CIBOURE ET LE GROUPE DES NEUF.
Dès la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, le Pays Basque est une destination très prisée et à la mode, en particulier pour les artistes peintres.
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| UNE FEMME DANS LES RUES DE CIBOURE TABLEAU DE GEORGES DOMERGUE |
De très nombreuses personnalités, banquiers, personnalités, tête couronnées et artistes y
viennent en villégiature ou s'y établissent.
C'est le cas, par exemple, de plusieurs peintres qui trouvent au Pays Basque, et en particulier à
Ciboure.
Un groupe de neuf artistes va promouvoir la peinture régionaliste Basque :
Ramiro Arrue, René Choquet, Charles Colin, Jean-Charles Domergue, Henri Godbarge,
Pierre Labrouche, Georges Masson, Perico Ribera et Raymond Virac.
La presse fit souvent le portrait de ces peintres.
Ce fut le cas de la Gazette de Biarritz-Bayonne et de Saint-Jean-de-luz, qui fit le portrait de
trois d'entre eux, le 11 septembre 1922, sous la plume d'Henri Godbarge : Ribéra, Domergue et
Labrouche.
La Gazette de Biarritz-Bayonne et de Saint-Jean-de-Luz, dans son édition du 17 juillet 1923, sous
la plume de Léon Sylvain, parla aussi des neuf artistes peintres :
"Exposition artistique luzienne.
Arrué, Choquet, Colin, Domergue, Godbarge, Labrouche, Masson, Ribera, Virac.
Peu d’espace, peu de toiles, mais, certes, de fort beaux talents. Tous ces peintres épris du beau Pays Basque au point de s’y fixer à tout jamais, communient dans une commune admiration : Ils l’aiment tous d'un égal amour, mais ils le voient et les uns et les autres, sous des angles différents. Et ils l’expriment de différentes façons avec leurs manières propres, avec leur personnalité, leur tempérament. D’ailleurs tous ou presque tous sont des signatures en vedette. Leur talent est mûr. Le coup de crayon est assuré, le coup de pinceau hardi et bien posé.
En attendant de plus longs commentaires, résumons quelques impressions et bornons-nous à un rôle de présentation :
Ramiro Arrué.
— Gouachiste et peintre du Pays Basque, d’une facture bien personnelle, cet artiste a grandi le crayon en main, dans son pays. Autodidacte, son talent est formé de l’essence des choses environnantes. Il a saisi sur le vif les caractéristiques. Elles se sont incrustées en lui à tout jamais. Il est le chantre prodigue avec des procédés de multiplication de primitifs : il est l’interprète sincère et synthétique des simples aux usages traditionnels, aux moeurs archaïques. Ses images sont donc non l’identification, mais la schématisation des êtres et des choses.
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| RETOUR DE PÊCHE TABLEAU DE RAMIRO ARRUE |
René Choquet.
— Animalier de grand talent, dont le talent s’est élargi par la contemplation constante quotidienne, des vastes horizons. Ses chevaux s’agitent, en plein air. Ils respirent un air pur de montagnes bleutées, dont les découpures rappellent les sinuosités pittoresques de la Rhune. Ses diligences courent rapides sur des routes poudreuses, ensoleillées. Si ces chevaux dénotent l'anatomiste consommé, ses décors ne sont pas factices. Ce ne sont pas de simples fonds. Ils s’incorporent et s’identifient avec les montures enrubannées et pomponnées des premiers plans. Et quelle science sûre ! Quelle sincérité en toutes choses !...
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| ROUTE DU COL DE ST IGNACE TABLEAU DE RENE CHOQUET |
Colin.
