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lundi 25 avril 2022

LA FÊTE PATRONALE D'URRUGNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN SEPTEMBRE 1851

LA FÊTE PATRONALE D'URRUGNE EN 1851.


Tous les ans, les fêtes d'Urrugne ont lieu la première fin de semaine du mois de septembre.




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FÊTES D'URRUGNE 1851
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet Le Mémorial des Pyrénées, le 18 septembre 1851 :



"Fête patronale d’Urrugne.



Inauguration d'un jeu de Paume.



Les fêtes d’Urrugne, qui avaient attiré une grande affluence de Français et d’étrangers, ont été très brillantes et favorisées par un temps magnifique.



Le dimanche 7, une messe en musique a été chantée et exécutée par des amateurs distingués , avec un ordre et un ensemble parfaits. Plusieurs solos ont été chantés d'une manière admirable. Le chant des jeunes filles alternait avec celui des hommes, ce qui donnait un caractère grave et imposant à la solennité. Enfin, rien n'a manqué pour donner à cette belle cérémonie toute la pompe et toute la majesté désirables.



Le lundi, des danses variées, tels que le saut basque et le fandango, ont eu lieu sur les divers points de la place, avec cet entrain, cette gaîté et cette agilité, qui sont les signes caractéristiques qui distinguent les Basques. Elles ont continué jusqu’à la nuit.



Le mardi, qui a été le jour le plus intéressant, ont commencé, les parties de paume. Nos lecteurs se souviennent que M. d’Abbadie avait promis les prix suivants :

400 fr. aux vainqueurs de la partie au rebot ;

100 fr. au meilleur joueur vainqueur, ou vaincu, dans cette partie ; 

100 fr. au meilleur joueur de blé,

Et qu’un jury, dont les membres seraient désignés par les joueurs eux-mêmes, serait institué, soit pour régler toutes les conditions des parties, soit pour décerner les prix.



Conformément aux intentions de M. d’Abbadie, ce jury a été institué ; il était composé de six membres.



Avant d’entrer dans les détails de ces diverses parties, nous devons dire un mot du magnifique jeu de paume qui a été fait aux frais de la commune d’Urrugne. C’est, en effet, le plus beau des établissements de ce genre qui existent soit en France, soit en Espagne. Il a 81 mètres de long ; on y descend par un double escalier en pierre. De chaque côté, dans toute sa longueur, se trouvent ménagés avec beaucoup d’art trois rangs de gradins également en pierre. Prévoyant qu'il y aurait une immense affluence, on avait eu soin de construire, à la suite de ces trois gradins, des gradins en bois.


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FRONTON D'URRUGNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Enfin, après de longs pourparlers, la partie de rebot a été décidée, et s’est engagée entre Gascoïnia, de Hasparren ; Michel Dihursubéhère, Nobertho et Arrondio, de Sare ; et quatre autres joueurs d'Oyarzun (Espagne), nommés : Belchor, Manuel, et deux autres dont nous ne connaissons pas les noms.



L’aspect que présentait en ce moment le jeu de paume était vraiment féerique. Toutes les places ont été encombrées en un clin d’œil par une foule innombrable, accourue de tous côtés pour assister aux parties de paume annoncées. On remarquait, parmi les spectateurs, M. le Sous-préfet, dont le zèle empressé pour ce qui concerne les intérêts de l’arrondissement est si bien connu de tous ; MM. Renaud et Manescau, représentants du peuple ; MM. les maires des communes environnantes, ainsi qu’un grand nombre d’ecclésiastiques français et espagnols.



La partie de rebot a commencé à midi. Gascoïnia s’est toujours montré à la hauteur de la réputation qu’il s’est faite. A voir son embonpoint, on a été surpris de la souplesse extraordinaire de son corps. Il prend toutes les balles et les lance à des distances prodigieuses ; il a une connaissance parfaite de la balle, un coup d’œil juste. Il est très sûr de son gant, et déploie une grande habileté à placer la balle.



Michel Dihursubéhère est également un joueur distingué il est gaucher. Son rôle dans cette partie consiste à buter. Ses buts sont très difficiles à reprendre, à raison des effets que fait produire à la balle la main gauche.  



On a remarqué comme destiné à être le digne émule de Gascoïuia, le jeune Norbertho, de Sare, âgé de 19 ans, joueur extrêmement gracieux, et qui a fait des quinze très applaudis. Il parait qu’il va partir avec un de ses camarades pour Montevideo. Il sera vivement regretté par tous tous les amateurs.



Les Espagnols sont de très beaux joueurs. Ils poussent le balle très haut et très loin. Leur jeu est gracieux et élégant. Le nommé Belchor faisait le jeu principal, et un autre, dont nous ignorons le nom, butait.



La partie a été terminée à 2 h. 1/2. Les Français ont remporté la victoire ; mais elle a été si vivement disputée, que l’on peut dire qu’il n’y a pas eu, à proprement parler, de vaincus.



Sans les buts difficiles de Michel Dihursubéhère, la partie eût peut-être été gagnée par les Espagnols. 



Après cette partie mémorable, où l’honneur des Basques français et des Basques Espagnols semblait être engagé, le jury a décerné le prix de 100 fr. aux joueurs français, et celui destiné au meilleur joueur vainqueur ou vaincu, au nommé Manuel, d’Oyarzun.



On assure que M. Renaud, notre représentant, s’inspirant de l'exemple donné par M. d'Abadie, a fait remettre deux riches épingles, l’une à Gascoïnia, l’autre à Belchor. 



Le même jour, vers cinq heures du soir, la partie de blé s’est engagée entre deux joueurs français et deux joueurs de Vera (Espagne) ; mais n’ayant amené aucun résultat, elle a été remise au lendemain.



Le lendemain, mercredi, la lutte a été très vive, très animée ; mais les joueurs français l’ayant encore emporté, ont gagné le prix de 100 fr.   



Immédiatement après, une partie de rebot sans prix a eu lieu entre quatre joueurs de Sare, parmi lesquels figuraient Nobertho et Arrondi, et quatre joueurs du canton de St-Jean-de-Luz. Malgré les impressions de la veille, elle a eu également de l’intérêt pour les amateurs. Elle a été gagnée par le nommé Chabat, d’Ascain, qui s’est distingué par son jeu sûr et élégant. Il a été, sous tous les rapports, le digne rival des joueurs de Sare.



C’est ainsi que se sont terminées ces belles fêtes, dont la commune d’Urrugne gardera éternellement le souvenir. L’ordre et le calme le plus parfait n’ont cessé d’y régner. Aucun accident ne les a troublées, bien qu’il y eût sans exagération près de 10 000 personnes agglomérées sur un même point.



Nous devons dire, à la louange de nos belles populations du pays basque, qu’une pareille réunion, sans qu’il y ait à signaler le moindre désordre, est une preuve frappante et irréfragable du bon esprit dont elles sont animées.



Nous ne terminerons pas sans adresser à M. D’Abbadie (et en ceci nous croyons être l'interprète des sentiments du public), nos sincères félicitations sur l’heureuse idée qu’il a eue de provoquer par sa générosité les belles parties dont nous venons de faire le récit. La commune d’Urrugne lui en saura un grand gré, et se rappellera toujours que c’est à son instigation qu’elles ont été formées et réalisées.


( L'International de Bayonne.)"




 




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