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vendredi 28 juin 2019

UN ÉCONOMISTE BASQUE AU 19ÈME SIÈCLE : FRÉDÉRIC BASTIAT


FRÉDÉRIC BASTIAT LE BAYONNAIS.


Frédéric Bastiat est un économiste, homme politique, magistrat et penseur libéral né à Bayonne en 1801.

economiste liberal
FREDERIC BASTIAT

Voici ce que rapporta le journal Le Bien Public, dans son édition du 24 avril 1878 :



"Frédéric Bastiat.



La petite ville de Mugron, arrondissement de Saint-Sever, est aujourd’hui en fête. On y célèbre l’inauguration de la statue élevée par voie de souscription à l’un des hommes de ce siècle qui honorent le plus notre patrie, à l’économiste célèbre qui fut aussi un rare écrivain, un vulgarisateur infatigable, qui prépara à brève échéance le triomphe du libre échange. Nous avons nommé Frédéric Bastiat. 




Né à Bayonne, le 19 juin 1801, Bastiat est mort à Rome le 24 décembre 1850. Sa vie fut donc bien courte, d’autant qu’il n’entra que fort tard dans la carrière militante, qu’il devait parcourir avec un si grand éclat. 




Nous n’avons pas à nous étendre longuement sur les premières années de Frédéric Bastiat. 

economiste basque
ECONOMISTE FREDERIC BASTIAT


Comme la plupart des hommes chez qui doivent s’affirmer un jour la force de la pensée et l’énergie du caractère, il eut une enfance réfléchie, une jeunesse studieuse. Orphelin à l’âge de neuf ans, il quitta Bayonne pour aller vivre sous la tutelle de son aïeul paternel à Mugron. N'oublions pas de rappeler ici l’affection toute filiale qu'il portait à Mlle Justin Bastiat, sa tante, dont le nom revient si souvent dans ses écrits : "Ma tante, c’est ma mère ! murmurait-il encore quelques instants avant de mourir. C’est elle qui m’a élevé, qui a veillé sur mon enfance !" Ressouvenir touchant, et qui montre bien que chez Bastiat les qualités du coeur ne le cédaient en rien à celles de l’esprit. 




Bastiat ne découvrit pas tout d’abord sa véritable voie. La mort de son grand-père, arrivée en 1825, le mit en possession d'un domaine de 250 hectares subdivisé en une douzaine de métairies. Il y tenta des améliorations agricoles qui ne réussirent guère ; mais il en prit sans trop de peine son parti. Peu à peu, laissant de ce côté aller philosophiquement les choses, il s’isola, en compagnie d’un juriste que le hasard lui avait donné pour voisin, M. F. Coudroy, dans l’étude des questions économiques, et trouva là un aliment inépuisable à l’esprit d’investigation et de recherche qui, chaque jour davantage, s’emparait de lui. 




Dès cette époque, les œuvres d’Ad. Smith, de Tracy, de J.-B. Say lui étaient devenues familières. Mais en même temps qu'il se livrait avec une sorte d’emportement à cette science encore plus attrayante qu’aride pour un esprit fortement trempé tel que le sien, il faisait marcher de front l’étude de l’histoire, de la politique, de la religion, de la philosophie. Vienne maintenant la bataille, Frédéric Bastiat ne sera pas pris au dépourvu. 




Quand éclata la révolution de 1830, Bastiat, comme il le dit lui-même dans une lettre à son ami M. Calmetès, avait été sur le point de se faire imprimer tout vif ; il s'agissait d'un ouvrage sur le régime prohibitif. De cet ouvrage, nous ne possédons que deux chapitres. 




Mentionnons rapidement, avant d’arriver à l'époque capitale de la vie de Bastiat, une brochure destinée à soutenir la candidature d’un M. Faurie, qui avait le tort, quoique libéral, de n’avoir pas fait partie des 221 d’alors (novembre 1830) : Réflexions sur les pétitions de Bordeaux, le Havre et Lyon [1834) ; le Fisc et la vigne (1841) ; Mémoire sur la question vinicole (1843) ; Mémoire sur la répartition de l'impôt foncier dans le département des Landes (1844)


economiste liberal
BUSTE DE FREDERIC BASTIAT


Enfin parait, au mois d’octobre 1844, dans le Journal des économistes, son premier article : De l'influence des tarifs anglais et français sur l'avenir des deux peuples. L’effet produit fut immense et, de ce jour, Bastiat, qui venait de s’affirmer comme un maître, enlevé bruyamment à l'obscurité de sa province, marche à grands pas dans la voie qu’il s'est si brillamment ouverte. 




