DE BORDEAUX À BIARRITZ À CHEVAL EN AVRIL 1908 (deuxième partie)

DE BORDEAUX À BIARRITZ À CHEVAL EN 1908.

Le 19 avril 1908, part de Bordeaux à destination de Biarritz, la 17ème édition d'une course hippique La Course de La Petite Gironde avec 46 concurrents.

ALMANACH LA PETITE GIRONDE 1908

La première course a eu lieu en 1892 et cette course a lieu tous les ans, depuis cette date.

Voici ce que rapporta La Petite Gironde, dans son édition du 21 avril 1908 :

"...La fin du pavé.

Enfin, voici le contrôle de direction de Magescq, et c'en est fini du pavé. Ouf ! La lutte va se préciser ici pour cette deuxième étape.

MAGESCQ 1908
LANDES D'ANTAN

Il est un peu moins de midi (onze heures cinquante-cinq) lorsque la jument Petite-Gironde passe en tête à Magescq ; elle prend maintenant sur le macadam une allure de plus en plus vive, si bien qu'un kilomètre avant Saint-Geours elle a environ trois kilomètres d'avance sur tous les autres. M. Laborde en profite pour donner en pleine route quelques soins à sa vaillante jument, dont il rafraîchit les naseaux.

ST HEOURS DE MAREMNE 1908
LANDES D'ANTAN

A quatre kilomètres environ en arrière, viennent les deux favoris de la région, les deux concurrents biarrots, Brillante et Biarrotte. Malheureusement cette dernière, un peu avant Magescq, a fait une chute, et son brancard en se brisant lui a fait une blessure superficielle malgré tout à l'avant-bras gauche. 

Petite-Gironde augmente encore son avance malgré l'ardente chasse de ses concurrents, et passe avec exactement dix minutes d'avance sur eux au contrôle de Saint-Vincent-de-Tyrosse, admirablement organisé, où M. Saint Orens, vétérinaire, nous exprime son admiration sur le superbe état de la plupart des concurrents au passage desquels nous assistons en son experte compagnie. 

SAINT-VINCENT-DE-TYROSSE 1907
LANDES D'ANTAN

La lutte finale.

La lutte finale s'affirme de plus en plus ardente sur les derniers kilomètres de cette deuxième étape. M. I.aporte a perdu cinq minutes pour foire referrer Petite-Gironde ; il essaie de les rattraper, et sa chance l'y aide encore en même temps que la vaillance de son animal, car il arrive juste, juste à temps au passage à niveau de Labenne pour le voir s’ouvrir devant lui après le passage d'un train. S’il n’avait pas fait referrer sa jument, il aurait quand même perdu là un peu de son avance. 

Nous demeurons à ce passage à niveau pour y faciliter le passage des concurrents suivants de notre mieux, mais l’obligeance du bon garde-barrière nous facilite les choses grandement, et les chevaux qui poursuivent Petite-Gironde passent eux aussi sans encombre, juste après le train omnibus de Bayonne-Bordeaux sans avoir perdu une minute. Nous notons alors leur retard sur Petite Gironde, exactement dix minutes et demie. Cette dernière mène toujours un train d’enfer, à la surprise des nombreux excursionnistes venus de Bayonne et de Biarritz à la rencontre des chevaux, les uns à cheval, d'autres en vélos, d’autres en voitures hippomobile, quelques-uns en automobiles, encadrées par tout un groupe de cyclistes et de voitures. 

Petite Gironde file, file vers Bayonne ; elle paraît maintenant devoir nettement gagner cette deuxième étape, sauf accident grave. 

Une grande descente, du monde et du monde encore, c’est la vallée du bel Adour, ce fleuve admirable de notre Côte d’Argent. C'est Bayonne et son faubourg Saint Esprit. Bayonne, si pittoresquement assise sur ces rives aimables, si chères à tout véritable ami du Sud-Ouest français, à l'orée des Pyrénées et du si pittoresque pays basque. 

UN BAISER DE BAYONNE 1908
PAYS BASQUE D'ANTAN

M. Pouzac, l’obligeant maire de Bayonne, a fait organiser à travers toute la ville, dont la traversée est longue, un imposant service d’ordre. 

Devant le café Schmidt, place de la Liberté, où le contrôle mixte de Bayonne est organisé, M. Elisseiry, président du Veloce-Club Bayonne Biarritz, dirige les opérations avec sa grande compétence sportive accoutumée. La jument Petite-Gironde est acclamée à son passage dans Bayonne, bien que naturellement les sympathies aillent plutôt — et cela est bien compréhensible — aux deux concurrents de la région, Brillante et Biarrotte. 

Où est Brillante ? demande-t-on de toutes parts. Brillante et sa compagne Biarrotte apparaissent à leur tour, quelque dix minutes après, et les voici tous les trois sur la route finale de Bayonne Biarritz et trottant allègrement vers la cité reine de la Côte-d’Argent, vers Biarritz la Belle ! 

Malheureusement, un accident y attend la favorite des Biarrots. Soudain, près d’Anglet, l’essieu de la voiture de M. Coudures, le conducteur de Brillante, casse net, et le brave conducteur est précipité sur le sol dans la boue, et est traîné plusieurs mètres, sans trop de mal par bonheur. Vite on lui procure une autre voiture, et bien qu'elle pèse quelque cent cinquante, voire cent soixante-quinze kilos, il réussit malgré tout à ne perdre environ que cinq ou six minutes, ainsi que va le prouver d'ailleurs le chronométrage. Voici, en effet, à environ un kilomètre du centre de Biarritz, le contrôle de chronométrage, où sont constatées les arrivées réelles des concurrents pour le calcul des temps d’où dépend le classement, les coureurs poursuivant ensuite leur marche sur le parcours neutralisé qui sépare ce point du populeux centre de Biarritz."

A suivre...

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