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lundi 3 juin 2019

LA POUDRERIE DE BLANCPIGNON EN 1916 À ANGLET EN LABOURD AU PAYS BASQUE


LA POUDRERIE DE BLANCPIGNON EN 1916.


Pendant la première Guerre Mondiale, dès 1915, la poudrerie de Blancpignon à Anglet a participé activement à l'effort de guerre.

POUDRERIE BLANCPIGNON ANGLET
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici, en particulier, pour l'année 1916, ce que rapporta la presse locale :


  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 20 janvier 1916 :


"Légion d’Honneur. 


— Nous apprenons la nomination de Chevalier de la Légion d’Honneur, de M. le Commandant Ader, Directeur de la Poudrerie Nationale de Blancpignon."




  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 28 janvier 1916 :


"Accident à la Poudrerie. 



— Un accident heureusement peu grave s’est produit ce matin à la Poudrerie de Blancpignon. 




Un tube de verre a éclaté projetant des vapeurs qui ont atteint des ouvriers, les brûlant superficiellement. On compte cinq blessés dont un s’est brûlé surtout aux mains en arrachant à un camarade ses vêtements enflammés. Un des blessés, atteint à la figure, a été transporté à l’hôpital ; les autres sont moins sérieusement atteints. Un des blessés, M. Charles Lafargue, de Biarritz, a été transporté à son domicile en automobile, avec des brûlures au cou. 




Les dégâts, au surplus, sont peu importants."



  • Le Matin, le 21 mars 1916 :


"Pyrénées (Basses-). 



Blancpignon. A la poudrerie, le couvercle d'une chaudière à explosé. Cinq ouvriers ont été atteints et brûlés par, l'acide, mais peu grièvement."



  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 25 mars 1916 :


"Le tramway pour Blancpignon.




On annonce que le tramway pour Blancpignon, va fonctionner incessamment. Cette nouvelle sera accueillie avec satisfaction par le personnel ouvrier de la poudrerie et par les habitants du quartier qui, chaque jour, prend une plus grande importance. On espère que le premier convoi sera organisé dimanche prochain."



  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 13 septembre 1916 :


"A Blancpignon.



 M. Coggia, Préfet des Basses-Pyrénées après sa visite à Blancpignon et dans les hôpitaux où des blessés ont été recueillis a adressé en communication aux Mairies du département la dépêche suivante : 


"Un incendie a éclaté mardi matin a la fabrique d’explosifs de Blancpignon, situé dans le voisinage de Bayonne




Le sinistre, qui a causé des dégâts matériels assez importants, a été enrayé. Il est dû exclusivement à l’explosion d’une machine à nitrer et il faut donc écarter toute idée de malveillance. 




Le nombre des victimes est relativement peu important. Leur état est aussi satisfaisant que possible, grâce aux soins empressés que le corps médical leur a prodigués dès les premiers instants. 




Je me suis rendu à deux reprises sur les lieux en compagnie des autorités militaires et je vous prie de donner l’assurance aux populations que tous les bruits alarmistes qui peuvent être mis en circulation sont dénués de tout fondement."



"L’Incendie de la Poudrerie. 



— Les lecteurs ont certainement compris que, si nous ne leur avons pas donné hier les détails qu’ils attendaient sur l’incendie de la poudrerie, c’est que les injonctions de la censure nous l'avaient interdit. 




Nous avons cependant, au milieu des fausses nouvelles alarmantes que des gens apeurés répandaient de divers côtés, pu rassurer le public en ramenant les faits à de plus exactes proportions. 




Aujourd’hui, la censure autorise la presse à préciser : l’incendie qui s’est déclaré mardi matin, dans la poudrerie située près de Bayonne a causé des dégâts importants. 




Toute idée de malveillance doit être absolument écartée. L’accident est du à une inflammation spontanée qui a occasionné l’incendie. 




Le nombre des morts est de deux seulement. Il y a une vingtaine de blessés, presque tous légèrement."


EXPLOSION POUDRERIE BLANCPIGNON ANGLET 12 SEPTEMBRE 1916
PAYS BASQUE D'ANTAN


  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 15 septembre 1916 :


"Bayonne. Les obsèques des victimes de l'explosion de la Poudrerie de Blancpignon.



— Elles ont été célébrées jeudi après-midi dans un calme impressionnant malgré l'affluence considérable de personnes venues pour apporter un dernier témoignage de douloureuse sympathie aux obscurs travail leurs frappés alors qu'ils préparaient les prochaines victoires. 




