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jeudi 24 août 2023

LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ET DE PRODUITS CHIMIQUES DE MOUGUERRE - MUGERRE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1922 (deuxième et dernière partie)

 

LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ET DE PRODUITS CHMIQUES DE MOUGUERRE EN 1922.


Au début de 1918, M. Fabius Henrion crée la "Société d'Etudes et de Produits Chimiques", pour exploiter une fabrique de soude à Mouguerre.



pays basque autrefois labourd croix guerre napoléon
MONUMENT ET CROIX BLANCHE MOUGUERRE 1922
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet le Journal Officiel de la République française, le 30 avril 1922 :



"Annexe N° 4718.

(Session ord. — 2° séance du 6 juillet 1922.) 

... Convention entre le ministre de la guerre et des pensions (guerre), agissant au nom de l’Etat,

D'une part ; 


Et la société d’études et produits chimiques, société anonyme au capital de 3 millions de francs, dont le siège social est à Paris, 126 rue de Provence, représentée par M. Fabius Henrion, son administrateur délégué, et M. Albert Nillus, un de ses administrateurs, à ce dûment autorisés par décision de l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires de la société en date du 28 juin 1922,


homme industriel lorraine soude
FABIUS HENRION

D’autre part, il a été exposé et convenu ce qui suit :

Exposé 


La société d'études et produits chimiques a entrepris, au cours de la guerre, sur le territoire de Mouguerre, aux environs de Bayonne (Basses-Pyrénées), la création d'une usine utilisant les eaux salées de la concession de Briscous pour la fabrication du carbonate de soude par le procédé de l’ammoniaque. Cette usine est susceptible actuellement d'une production de 25 à 30 tonnes de carbonate de soude par vingt-quatre heures, mais ne possède pas les installations nécessaires à la transformation en soude caustique. D'autre part, le département de la guerre, a reconnu qu’il y aurait intérêt, pour les besoins éventuels, en cas de guerre, à disposer sur ce point du territoire d'une importante fabrication de soude caustique.



La société ayant déclaré qu’elle ne pourrait réaliser le programme envisagé que si l'Etat lui avançait le montant des frais de premier établissement correspondant à l'installation : 

1° des appareils permettant d’obtenir l'augmentation envisagée de la production de carbonate de soude ; 

2° des appareils destinés à la fabrication de la soude caustique, il a été convenu ce qui suit :


pays basque autrefois salines soude labourd
REGLEMENT DES ATELIERS
SOCIETE D'ETUDES ET PRODUITS CHIMIQUES
MOUGUERRE 1949


Article 1er. 

La société d’études et produits chimiques s'engage à développer et à compléter les installations existant actuellement dans son usine de Mouguerre pour les mettre en état de produire régulièrement 100 tonnes par jour (comptées à l’état solide) de carbonate de soude dit à 96/98 p. 100 et pour leur transformation en 75 tonnes de soude caustique dite à 72 p. 100. Les projets des travaux à exécuter et devis correspondants seront préalablement soumis à l’approbation du ministre de la guerre (service des poudres) qui devra statuer sur les projets présentés dans un délai maximum de deux mois après leur présentation.


Le service des poudres pourra faire contrôler dans l’usine de Mouguerre par des représentants, qu’il pourra y envoyer, aussi souvent qu’il le jugera utile, la bonne exécution des travaux et leur conformité aux projets approuvés par lui, ainsi que, d’autre part, après la mise en exploitation, la conformité du rendement et de la qualité avec ce qui est prévu à la présente convention.


Sauf le cas de force majeure, l'usine de Mouguerre devra être capable de réaliser les productions ci-dessus indiquées dans un délai de deux ans qui commencera à courir du jour de la publication au Journal officiel d'une loi rendant définitive et exécutoire la présente convention.


Sauf autorisation expresse des ministres de la guerre et des pensions (guerre) et des finances, l'usine de Mouguerre devra être maintenue en état de réaliser les productions susvisées pendant une période prenant fin à l’issue de la trentième année à dater de la publication de la loi dont il s’agit.



Article 2. 

