LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE BAYONNE EN 1934.
En France, le tribunal correctionnel est un tribunal qui statue en première instance en matière pénale sur les infractions qualifiées de délits et commises par un majeur.
PONT ST ESPRIT BAYONNE 1934 PAYS BASQUE D'ANTAN |
C'est la Révolution de 1789 qui a établi les bases du système judiciaire français et qui a créé les
Tribunaux correctionnels, en particulier celui de Bayonne.
Voici ce que rapporta au sujet d'une audience de ce tribunal correctionnel, dans la Gazette de
Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, dans son édition du 30 novembre 1934 :
"Messieurs, le Tribunal !
Nos audiences correctionnelles.
— Messieurs, le Tribunal !
Des pieds qui remuent, un bruit de bancs qui se déplacent, une assistance qui se lève, tandis qu'au fond de la salle, les bérets tombent.
L’huissier audiencier a prononcé la phrase sacramentelle.
Les audiences du tribunal correctionnel ont un public assidu et toujours intéressé. Il est des fidèles qui ne manquent pas une audience, qui commentent, et qui jugent eux-mêmes avant que le tribunal se soit prononcé, parfois même avant que les débats aient pris fin.
Ils ont déjà vu passer bien des présidents, bien des assesseurs et bien des avocats. A la barre il est arrivé qu’on entende des "ténors" du barreau. N’a-t-on pas entendu plaider dans cette salle assez étroite et plutôt inconfortable, Me de Monzie, Me Ducos de la Haille, Me Ybarnegaray et d’autres encore. On y entendit aussi l’ancien premier magistrat de la cité, qui plaidait en jaquette pour "son" journal et qui, depuis....
Parmi les derniers présidents, on évoque le souvenir de M. Destandau, de M. Léorat, auquel succédait, il y a peu de temps, M. Darmagnac, qu’on avait déjà vu comme juge à côté du président.
M. Destandau apparaissait comme le type du bon président. Il avait le sourire et appelait assez souvent le prévenu : "mon ami". Celui-ci n’avait pas à s’y fier. Alors qu’il s’attendait après tant de mansuétude verbale, à une indulgence effective, il lui tombait sur la tête une punition juste mais sévère.
M. Léorat était sec, autoritaire. Il ne souffrait aucune attitude discourtoise ou plus encore impolie de la part de l’accusé, des témoins et même de ceux qui composaient le public, parfois un peu tapageur. On le redoutait ; on craignait aussi une peine grave. Très juste, lui aussi, M. Léorat, dans ses jugements, ne s’en montrait pas moins très humain.
Quant à M. Darmagnac, c’est avec un sourire amusé qu’il entend les dépositions et les explications. Il y ajoute de temps en temps une réflexion marquée au coin de l’esprit le meilleur. On l'écoute avec plaisir, puis on entend un jugement d’une grande fermeté.
On a vu hier, comment, à l’occasion, il se charge lui-même de traduire les déclarations d’un "client" étranger, lorsque celui-ci parle allemand. J’ai comme une idée — me trompé-je ? — qu’il serait à même de traduire le basque, surtout après son séjour au tribunal de Saint-Palais. Il n’eut d’ailleurs pas à intervenir — sous cette forme — dans l’affaire dont nous allons parler. Les Basques en cause parlaient français.
TRIBUNAL ST PALAIS ET BIDOUZE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Il pleut des coups en Pays Basque.
Les Basques sont de braves gens, mais ils ont souvent la susceptibilité sensible et la décision prompte. C’est ainsi qu’assez fréquemment nous en voyons appelés à donner des explications sur la façon dont ils ont vidé leurs querelles.
A LA FONTAINE 1934 PAYS BASQUE D'ANTAN |
L’affaire d’hier était assez embrouillée en ses espèces. A..., père et fils, après une dispute avec T.... se sont attaqués à H..., père de la fiancée de ce dernier. S..., un ami du fils A... s’est mêlé à la bagarre. Des coups de poings, de pierres et de bâton ont été portés.
L’un des belligérants fut assez sérieusement contusionné. A la suite de quoi, la partie civile réclamait 5 000 francs de dommages et intérêts.
- Peste ! dit l’avocat des défendeurs : 5 000 francs pour une contusion ! on n’avait jamais vu cela jusqu’à présent.
Mais l’affaire n'en était pas restée là.
Ces Montaigu et ces Capulet du Pays Basque avaient juré de prendre leur revanche. Sur ce, nouveau combat. Un des battus de la veille, frappe à coups d'aiguillon le jeune A... Celui-ci, n’a pas négligé la leçon que lui avait donné son adversaire : il réclame 1 000 francs de dommages et intérêts.
ATTELAGE BASQUE 1934 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Ce procès, ainsi posé, est déjà amusant. Mais le pittoresque en est encore augmenté du fait qu’entre les deux affaires de coups, il y a eu échange... non de témoins, mais d’avocats. Les défenseurs avaient changé de camp... Pour un peu, on eût cru assister à une représentation du "Client sérieux", de Courteline.
Le Vieux Séminaire en rumeur...
Il n’est pas rare que le Vieux Séminaire qui abrite une population un peu hétéroclite, ne soit le théâtre de disputes enflammées, que suivent horions.
L’autre jour, c’était une habitante de cet édifice qui, à défaut d’autres arguments, frappait une dame L... à coups de bâton sur la tête.
PARTIE DE PELOTE 1934 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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