LE MUSÉE DE LA MER À SAINT-SÉBASTIEN EN 1928.
L'Aquarium de St-Sébastien, en Guipuscoa, est le premier musée de sciences naturelles, fondé en Espagne.
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| MUSEE DE LA MER ST SEBASTIEN-DONOSTIA GUIPUSCOA PAYS BASQUE D'ANTAN |
Il est inauguré le 1er octobre 1928, après la pose de la première pierre le 22 septembre 1925.
Voici ce que rapporta la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, dans son édition
du 30 octobre 1928 :
"Le Musée de la Mer à Saint-Sébastien.
La richesse de ses collections et ses merveilles. Où la mer, dans l’aquarium, livre ses secrets.
Saint-Sébastien, octobre. — (De notre envoyé spécial).
— Certes, en allant à Saint-Sébastien pour y visiter le Musée de la Mer qu'étaient venus voir, quelques jours plus tôt, MM. Giret, administrateur de la Marine et M. Carle, directeur des travaux de la ville de Biarritz, je n’ignorais pas que je serais aimablement reçu. Pourtant, il m’était agréable d’avoir pour me guider à travers la ville et cet Institut de la Mer, un guide devant qui s’ouvrent facilement toutes les portes et se tendent toutes les mains. Pouvais-je mieux souhaiter que de me confier, pour cette fin, à M. Essadieu, secrétaire-archiviste de la Chambre de Commerce française de Saint-Sébastien ?
Bayonnais d'origine, il a élu définitivement domicile de l’autre côté de la frontière, mais c’est pour s'y consacrer à la défense des intérêts de sa mère-patrie et de ses concitoyens. Je vous laisse à penser s’il y réussit, lui qui jouit là-bas de la considération et de l’estime de tous et qui compte aujourd’hui parmi ceux qui connaissent le mieux les choses de Saint-Sébastien. N’est-ce pas lui, pour en donner un témoignage, en passant, qui, tout récemment, au cours de la cérémonie officielle d’inauguration de la semaine maritime, obtint un si vif succès, répondit aux autorités espagnoles.
Je le relançai donc, sans trop de discrétion, mais trouvai en lui le plus expert des guides. Au musée — construit sur le roc, au delà des maisons des pêcheurs et dont la mer vient presque battre les flancs, nous fûmes reçu par M. Bertrand, directeur du Laboratoire, deus ex-machina de ce nouvel organisme.
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| MUSEE DE LA MER ST SEBASTIEN-DONOSTIA GUIPUSCOA PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les heures s’écoulent vite à Saint-Sébastien, entre deux trains et le temps nous pressait un peu. Pas assez cependant pour qu’au cours de notre instructive promenade à travers les salles du musée et l’aquarium nous n’avions vu les choses les plus intéressantes.
La collection du musée est déjà très riche et très curieuse.
Au rez-de-chaussée, voici la section océanographique et de la pèche. Ce sont des poissons plongés dans l’alcool des éprouvettes, d’autres desséchés et "naturalisés", d’autres reconstitués. Voici des coquillages aux nuances chatoyantes ou aux formes étranges. En voici de petits comme le plus petit galet de la mer et d’autres qui atteignent des dimensions considérables. Voici toute une série de navires de pêche à travers les âges, depuis ceux des ancêtres des pêcheurs d’aujourd’hui, jusqu’aux bateaux à vapeur de Pasajes les plus perfectionnés, y compris ceux qui partent pour la pêche à la morue ; voici une construction miniature du port de Pasajes, minutieuse, fidèle, où se révèle un outillage perfectionné... et qui nous fournit sujet à rêverie et à méditation.
Voici des modèles de machines nouvelles utilisées par les industries de la mer et d’engins perfectionnés pour la pêche.
Voici les laboratoires de M. Bertrand où il se livre aux études les plus profondes sur la vie des poissons, sur leurs mœurs, puis-je dire, études qui concourent à assurer, d’une part le peuplement de la mer et, d’autre part, la prospérité de la pêche. Ces études doivent être certainement passionnantes. Il nous a été donné de voir, au microscope, d’infiniment petits qui servent à la nourriture des petits poissons.
Voici encore, au premier étage, la section du Musée Naval, où figurent tant de glorieux trophées et qui est l’histoire — j'allais dire parlante — de la Marine du Guipuzcoa et de ceux qui l’illustrèrent parmi lesquels El Cano, le grand navigateur qui parcourut les mers, qui dressa des cartes marines qui sont encore des merveilles, qui connut l’Amérique peut-être avant Colomb ; El Cano qui combattit à Trafalgar et dont tout ce pays est justement fier. Un peu plus loin et parmi tant de souvenirs que je ne puis rappeler, faute de plus de place, le portrait de Firman de Quilisaste, qui, en 1752 — ce fut une révolution — inventa l’ancre à deux branches dont on se sert aujourd’hui encore.
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| REPRODUCTION NAVIRE VICTORIA D'EL CANO MUSEE DE LA MER ST SEBASTIEN-DONOSTIA GUIPUSCOA PAYS BASQUE D'ANTAN |
En passant, l'amusante et véridique reconstitution d’un intérieur de pêcheurs basques, où rien ne manque d’être à sa place — jusqu’au chat gravement assis au coin du foyer — et qui compte des pièces que les collectionneurs les plus avisés seraient heureux de posséder.
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Mais ce qui fait par-dessus tout l’émerveillement du visiteur, ce qui le captive le plus, c’est l’aquarium. Devant les vitrines des bacs rochers se pressent les curieux et ce sont des cris d’étonnement, d’admiration, de répulsion, parfois, à la vue d’un monstre marin. Je vous prie de croire que les enfants s’en donnent cœur joie. Mais les grandes personnes n’en sont pas moins captivées.
C’est la sarabande de tout un monde aquatique, où les homards — ô ! le cardinal des mers ! tout en gris — et la langouste tendent leurs antennes vers la gymnote électrique ; où les dorades, les harengs, les soles et les anguilles murenas se disputent le prix pour la féerie des couleurs ; tandis que les poulpes, les colmares se cachent et que les raies, à travers l’eau, étendent des "ailes" toutes pareilles à des avions.
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PAYS BASQUE D'ANTAN
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