Dans la limite des devis approuvés et jusqu’à concurrence d'une somme totale de 8 millions de francs, l’Etat (service des poudres) avancera à la société d’études et produits chimiques, au fur et à mesure de leur exigibilité, le montant des dépenses correspondant à l'exécution des devis approuvés dont il est question à l'article précédent. Le service des poudres se réserve, d’ailleurs, de payer directement les factures que lui transmettra la société d’études, après que leur conformité avec les devis approuvés aura été vérifiée. Le montant des factures directement réglées sera porté au crédit du compte d’avances à la société.



Article 3. 

Les avances faites par l’Etat comporteront un intérêt calculé à raison de 6 p. 100 l’an, et payable annuellement valeur 31 décembre correspondant ; elles seront amortissables dans les conditions fixées à l'article 4 ci-après. L’intérêt courra à dater du jour du versement et sera calculé à raison d’un trois-cent-soixantième de l’intérêt annuel par jour écoulé. L’intérêt et l’amortissement des avances consenties par l’Etat seront garantis par une hypothèque générale de premier rang sur tous les biens immeubles de la société.


Tous les frais quelconques occasionnés par cette prise d’hypothèque seront avancés par l'Etat, en augmentation des avances prévues à l'article 2 ci-dessus, dans les mêmes conditions que celles-ci, et conformément aux clauses de la présente convention.



Article 4. 

La société s’oblige à présenter à l’Etat avant la signature de la présente convention dont la validité est subordonnée à cette présentation un engagement tant de la société des banques de province que de M. Fabius Henrion de ne réclamer en aucun cas et à aucune époque une partie quelconque des sommes pouvant leur être dues par la société en vertu des dettes contractées antérieurement ayant que l’Etat ait été complètement remboursé de ses avances. A partir de la mise en vigueur de la présente convention et tant que ne seront pas complètement remboursées toutes sommes dues à l’Etat, la société ne pourra contracter d'emprunt qu'à des conditions approuvées par le ministre des finances.


Pendant toute la durée de la présente convention, la société ne pourra se livrer à aucune autre industrie que l’exploitation des produits de la soudière de Mouguerre et de la saline qui l’alimente ; mention de cette obligation sera insérée dans les statuts de la société.


Jusqu’à ce que l’Etat ait été remboursé de toutes les sommes qui pourront lui être dues en vertu de la présente convention, aucun traitement ni indemnité ne pourra être attribué à aucun des administrateurs à quelque titre que ce soit, aucun intérêt ni dividende ne pourra être attribué aux actionnaires. La mention ci-dessus devra être inscrite dans les Statuts de la société.



Article 6.

Le solde créditeur du compte de profits et pertes sera intégralement consacré au payement des intérêts et au remboursement des avances consenties par l'Etat. Tant que les avances et les intérêts y afférents n'auront pas été intégralement remboursés, aucune somme ou provision ne pourra être inscrite au compte de profits et pertes pour l'amortissement des pertes quelconques réalisées antérieurement à la mise en vigueur de la présente convention et il ne pourra être effectué, jusqu’au remboursement complet, comme dit plus haut, aucun autre prélèvement à titre d'amortissement ou de réserve que ceux strictement nécessaires à l'acquisition des appareils destinés à être remplacés après usure ou accident, de manière à maintenir constamment l'usine dans l’état de réalisation éventuelle des fabrications qui lui sont imposées par l'article 1 (dernier paragraphe).


Si le solde créditeur du compte de profits et pertes est insuffisant pour payer les intérêts dus aux avances de l’Etat non remboursées, les intérêts non payés à l’échéance seront eux-mêmes, à partir de cette dernière date, productifs d’intérêts à un taux supérieur de deux unités au taux moyen d’escompte de la Banque de France au cours de l’exercice considéré.



Article 7. 

Si à l'expiration d’un délai de trente ans, à dater de la mise en vigueur de la présente invention, l'Etat n’a pas été remboursé intégralement de ses avances et des intérêts y afférents, ces sommes deviendront immédiatement exigibles sur l'actif de la société, et l’Etat pourra, à cet effet, réaliser à son gré le gage hypothécaire dont il sera détenteur.



