LES PIERRES LEVÉES AU PAYS BASQUE.
Depuis longtemps, des cercles de pierres de petit diamètre sont connus au Pays Basque.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son
édition du 6 novembre 1934 :
"Où nous constatons l’éclectisme de la Société des Sciences, Lettres et Arts.
Après un touchant hommage à M. Nogaret, on a entendu hier deux intéressantes études sur les "Pierres levées" du Pays Basque et sur nos artistes.
C’était, hier après-midi, avec la première réunion de notre société savante, un petit événement de la vie bayonnaise.
Pour cette séance d'ouverture, les auditeurs étaient particulièrement nombreux et c’est avec enthousiasme qu’au début de la réunion ils s’unirent sur le nom du commandant Boissel, le dévoué directeur du Musée Basque.
Cette séance avait ceci de particulier c’est que les trois communications furent lues par des membres du bureau : M. le chanoine Daranatz lut celle du regretté M. Nogaret sur les "Pèlerinages de Compostelle", que nous publions, par ailleurs, in-extenso et qui porte bien la marque de l'esprit clair et méthodique de son auteur.
CROMLECH DE MEHATZE A BANCA PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le commandant Boissel donna lecture d’une étude du général Richter sur les "Cromlechs d’Occabé".
On sait que le pic d’Occabé, qui domine les vallées de l’Iraty et de l’Esterenguibel, est un des plus hauts sommets de la crête basque.
A l’Ouest, à ses pieds, se trouvent d’immenses cavernes, c'est la Combe d’Archilondo, ce qui veut dire "près du trou du rocher". Cette région Archilondo-Occabé-Iran, couverte de forêts de hêtres et de landes de bruyères, est peu fréquentée ; cependant, elle devrait tenter les curiosités, car non seulement on découvre de l'Occabé une vue admirable, mais encore y trouve-t-on des tombes probablement préhistoriques que les bergers estivants, seuls à les connaître, appellent "hilherriak", c'est-à-dire "les cimetières".
Le mois d'août dernier, le général Richter résolut d’aller voir ce qu’étaient ces cimetières et, accompagné de bergers, il entreprit l'ascension des pentes ouest de l’Occabé menant au col d’Iran.
Là, sur le faite arrondi, à environ un kilomètre au nord du sommet d'Occabé, il reconnut une dizaine de cercles qui se joignaient à peu près et dont la circonférence était jalonnée de pierres levées.
Chacun de ces cercles avait environ cinq mètres de diamètre et était entouré par dix ou douze pierres s’érigeant inégalement, les unes de vingt à trente centimètres, les autres de cinquante à soixante, quelques-unes profondément ancrées dans le sol, d’autres descellées.
De cet endroit, la vue est magnifique ; au sud, le massif de l'Occabé qui domine la forêt d’Iraty ; à l’est, les pics de Burdincurutcheta ; à l’ouest, au delà du massif d’Eroçate, le moutonnement des Pyrénées espagnoles.
En redescendant, le général Richter releva encore la présence d’un cercle isolé identique aux premiers.
On se demande ce que peuvent être ces monuments analogues aux cromlechs.
Si véritablement ce sont là des cimetières, "hilerriak", et que les pierres de ces cercles marquent des tombes, ne sont-elles pas, ces pierres levées, les ancêtres des pierres discoïdales de la tombe basque ?
CROMLECHS D'OCCABE |
Le général Richter semble être de cet avis.
Il souhaite que le problème des cimetières d'Occabé et des cavernes d'Archilondo émeuve la curiosité des chercheurs et il serait intéressant d’étudier avec science et méthode ces vestiges d’un passé exactement inconnaissable mais sur lequel on pourrait émettre d’intéressants éléments d‘hypothèses.
Le distingué secrétaire général donna pour finir lecture d’une fort intéressante étude de Mme Guillaumie sur l’un des meilleurs artistes fixés au Pays basque, Clément de Swiciensky, sculpteur, peintre, céramiste.
Avec un sens critique très averti, Mme Guillaumie passa en revue l'oeuvre complète de ce grand artiste, qui rappelle de plus d’une façon les maîtres de la Renaissance.
TUMULUS CROMLECH DE BUXUSTIA PAYS BASQUE D'ANTAN |
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