la cour du chargé d’affaires de France, et que les vitres de la maison d’un respectable négociant français, M. Chassaing, ont été brisées ; mais, ajoute la lettre, "nous avons sur rade pour nous protéger, la goélette française de guerre l'Eclair. Quelle amère dérision !"


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FRAY BENTOS URUGUAY 1905

Je m’arrête ici, Messieurs, mon but, en sollicitant le concours de votre influence est tout français, tout national, et il appartient aux hommes de tous les partis de se joindre à moi pour l’atteindre. Il faut sauver immédiatement l’existence, les intérêts de nos compatriotes de la Plata des dangers qui les menacent. Il ne s’agit pas ici de faire triompher dans ce pays-là un parti sur un autre, il s'agit d'inspirer a chacun d’eux, par une conduite noble, ferme et surtout digne de la France, le respect du à cette grande nation. C'est seulement ainsi, Messieurs, et vous en êtes bien convaincus, que nos intérêts politiques et commerciaux pourront prospérer à l’étranger et principalement dans la Plata. C’est ici à la fois une question de principes et une question d’intérêts matériels ; vous saurez lui donner toute l’importance qu’elle mérite. 


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HIPPODROME MONTEVIDEO URUGUAY 1908

Permettez-moi de vous exprimer, Messieurs, au nom de nos compatriotes de la Plata, l’espoir bien légitime que vous daignerez prendre en considération l’exposé que je viens de vous faire, et qu’en vertu des motifs que j’y ai allégués, vous prendrez une délibération aux fins de réclamer l’appui nécessaire et immédiat dont nous avons besoin. 

Daignez agréer, Messieurs, l’assurance de ma considération la plus distinguée. 

Alfred-Gustate BELLEMART, 

Délégué des Français de la Plata. 

Bayonne, 9 février 1842."



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