Article 8. 

La société d’études et de Produits chimiques devra fournir, aux représentants de l'Etat, toutes facilités que ceux-ci jugeront nécessaires pour la vérification de l'ensemble des opérations de la société ; ces représentants auront la faculté de se faire présenter toute la comptabilité, ainsi que les pièces de recettes de dépenses et la correspondance s'y rattachant. Les délibérations de l'assemblée générale portant approbation des comptes ou modifications des statuts ne seront exécutoires qu’après avoir été approuvées par les ministres de la guerre et des pensions (guerre) et des finances.


Article 9. 

Les sommes à payer à l’Etat par application des dispositions de l’article 6 seront versées par la société d’études et produits chimiques à la caisse du trésorier-payeur général des Basses-Pyrénées, dans un délai de deux mois à dater de l'arrêt définitif du compte de profits et pertes d’après lequel elles auront été déterminées.



Article 10. 

La société aura toujours la faculté, à quelque moment que ce soit, de rembourser à l’Etat tout ou partie des avances qu'il lui aura consenties jusqu’à cette époque et des intérêts correspondants. Lorsque la société aura effectué le remboursement intégral des avances consenties par l’Etat et de tous les intérêts y afférents tels qu’ils sont fixés par les articles 3 et 6, elle sera libre de tout engagement financier envers l’Etat et ne sera plus tenue qu’au maintien en parfait état, les rendant disponibles pour la mise en fonctionnement du jour au lendemain, de toutes les installations de l’usine de Mouguerre jusqu’à l’expiration du délai prévu à l'article 1er (dernier paragraphe).



Article 11

Les frais de timbre et d’enregistrement de la présente convention seront à la charge de la société d’études et produits chimiques.



Article 12. 

La présente convention ne deviendra définitive et exécutoire qu’à dater de la publication au Journal officiel d’une loi en portant approbation.


Fait à Paris, en double exemplaire, le 3 juillet 1922.

Lu et approuvé : 

Signé : Fabius Henrion.

A. Nillus. 

Maginot."






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jeudi 27 juillet 2023

PÊCHE AU SAUMON DANS L'ESTUAIRE DE L'ADOUR AU PAYS BASQUE EN 1945

PÊCHE AU SAUMON DANS L'ADOUR EN 1945.


Depuis des siècles, le saumon se pêche dans le fleuve Adour.



pays basque autrefois pêche saumon adour
PÊCHE DANS L'ADOUR
V 9 DECEMBRE 1945




Voici ce que rapporta à ce sujet la revue bimensuelle V, le 9 décembre 1945 :



"Pêche au saumon dans l'estuaire de l'Adour...



Il n’y a pas qu’au Canada, qu’en Angleterre et qu’en Norvège qu’on pêche le saumon, ce curieux et savoureux poisson de mer qui fraye dans les rivières des régions froides. 



A Bayonne, à l’embouchure de l’Adour, plus exactement à Port de Mouguerre, on pêche le saumon rose. Port de Mouguerre... Qu’imaginez-vous ?.. Une pêcherie ? Tout simplement des filets étendus — une petite crique... C’est tout. 



— On aura juste le temps de poser trois fois le filet aujourd’hui, dit un pêcheur ajustant son béret en arrière, à la manière du pays. Quelques hommes le suivent et vont prendre place à bord de trois barques chargées respectivement de leur filet. 



Ils quittent la petite crique et s’en vont tendre leur grand filet qui barre la rivière. Là-dessus, ils reviennent à terre et tendent les filets à l’aide d'un tourniquet primitif installé sur la berge. Un moment s’écoule... On relève alors les "poches" en les halant à terre. Aujourd’hui, la pêche n’est guère fructueuse. 



pays basque autrefois pêche saumon adour
PÊCHE DANS L'ADOUR
V 9 DECEMBRE 1945


pays basque autrefois pêche saumon nivelle nive
PECHE AU SAUMON
PAYS BASQUE D'ANTAN



— L’époque ne s’y prête pas, nous assure un vieux pêcheur, les eaux trop hautes font un flux et reflux très forts qui risquent d’abîmer nos filets. En temps ordinaire, on relève cependant dans la journée, trente à quarante saumons : me croiriez-vous, dit-il, si je vous disais que de mon temps, cela représentait un seul coup de filet... La rivière se dépeuple, ajoute-t-il, tristement. 



