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samedi 29 juin 2019

LES BASQUES EN 1834 (première partie)


LES BASQUES EN 1834.


Pendant la première guerre Carliste, les journaux de France s'intéressent à l'origine du peuple Basque.


pays basque autrefois
CARTE DU PAYS BASQUE EN 1834

Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette du Languedoc, dans son édition du 2 septembre 

1834 :



"Les Basques.



A l'extrémité occidentale des Pyrénées, pressé entre deux hautes montagnes et les rivages du Sinus gaulois , existe un peuple dont l'origine est encore un problème, dont le langage n’a point d'analogie dans tous les idiomes connus , dont la valeur est indomptable , dont la fidélité doit servir éternellement de modèle. Il habite, en deçà des Pyrénées, cent seize communes ; au-delà, où dans les monts pyrénéens, il possède les trois provinces vascongades , c’est-à dire le Guipuscoa, l'Alava et la Biscaye. Ces régions occupent une surface d'environ deux cent quarante-huit grandes lieues carrées, sur laquelle sont réparties 290 500 âmes, parmi lesquelles il faut compter un peu plus de 3000 ecclésiastiques et 1 300 religieuses. 




La Guipuscoa touche à la France, et a pour limites la Navarre, l'Alava et la Biscaye. Saint-Sébastien, ville forte, capitale du Guipuscoa, et où l'on compte douze à treize mille habitants, a un petit port très fréquenté : celui du Passage peut contenir un plus grand nombre de navires. D’autres ports existent sur la côte : ce sont ceux de Renteria, Orio, Zarauz, Guetaria, Deba et Motril ; ils n’ont qu’une très faible importance. La province est remplie de petites villes bâties, en général, dans de riches vallées. On rencontre sur la route de France,  dès qu'on a passé la Bidassoa, Irun, puis, Fontarabie qui n'a plus son ancienne importance militaire. Viennent ensuite, Hernani, Tolosa, Villa-Franca, Vergara et Mondragon, où commence le redoutable défilé de Salinas ; à la gauche de cette route on trouve Ségura ; à droite paraissent Ascoytia, Aspeitia et Cestona. Elissondo est un bourg où l’on compte environ 1 200 habitants. 



guipuzcoa antes
FONTARRABIE GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN

La province d'Alava est bornée par la Biscaye et le Guipuscoa, par la Navarre et la Vieille-Castille ; Vittoria, qui en est la capitale, a près de 18 000 hommes. Le pays est fertile, et de nombreux villages en peuplent les vallées, ou sont placés sur le penchant des monts. On distingue dans cette province Algeria et Salvatierra, sur l’une des routes de Pampelune ; Miranda-de-Ebro, où passe la grande route de France à Madrid, après avoir traversé l'Ebre sur un pont qui marque la limite de l’Alava et de la Vieille-Castille ; Frias, chef-lieu du duché de ce nom ; enfin Orduna, capitale du canton des Quatre-Villes. 

alava antes
VITORIA - GASTEIZ ALAVA
PAYS BASQUE D'ANTAN

La Biscaye, dont Bilbao est la capitale, est bornée au nord par l’Océan, à l’est par l'Alava, à l’ouest par la montagne de Santander. La jolie ville de Bilbao n’a environ que 16 000 habitants ; son commerce est très florissant. Durango est la seconde ville de la province. Portugalete, Palencia, Bermeo, l.equeytio, Ondarroa, bâties sur la cote, ont des ports dans lesquels entrent avec facilité les navires de commerce et les caboteurs.



vizcaya antes
BISCAYE EN 1897
PAYS BASQUE D'ANTAN

De nombreux systèmes ont tour à tour été publiés sur l’origine des habitants des provinces basques. Selon les uns, ce sont les descendants de ces Cantabres si valeureux, que Rome ne soumit qu’avec peine ; d’autres y retrouvent les plus anciens habitants de la Péninsule hispanique, un peuple primitif qui, par un long phénomène, aurait conservé au milieu de toutes les révolutions ses lois antiques et sa liberté. La langue qu’ils parlent serait celle des anciens Ibères, conservée aussi comme par un prodige, et cette langue serait la mère de tous les idiomes du centre et du nord de l’Europe. Enfin, quelques autres affirment que la langue que parlent ces peuples, et qui est si remarquable par ses formes grammaticales, est celle des Phéniciens , et qu'ainsi le Basque nous a conservé les expressions les plus usuelles employées autrefois à Tyr, à Carthage et dans les colonies de ces deux cites puissantes.




Il résulterait de là que les possesseurs des provinces vascongades et d’une partie des arrondissements de Bayonne et de Mauléon descendraient des marchands et des soldats partis soit des côtes de la Syrie, soit des rivages de l’Afrique. 



pays basque autrefois
MARCHE DE BAYONNE 1866
PAYS BASQUE D'ANTAN

Une chose digne de remarque, c’est que, tandis que de savants linguistes cherchent dans des étymologies, dans des rapprochements plus ou moins heureux, à fixer l'origine de l'établissement du peuple basque dans les régions qu’il habite, ce peuple repousse par le fait tous les systèmes forgés à ce sujet. Il ne se donne point le nom de peuple basque, il se nomme le Yendaya des Escualdunac. La langue sur laquelle don Astarloa, Erro, l.arramendi, et quelques autres ont débité tant de systèmes ridicules, est la langue Escuara. Il y a, par le monde, des savants qui ont trouvé qu’Escualdunac était la même chose que Basque ; mais ils n’ont pas mieux réussi que ceux qui faisaient dériver le nom de Noé de celui de Xixuthrus




On peut affirmer que l’origine de ce peuple est inconnue ; peut-être ne faut-il pas y retrouver une des anciennes peuplades pyrénéennes, mais une de ces nations qui, refoulées par d’autres dans le grand mouvement de migration qui, vers le 4e et le 5e siècle, inonda l’empire romain de tribus étrangères, vinrent chercher un asile dans nos provinces. Au reste, une partie très notable des mots que prononcent les Escualdunac ne sont que des mots latins, castillans, romains et français, plus ou moins déguisés.




L’Espagne, composée d’un grand nombre de provinces qui ont chacune une localité distinguée par le titre de capitale, n’en a aucune dans laquelle les habitants soient plus braves que dans les Vascongades. Là, tout le monde est, au besoin, soldat ou marin ; les grandes privations, les courses les plus longues et les plus aventureuses, les plus grands revers, rien ne peut étonner ou décourager le soldat basque ; jamais il ne viole son serment, il n’abandonne jamais ses drapeaux pour passer sous ceux de l'ennemi."



A suivre...




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