Noue sommes en 1844 ; seulement alors Frédéric Bastiat met solidement le pied sur le terrain où il doit combattre. Il n’a que six ans devant lui pour répandre ses doctrines, il semble qu'il ait l’intuition secrète de la brièveté de sa vie, aussi va-t-il se multiplier pour préparer l’avènement de ses doctrines, dont une destinée jalouse ne lui permettra pas de voir le triomphe. 




Il ne se dissimule pas les difficultés de sa lâche, mais la passion ardente pour la vérité qui le possède double ses forces et l’empêche de douter du succès final. Avec une ironie pleine de bonne humeur et d'une secrète espérance, il s'écrie, dans sou introduction à : Cobden et la Ligue : "Cobden ! Ligue ! Affranchissement des échanges ! Qu’est-ce que Cobden ? Qui a entendu parler en France de Cobden ? La Ligue ? De quelle ligue s'agit-il ? De l'affranchissement des échanges...! Quelle détention ! Quelle chute ! Est-ce que le droit d’échanger, si c’est un droit, vaut la peine que nous nous en occupions !" 



economiste britannique
RICHARD COBDEN



N’importe, ce livre, il le publie comme dans l’œuvre de Kepler, il y est remué assez d’idées pour qu’il puisse attendre son lecteur. Mais, ô miracle, le premier coup a porté, les temps semblent déjà proches, tant est grand dans le public français le retentissement de cette parole nouvelle, où les idées protectionnistes vont être battues en brèche et seront obligées de céder le pas au travail affranchi, à l'échange libre. 




Mais il ne suffisait pas à Bastiat d’avoir appris à la France quelle immense révolution économique venait de s’accomplir en Angleterre, il espérait trouver dans son pays les éléments d’une ligue semblable. 




Plein de cette idée, il quitte Mugron, vient s’installer à Paris, et de ce point central entreprend de créer, du nord au sud de la France, une immense agitation dans le sens anglais du mot. Il est partout à la fois. Il ne se borne pas à écrire des articles de journaux : il fonde un journal, le Libre-Echange ; il multiplie les réunions ; il se rend à Lyon, à Bordeaux, à Marseille, au Havre, pour exposer lui-même ses idées et confondre ses contradicteurs. 




Mais la Révolution de 1848 éclate et met brusquement un terme à cet apostolat d’un nouveau genre. 




Nommé successivement membre de l’Assemblée constituante, puis de la Législative par le département des Landes, Bastiat prit rarement la parole à la tribune, la faiblesse de ses poumons lui interdisait les épuisantes fatigues des luttes oratoires ; mais s’il ne parla pas, il écrivit. Dans ses Sophismes économiques, pamphlets ailés qui pénétraient partout, il s’était appliqué à réfuter l’un après l’autre les arguments que l’on opposait à l'affranchissement du commerce. Quand la scène changea, au milieu de la tourmente qui succéda au renversement de la monarchie de Juillet, il s’attaqua corps à corps et tour à tour à Louis Blanc, à Considérant, à Pierre Leroux, à Proudhon. 


economiste liberal
LIVRE SOPHISMES ECONOMIQUES DE FREDERIC BASTIAT



Il faut croire, d’ailleurs, que dans cette lutte prolongée certains doutes lui vinrent sur l’intervention permanente et toujours bienfaisante de la Providence dans les choses humaines. Et pour se tranquilliser lui-même et donner raison à son optimisme beaucoup trop absolu, il écrivit les Harmonies économiques. La mort le surprit alors qu’il préparait les ébauches du second volume. 




Des théories de Bastiat sur la propriété, du Bastiat spiritualiste et mystique nous aurions beaucoup à dire, mais ce n’est point ici le lieu de faire cette critique, le temps et l’espace nous manqueraient à la fois. 



landes autrefois
MONUMENT FREDERIC BASTIAT MUGRON
LANDES D'ANTAN


landes autrefois
MONUMENT FREDERIC BASTIAT MUGRON
LANDES D'ANTAN


On a dit de Bastiat qu’il avait le fanatisme de ses idées, et cela est vrai. Il y a chez lui tout à la fois du penseur et de l’apôtre. Plus qu’aucun autre, il a contribué à faire triompher, à distance, cette doctrine féconde du libre-échange, de nos jours l’une des formes nécessaires de la liberté sociale. A ce titre, certes, Bastiat est grand ; c’est à ce titre aussi qu'il mérite de prendre place au nombre des esprits supérieurs qui ont eu la vision de l’avenir et, par leurs travaux, au prix de longues veilles, de dures fatigues, au prix même de leur vie, ont frayé à l’humanité des voies nouvelles."


(Source : WIKIPEDIA)




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