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mercredi 20 novembre 2019

L'HISTOIRE DE SOCOA EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1931 (première partie)


L'HISTOIRE DE SOCOA AUTREFOIS.


Depuis des siècles, Socoa a été un refuge pour les navires dans le golfe de Gascogne, en particulier lors des tempêtes.



pays basque autrefois
SOCOA
GRAVURE DE FERDINAND CORREGES

Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans 

son édition du 2 septembre 1931, sous la plume de Charles-Henri Besnard :


"Le Socoa.




La tradition, si volontiers accueillante aux légendes, veut qu’autrefois ce lieu fût connu des Phéniciens. D’aucuns même prétendent que dans la langue de ces intrépides navigateurs "Socoa" signifie : bon coin. 




En vérité, historiquement, nous ne savons rien de ce passé lointain. La seule certitude que nous ayons est que le rocher du Socoa faisait partie d’un endiguement naturel, reliant Ciboure à la pointe de Sainte-Barbe, endiguement que la mer a déchiré et sur les ruines duquel les hommes ont bâti l’Artha




Au fond de la baie, protégée par ces rochers qui brisaient les attaques souvent furieuses des vagues, d’autant plus violentes qu’elles sont resserrées dans le Golfe de Gascogne, s’établirent les premiers hommes qui fondèrent Saint-Jean-de-Luz et en face sa séculaire rivale : Ciboure. Sans doute ces premiers marins, installés dans le seul havre du Golfe, empruntèrent-ils aux Wikings leurs procédés de pêche et de navigation. Ceux-ci, en effet, étaient descendus des mers nordiques poursuivant les bancs de baleines qui fuyaient devant une chasse sans merci. Les énormes cétacés ont pullulé pendant de longs siècles dans le Golfe de Gascogne. Les Basques eurent le monopole de cette pêche qu’un privilège royal leur a concédé pendant six cents ans. 


pays basque autrefois
BAIE DE ST JEAN DE LUZ-CIBOURE
PAYS BASQUE D'ANTAN



S’il semble que l’on doive considérer que l’homme s’est établi dans la baie vers le VIIIe siècle, on ne trouve nul document établissant le fait. La première mention qui est faite du Socoa est relativement très récente : c’est une lettre d’Henri IV qui, écrite en 1595, fait allusion à des quais en bois sur pilotis qui, semble-t-il, étaient déjà considérés comme fort anciens. 




Ce fut au XVIe siècle que l’on commença à s’occuper de créer un vrai port au pied de la falaise du Socoa. A partir de ce moment, l’effort pour constituer en ce point un refuge sûr fut ininterrompu. En 1605 un ingénieur envoyé par Ornano, gouverneur de Guyenne, étudie les lieux et établit un rapport concluant que l’endroit était particulièrement favorable à l’établissement d’un port. Sa construction fut immédiatement décidée. Mais la réalisation du projet fut retardée à cause des difficultés qui surgirent du fait d’un homme singulièrement turbulent : Tristan d’Urtubie. Celui-ci avait ameuté les gens d’Urrugne qui émettaient la prétention que le futur port serait leur propriété puisque, en somme, Ciboure dépendait de la juridiction d’Urrugne. Le roi dut envoyer le duc d’Epernon pour régler le litige. Il le fit en prenant une décision qu’eût enviée Salomon lui-même, puisqu’il parvint à faire accepter un accord aux termes duquel la propriété du port et ses bénéfices appartiendraient en indivis et seraient partagés par tiers entre Saint-Jean-de-Luz, Ciboure et Urrugne



pays basque autrefois
SOCOA 1863
PAYS BASQUE D'ANTAN



Les travaux furent dès lors menés avec célérité. En 1627, le port du Socoa était terminé. Mais il avait deux défauts : celui d’être mal protégé du côté du large, car une brèche existait entre la falaise et le rocher du Socoa. Il y avait de plus le grave inconvénient présenté par la petite rivière de l’Unxin qui se déversait dans le port et l’ensablait. Ce dernier défaut, en dépit d’efforts répétés, persista jusqu’en 1820, époque à laquelle on prit le parti définitif de dévier le lit de la rivière et de la faire déboucher dans la baie, au point où elle arrive aujourd’hui. 




Durant tout le XVIe siècle, le Pays Basque fut le théâtre de luttes incessantes. Charles-Quint et François 1er y firent des incursions fâcheuses. Le maréchal Chabannes de La Palisse, qui avait des troupes indisciplinées, ravagea le pays sous le prétexte de le protéger de l’audace des troupes espagnoles. En 1542, celles-ci, sous la conduite de Sanche de Leïva, puis quelques années après à la suite du vice-roi de Navarre Bertrand de la Cueva, firent merveille ; elles anéantirent à peu près complètement Saint-Jean-de-Luz et Ciboure qui furent détruits par les flammes. 




Dès le début du XVIIe siècle, un ouvrage militaire permanent fut établi au Socoa. Il succédait à une fortification antérieure qui semble avoir été construite sous Henri IV, sans doute par les ingénieurs que le roi avait envoyés pour mettre Bayonne en état de défense. 


pays basque autrefois
FORT DE SOCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN


Les premières assises du fort actuel furent, en réalité, posées à l’instigation du duc de Grammont, gouverneur de Bayonne. Les travaux n’étaient pas terminés lorsque, en 1636, le duc de La Valette fit compléter les fortifications suivant les indications de l’ingénieur Lavoux pour y établir une garnison de deux cents hommes. 




Il semble que l’on avait travaillé pour les Espagnols qui, sous les ordres de l’amiral de Castille, s’en emparèrent, s’y établirent et renforcèrent l’ensemble des fortifications auquel ils donnèrent l’appellation de : fort de Castille. En même temps ils édifiaient, à l’autre extrémité de la baie, le fort de Sainte-Barbe dont il ne subsiste, aujourd’hui, que des ruines. 


labourd autrefois
SOCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN


Cependant, le 26 octobre 1637, les Espagnols durent abandonner la place que le gouvernement du roi se mit en mesure de rendre imprenable."



A suivre...



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