Dans la cour de l’hôpital militaire, à l’heure fixée, 3 heures, étaient rassemblés : MM. Coggia, préfet des Basses-Pyrénées, représentant le gouvernement ; l’inspecteur général des poudre et salpêtres Herrisson Lepare ; les colonels Darodes de Peyriagues et Lheure, délégués du Ministre de la guerre et du sous-secrétaire d’Etat aux munitions ; Desblancs, commandant d'armes ; Godin, sous-préfet de Bayonne ; le commandant Ader, directeur de la poudrerie sinistrée et son dévoué collaborateur M. Masson ; M. le vicomte de Wildike, consul général du Portugal doyen du corps consulaire ; les consuls d'Angleterre et de Belgique. Toutes les autorités civiles et militaires étaient présentes ainsi que les municipalités des communes avoisinantes, auxquelles s’étaient jointes de nombreuses délégations. Deux compagnies du 49e de ligne rendaient les honneurs. 




Les cinq cercueils alignés dans une chapelle ardente dressée dans le vestibule de l’hôpital militaire, disparaissaient sous les couronnes cravatées des couleurs nationales et les bouquets offerts par les parents, les chefs et les camarades des victimes de la catastrophe. Puis, après l’absoute, dite par l’aumônier de l’établissement hospitalier, le cortège se met en marche vers la nécropole. Il se déroula interminablement dans les principales rues de la ville au milieu d’une foule émue et recueillie. Sur son passage les commerçants, en signe de deuil, avaient tenu les devantures closes. 




Au cimetière, plusieurs discours furent prononcés. M. Coggia apporta aux défunts le salut du gouvernement et adressa ses remerciements les plus justifiés au corps médical militaire dont le dévouement stoïque fut très marqué en cette pénible circonstance. 




M. le colonel Darodes de Peyriagues, commandant les 5e et 6e subdivisions, délégué du ministre de la guerre, s’exprima ainsi : 


"Mesdames, Messieurs, 



C’est au nom dû ministre de la guerre que je viens saluer les dépouilles mortelles de ceux qui sont morts en faisant leur devoir au cours de l’incendie qui a réduit en cendres une de nos usines de guerre. 




Ils sont là, sentinelles et ouvriers vigilants, tués à leurs postes tout comme leurs camarades sur le front et animés comme eux des mêmes sentiments de bravoure et d’abnégation. 




Tous au premier signal d’alarme, n’écoutant que leur courage et au mépris du danger qui les menaçait, n’ont songé, dans un élan de solidarité remarquable, qu’à assurer le sauvetage et à exécuter leur consigne pour limiter le désastre.




Ravis à l’affection de leurs familles, à l’amitié de leurs chefs, de leurs camarades, ils ont trouvé dans la mort le culte du devoir accompli pour la grande cause que nous défendons. 




Inclinons-nous bien bas devant ces serviteurs de la Patrie, dont le souvenir est entièrement lié aux braves qui, sur le front, ouvrent l’auréole de la victoire. 




Au nom du ministre de la guerre, au nom de l'année, j’adresse un dernier adieu aux infortunées victimes de la Poudrerie de Blancpignon.




M. le colonel Lheure, au nom du sous-secrétaire d’Etat aux Munitions, parla ensuite ; enfin, le commandant Ader, en proie à une émotion difficilement contenue, adressa un ultime adieu aux malheureux et modestes collaborateurs et assura les présents que la production reprendrait d’ici quelques semaines avec plus d'activité lorsque les dégâts causés par l’explosion seraient réparés. 




Voici les noms des victimes qui ont trouvé la mort dans la catastrophe de mardi : 



Giraud, François, Georges, 42 ans ; Rey, Pierre Julien (Belge) ; Castagnet, 62 ans, (ancien vendeur de la "Gazette") ; Lacoste, 28 ans ; son corps a été expédié dans sa famille avant les obsèques collectives. 



Deux factionnaires : Ducorail Pierre, 40 ans, et Labeyrie Jean-Baptiste, 34 ans."



  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 12 octobre 1916 :


"Comité de secours de Blancpignon. 



— Le comité chargé de la répartition des sommes recueillies au profit des victimes nécessiteuses de Blancpignon s’est réuni samedi 7 octobre à la Sous-Préfecture sous la présidence du Sous-Préfet. 




Tous les membres étaient présents : 



Le président a placé sous les yeux du comité les comptes des recettes et dépenses. Le chiffre des secours distribués avant cette réunion s'élève à la somme de 5 780 fr. et le reliquat est de 3 989 fr. 59. Ces comptes ont été approuvés. 




M. le lieutenant Masson représentant le directeur de l’usine a fait connaître ensuite qu'un don de 10 000 francs fait par MM. Ader et Loucheur doit s’ajouter aux sommes déjà souscrites. Le président a aussitôt exprimé les remerciements au Comité de secours et chargé M. le lieutenant Masson de les transmettre aux généreux donateurs. 




Puis le Comité a procédé à une nouvelle répartition montant au chiffre total de 7 700 fr."






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