Ce pêcheur a raison. En effet, d’ici quelques années, le saumon sera en France une ressource que l’on ne connaîtra plus. 



Les usines électriques avec leurs barrages, la pêche au filet, autant de choses qui barrent la route à l’émouvant instinct de la bête qui s’impose de longues migrations pour aller contenter sur un sable lointain son espoir obscur de postérité ; on tend des filets aux pères et aux mères avant que leur grand devoir de vie ait pu s’accomplir ; on gaspille la richesse de l’univers vivant... 


pays basque autrefois pêche saumon adour
PÊCHE DANS L'ADOUR
V 9 DECEMBRE 1945


Ce n’est pas de jeu.... 



Sans songer aux répercussions que peuvent avoir sur ces habitants de la mer, les coups de filets impitoyables... 



Aussi il conviendrait à coup sûr de songer de façon très sérieuse au jour, plus tellement éloigné peut-être, où le saumon deviendra un poisson fantôme ! Il faudrait trouver une formule élégante et pratique qui puisse concilier à la fois les nécessités d’aujourd’hui et celles de demain."



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lundi 24 juillet 2023

LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ET DE PRODUITS CHIMIQUES DE MOUGUERRE - MUGERRE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1922 (première partie)

LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ET DE PRODUITS CHMIQUES DE MOUGUERRE EN 1922.


Au début de 1918, M. Fabius Henrion crée la "Société d'Etudes et de Produits Chimiques", pour exploiter une fabrique de soude à Mouguerre.




pays basque autrefois labourd croix guerre napoléon
MONUMENT ET CROIX BLANCHE MOUGUERRE 1922
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet le Journal Officiel de la République française, le 30 avril 1922 :



"Annexe N° 4718.

(Session ord. — 2° séance du 6 juillet 1922.) 


Projet de Loi approuvant une convention passée par le ministre de la guerre en vue du développement de la fabrication du carbonate de soude et de la soude caustique, présenté au nom de M. Alexandre Millerand, Président de la République française, par M. André Maginot, ministre de la guerre et des pensions, et par M. Charles de Lasteyrie, ministre des finances. — (Renvoyé à la commission de l’armée.)



Exposé des motifs.


Messieurs, la question de la production de la soude caustique nécessaire aux fabrications do guerre a préoccupé les ministères de la guerre et de l’armement pendant tout le cours des dernières hostilités.



La soude est en effet indispensable à la fabrication du phénol synthétique, matière première de l’explosif le plus employé — la mélinite — ainsi qu’à la préparation du dinitrophénol et de nombreux autres produits entrant dans la fabrication des explosifs et produits chimiques de guerre.



Les trois principales soudières de France étant situées dans les environs de Nancy, tout près de la ligne de feu, le grand quartier général avertit à plusieurs reprises le service des poudres qu'il serait peut-être force d'abandonner ces établissements à l'ennemi. Chaque fois le service des poudres insista pour que ces usines fussent spécialement protégées, en signalant que leur perte représenterait une réduction immédiate de plus de 300 000 kilogr. par jour dans la production des explosifs.


meurthe-et-moselle salines soude
SOUDIERE LA MADELEINE
54 NANCY


Cependant, par prudence et pour se couvrir contre tonte éventualité, on crut devoir constituer un stock de soude et de carbonate de soude au moyen d’achats importants à l'étranger.



Ces achats furent vivement critiqués devant la commission de l’armée du Sénat, par M. Henry Bérenger, chargé de suivre la marche du service des poudres, dans les termes suivants :


"Quant à la soude caustique, nous avons vu avec surprise depuis quelques mois se multiplier des achats importants à l’étranger... Ils sont d’autant plus inadmissibles que l’administration aurait pu et dû se mettre en mesure, même avant la guerre, de fabriquer sur notre territoire toute la soude nécessaire... Le monopole de fait perpétué en faveur d’une société étrangère semble être la seule raison pour laquelle l’administration n’a pas autorisé depuis vingt ans de nouvelles soudières en France. 


