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mercredi 13 novembre 2019

LE BAYONNAIS JEAN-BERNARDIN JAUREGUIBERRY OFFICIER DE MARINE ET HOMME POLITIQUE FRANCAIS EN 1887 (deuxième et dernière partie)


L'AMIRAL JAUREGUIBERRY.


Jean-Bernardin Jauréguiberry, dit Bernard Jauréguiberry, né à Bayonne le 26 août 1815 et mort à Paris le 21 octobre 1887, est un officier de marine et homme politique français.


AMIRAL JAUREGUIBERRY


Voici ce que rapporta le journal Le Temps, dans son édition du 23 octobre 1887 :



"L'Amiral Jauréguiberry.



...Pour son début, l'amiral avait marqué sa place au premier rang des généraux de l'armée. On le retrouve le même dans toutes les affaires heureuses ou malheureuses de cette campagne. Après avoir, pendant le séjour dans les lignes d'Orléans, appliqué tous ses soins à l'organisation de sa division, il eut l'honneur de porter les premiers coups à l'ennemi, lors de la reprise des opérations offensives. Le 1er décembre au soir le général Chanzy, rendant compte au ministre du combat de Villepion, livré dans la journée, ajoutait "l'honneur en revient tout entier à l'amiral Jauréguiberry et à sa belle division."




Le succès de Villepion n'était qu'un sourire trompeur de la fortune. Le lendemain, 2 décembre, des forces nombreuses conduites par le prince Frédéric-Charles en personne, tombaient à Loigny sur le 16e corps. Malgré l'heureuse diversion opérée à Vouvray par la gauche du 15e corps, le dévouement héroïque du général Sonis et des zouaves de Charette, la défense, sublime du 37e régiment de marche et la fermeté des mobiles de la Sarthe, le 16e corps fut écrasé. Combattant avec une ténacité et un sang-froid au-dessus de tout éloge, l'amiral fut le dernier à cesser la lutte. "La contenance de sa division, dit encore le général Chanzy, imposa tellement à l'ennemi, que celui-ci n'osa ni la poursuivre ni occuper les positions qu'elle était forcée d'abandonner".





A partir de ce jour, l'amiral Jauréguiberry devint le bras droit de Chanzy et le modèle de l'armée. Les 16e et 17e corps furent séparés d'Orléans et du reste de l'armée. La deuxième armée de la Loire fut formée des 16e, 17e et 21e corps, sous les ordres de Chanzy, et l'amiral fut investi du commandement du 16e corps. Sa réputation grandit à la bataille de Villorceau et dans cette série de combats acharnés que la deuxième armée de la Loire livra aux Allemands sur la ligne de Beaugency-Josnes. Lorsque la surprise de Chambord obligea Chanzy à se replier sur Vendôme, l'amiral fut chargé de défendre la rive gauche du Loir ; il tint l'ennemi en échec pendant toute la journée du 15 décembre, mais la perte des hauteurs de Bel-Essort eut pour conséquence la retraite de l'armée sur le Mans, où Frédéric-Charles ne tarda pas à la suivre.



homme politique militaire basque
AMIRAL JAUREGUIBERRY


L'amiral Jauréguiberry commandait à la bataille du Mans, le 11 janvier, toute la droite de l'armée, il y déploya son entrain et sa vigueur habituels et tout alla bien jusqu'à six heures du soir ; mais, vers huit heures, les mobilisés chargés de garder l'importante position de la Tuilerie furent pris de panique et s'enfuirent. L'amiral donna l'ordre de reprendre la position et rendit compte de cet événement au général Chanzy, que cela n'empêcha pas d'annoncer sa victoire à Bordeaux. Mais, à minuit et demie, nouvelle dépêche de l'amiral. Impossible de faire marcher les troupes qui sont débandées les hommes, harassés de fatigue, font quelques pas, se laissent tomber et se couchent sur la neige. Enfin, à huit heures, dernière dépêche ainsi conçue : "Je suis désolé de vous dire qu'une prompte retraite me semble impérieusement. commandée." Chanzy lui répond : "Le cœur me saigne, mais quand vous, sur qui je compte le plus, vous déclarez la lutte impossible et la retraite indispensable, je cède."





