UNE PARTIE DE PAUME EN 1896.
Au début des années 1900, la pelote est le sport le plus populaire du Pays Basque.
PLACE DU JEU DE PAUME ST JEAN DE LUZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-luz, dans son édition du
24 juillet 1896 :
"A propos des parties Internationales de Paume.
La grrrrande partie internationale de Paume qui devait se jouer à Saint-Jean-de-Luz, le 12 courant, n’a pu avoir lieu, ou plutôt n’a pu se terminer ; un accident aussi malheureux qu’imprévu arrivé au joueur Otharré a suffi pour changer en récriminations les applaudissements dont les spectateurs venus des deux versants des Pyrénées s’étaient surabondamment approvisionnés.
La partie arrêtée à 26 points a été considérée comme terminée suivant une des clauses du compromis signé par les joueurs ; le public n’avait donc pas le droit de se plaindre. Il n’avait surtout pas le droit de crier au vol et à la supercherie, la loyauté du blessé et le désintéressement de l’organisateur de la partie étant, pour tous, à l’abri du plus léger soupçon.
Est-ce à dire que tout a été pour le mieux dans la meilleure des places de pelote du pays basque ? Non, assurément, mais au lieu d’avoir péché, comme on le crie, par rapacité, on a péché par excès de générosité.
C’est d’ailleurs l’habitude du spectateur de crier, à tort ou à raison : "An voleur !" après chaque partie de pelote.
PELOTE JEU DE PAUME ST JEAN DE LUZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
La municipalité organise-t-elle, soit pour les fêtes locales, soit pendant la saison d’été, une partie de pelote, le même cri se répète ; c’est la ville qui gruge le spectateur, ce sont ensuite les distributeurs et contrôleurs de billets qui pillent la ville, ce sont enfin les joueurs qui, en dernier ressort, raflent tout le monde. Au voleur !
Organise-t-on, comme le 12 du courant, une partie superbe qui ne peut se terminer par suite d’un cas de force majeure ? C’est encore la même chanson que l’on entend ; personne ne veut calculer à quel chiffre se montent les frais auxquels il faut parer, combien maigre a été la recette. Peu importe que l’organisateur de la partie, sans même penser à réaliser un gain quelconque, y perde son billet de mille ; rien n’y fait, le public envers et contre tous hurle encore : Au voleur !
Il est bien simple pourtant d’en finir.
Pourquoi ne pas mettre l’exploitation de la place du Jeu de Paume en adjudication ? Pourquoi ne pas établir un cahier des charges assez complet pour vider, même, si cela est nécessaire, la question si épineuse des places gratuites que le droit et l’usage accordent aux Luziens pauvres (je n’ose dire à tous les Luziens) ? On trouvera des amateurs ou des professionnels qui feront à la ville d’avantageuses conditions. Le fermier de la place, ayant tout intérêt à rendre son entreprise aussi fructueuse que possible, organisera d’intéressantes parties et rendra le prix des places accessible aux petites bourses qui sont, non seulement celles du plus grand nombre, mais encore celles des vrais amateurs du jeu de Paume, celles des vrais basques, qu’ils soient laboureurs on qu’ils soient marins.
PELOTE ST JEAN DE LUZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
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