— Un modeste et un sage qui, dans un coin de Ciboure, vit d’une vie de dilettante épris de toutes les formes de l’art, tour à tour poète, musicien, sculpteur, dessinateur, pédagogue, légiste, écrivain, peintre. Esprit curieux, il s’est épris de toutes les curiosités de l’esprit humain. Il trouve dans le commerce des beaux esprits, dans l’expression des sentiments les plus divers, des idées les plus complexes, des plaisirs purs, des forces qui lui suffisent. Son talent de peintre reflète sa complexité d’esprit, car il est fait de toutes les curiosités picturales, de toutes les virtuosités se formant de toutes les recherches les plus diverses. Cependant, en pleine maturité, il s'est fixé, il s'est "cristallisé" en une formule plus stable. De son rocher dominant la baie de Ciboure, il s'est livré à l'étude de l’onde mourante. Il a réussi, et sa vague déferle et son eau a les transparences et les reflets d'un ciel changeant. De même ses paysages ont bien le soleil du pays et les lointains vaporeux que son œil fixe dans ses courses errantes.
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| FONTARRABIE TABLEAU DE GUSTAVE COLIN |
Domergue.
— Domergue a-t-il besoin de présentation ? Prononcer ce mot n'est-ce pas évoquer ces multiples dessins faciles, ces illustrations chatoyantes connues de tous ? N'est-ce pas évoquer ces effigies de la femme moderne dans ses manifestations changeantes de souveraine élégance ? C’est aussi évoquer de beaux thèmes décoratifs. Mais il y a un Domergue peu connu, le Domergue peintre du Pays Basque où il a fixé quelques coins, quelques paysages agrestes avec sa souplesse de talent habituelle. aux nuances subtiles.
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| FEMME ELEGANTE TABLEAU DE JEAN-GABRIEL DOMERGUE |
Godbarge.
— Aquarelliste, à ses heures, comme il est journaliste, à ses heures, mais dessinateur, toujours. Et c’est un dessinateur qui se joue des difficultés avec nonchalance, confiant en sa facilité et en sa science. Aussi ses libertés sont dues surtout au soin qu’il prend de faire oublier un autre métier qui provoque d’inévitables sécheresses professionnelles incompatibles avec tout sentiment d’artiste. L’attrait de ces aquarelles réside dans la construction des dessous tous fermes, tous sûrs où les lignes perspectives sont tracées très exactes, impeccables ; il réside aussi dans la connaissance profonde de la matière : vieux murs ou motifs architectoniques ; il réside enfin dans l'expression large, en véritable virtuose de la goutte d'eau.
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| PORT DE SAINT-JEAN-DE-LUZ TABLEAU D'HENRI GODBARGE |
Labrouche.
— Un aquafortiste bien connu qui est illustrateur, qui est graveur, qui est peintre surtout et très bon peintre. Sa caractéristique, c’est sa diversité. Mais partout et toujours, en tout genre, la même conscience, conscience dans le trait, conscience dans le ton. En un mot, un scientifique et un probe.
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| MAISON MINTEGUY CIBOURE TABLEAU DE PIERRE LABROUCHE |
Georges Masson.
— Un modeste, vivant en ermite laborieux dans sa thébaïde de Cihoure et dont la notoriété se ressent de son isolement. Mais comme son talent y gagne ! Portraitiste à la manière de certains artistes et non des moindres du dix-huitième siècle, il use avec aisance et sûreté et élégance des crayons de couleurs. Paysagiste sur un fond d’une absolue correction, il brosse et note selon l'atmosphère ambiante dans laquelle il vit quotidiennement, et dont il s’est imprégné.
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| CROIX BLANCHE CIBOURE TABLEAU DE GEORGES MASSON |
Ribera.
— Peintre au nom prédestiné, Ribera est le peintre, comme chacun le sait, des Espagnoles, brunes aux lèvres rouges, aux châles multicolores : il est aussi le peintre des mondaines enveloppées de soies changeantes, éclairées de lumières artificielles ; c’est le peintre qui adore les notes vives, éclatantes. Et sa palette récente s’est encore enrichie de toutes les illuminations électriques, de toutes les fantasmagories, de toutes les phosphorescences des grands soirs de galas...
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| PERICO RIBERA "JEUNE FILLE" PAYS BASQUE D'ANTAN |
Virac.
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| RUE POCALETTE CIBOURE TABLEAU DE RAYMOND VIRAC |
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