Cette réponse est le plus bel éloge que l'on puisse faire de l'amiral Jauréguiberry. Du Mans, l'armée se retira sur Laval. Pendant cette nouvelle retraite, l'amiral, ne reculant qu'à contre-cœur, livra aux Allemands, le 15 janvier, à Saint-Jean-sur-Erve, une lutte acharnée, qui fut le dernier combat réellement important de la campagne. Les Prussiens perdirent, dans cette affaire où Jauréguiberry sut faire un emploi judicieux de ses batteries de mitrailleuses, plus de trois mille hommes. La deuxième armée de la Loire échappa encore à l'ennemi, et elle était établie derrière la Mayenne, lorsque l'armistice vint mettre fin aux hostilités. Pendant l'armistice, le 16e corps fut transporté sur la rive gauche de la Loire, mais l'amiral, nommé député à l'Assemblée nationale, s'était rendu à Bordeaux, laissant le commandement provisoire au général Barry. Son rôle militaire était fini. On n'en saurait citer de plus glorieux. On ne saurait trop honorer la mémoire de l'homme qui entraîna, par son énergie, des soldats improvisés, éprouvés par les rigueurs de la saison la plus pénible, et, assailli par les meilleures troupes de l'armée allemande, leur disputa le terrain pied à pied, sans connaître un instant la défaillance, sans jamais paraître désespérer du salut de la patrie.





Pour reconnaître ces éclatants services, Gambetta le nomma vice-amiral et grand officier de la Légion d'honneur. Aux élections de 1871, les Basses-Pyrénées l'envoyèrent à l'Assemblée nationale. Il n'y resta pas longtemps, appelé à diriger l'importante préfecture de Toulon, Jauréguiberry résigna son mandat de député, estimant qu'il ne pouvait concilier ses devoirs envers ses électeurs et les fonctions de préfet maritime. Il ne quitta Toulon qu'en 1875 pour prendre le commandement de l'escadre d'évolutions de la Méditerranée ; de là il passa à la présidence du conseil des travaux de la marine, qu'il conserva jusqu'en février 1879, date à laquelle il fut chargé, pour la première fois, du portefeuille de la marine. Nommé sénateur inamovible le 2 juin 1879, il quitta le pouvoir le 23 septembre suivant, pour le reprendre, après la chute du ministère Gambetta, du 30 janvier 1882 au 31 janvier 1883.


militaire homme politique basque
AMIRAL JAUREGUIBERRY




La carrière maritime de Jauréguiberry était finie. Il était vice-amiral et maintenu dans la première section du cadre de l'état-major général, grand-croix de la Légion d'honneur, titulaire de la médaille militaire. Si l'amiralat avait existé, il eût été, sans conteste, investi de cette haute dignité. Elle était due à l'intrépide lieutenant de Chanzy.




Pendant son passage au ministère de la marine, l'amiral Jauréguiberry a donné une vigoureuse impulsion aux constructions navales. La plupart des navires qu'on lance encore aujourd'hui ont été mis sur chantiers pendant son administration. C'est à lui que nous devons nos premiers navires à grande vitesse, croiseurs-torpilleurs et avisos-torpilleurs, types qui ont été imités dans toutes les marines. Au Sénat, il siégeait au centre gauche. Fait qui ne laissera pas de surprendre, cet homme de guerre, dont la qualité maîtresse était l'opiniâtreté, était en même temps un orateur distingué. Il a abordé fréquemment la tribune pour défendre les actes de son administration ; son langage était précis, élégant, s'élevant parfois jusqu'à l'éloquence.


militaire basque

AMIRAL JAUREGUIBERRY



Tel est l'homme que la France vient de perdre il avait navigué trente années avant d'être appelé à commander une des fractions les plus importantes de l'armée de la Loire. Ne dirait-on pas d'une figure d'un autre âge, de ces époques où l'homme de guerre ne se spécialisait pas et où, maniant un jour la lance et l'épée à deux mains, il combattait le lendemain sur un navire pour la gloire de sa patrie. 

militaire homme politique basque
AMIRAL JAUREGUIBERRY

Voici les états de service de l'amiral Jauréguiberry :

Né à Bayonne le 26 août 1815. Entré à l'Ecole navale en 1831 ; aspirant de 2° classe en 1832 ; aspirant de 1ère classe en 1834 ; enseigne de vaisseau en 1839 ; lieutenant de vaisseau en 1845 ; capitaine de frégate en 1856 ; capitaine de vaisseau en 1860 ; contre-amiral en 1869 ; vice-amiral le 9 décembre 1870.



Chevalier de la Légion d'honneur en 1848 ; officier en 1858 ; commandeur en 1861 ; grand-officier en 1870 ; grand-croix en 1879 ; médaille militaire en 1877."


(Source : WIKIPEDIA)




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