Le résultat de cette situation a été :

1° De faire hausser d’une façon abusive le prix du sel et de la soude ;

2° D’en limiter la production en France ; 

3° De paralyser l’industrie des matières colorantes au profit de l’Allemagne ;

4° D’obliger enfin en pleine guerre le service des poudres à se procurer annuellement en Amérique plus de 20 000 tonnes d’un produit que le sol de France peut, quand on le voudra, fournir à des frais infiniment moindres.


Nous devons mettre le Gouvernement en demeure de se procurer exclusivement avec les ressources du sol national la soude caustique nécessaire à la défense nationale."



Ce rapport fut adopté par la commission, le 8 novembre 1916.




pays basque autrefois salines soude labourd
REGLEMENT DES ATELIERS
SOCIETE D'ETUDES ET PRODUITS CHIMIQUES
MOUGUERRE 1949



Postérieurement, le 3 août 1917, à la Chambre des députés, au cours d’interpellations de M. Marcel Cachin sur un projet de concession de mines de sel gemme et de M. Louis Tissier sur le maintien d’un monopole de fait des sels industriels au détriment des usines de guerre et de la production nationale, le ministre des travaux publics fut amené à déclarer que le Gouvernement, soucieux de mettre fin à un monopole de fait des plus nuisibles à l’industrie nationale, se proposait de créer une soudière d’Etat, et l'ordre du jour pur et simple fut adopté avec cette signification expresse qu’il comportait approbation des déclarations du Gouvernement.



Dès le mois d’octobre 1917, le ministre de l’armement fit entreprendre par les services des mines et des poudres une étude, pour la réalisation d’une soudière d’Etat et, à la suite de ces travaux, il demanda, fin octobre 1918, à son collègue des finances, de vouloir bien comprendre, dans le projet de douzièmes provisoires afférents au premier trimestre 1919, qu’on ajoutât dans le budget des poudres une somme de 10 millions pour construction d’une soudière nationale. 



La fin des hostilités entraîna l’ajournement de ce projet et les difficultés financières qui ont suivi la conclusion de la paix n’ont pas paru permettre de le reprendre.



L’occasion se présente, à l’heure actuelle de décider si, sous une autre forme, il n'y a pas lieu de poursuivre une politique qui a pu réunir l’approbation des deux Chambres.



Au commencement de 1918, un industriel M. Fabius Henrion, a fondé la "Société d’études et produits chimiques" en vue d’exploiter, à Mouguerre, aux environs de Bayonne une soudière munie de tous les perfectionnement qui étaient restés jusqu'ici le monopole de la maison Solvay. Ce groupe fut encouragé dans son entreprise, sinon officiellement nu moins officieusement, par le ministre de l'armement qui ne pouvait qu’être, satisfait do voir créer une nouvelle soudière hors des atteintes de l’ennemi.




homme industriel lorraine soude
FABIUS HENRION



Par suite des circonstances du moment, les installations ne purent être réalisées que très lentement et à des prix élevés ; mise en marche à la fin de 1919 seulement, cette usine a donné et donne à l’heure actuelle des résultats intéressants : de l’avis des services techniques du ministère de la guerre, elle peut être considérée comme bien conçue. 



Malheureusement sa production (20 à 30 tonnes par jour) est trop faible pour être économique, et la situation financière de la Société, insuffisamment soutenue à ce point de vue, ne lui a pas permis l'installation d’appareils supplémentaires permettant de réduire au minimum le prix de revient.



Etant donné, d’une part, l’intention peu équivoque manifestée par le Parlement, comme on l'a rappelé plus haut, de favoriser toute mesure, susceptible de mettre fin au monopole industriel de la soude, tel qu'il existe en France depuis de longues années, et, d’autre part, l’intérêt incontestable, au point de vue militaire, de maintenir en activité et même de développer dans le sud-ouest de la France une production de soude non susceptible d’être menacée par l’ennemi, le Gouvernement a pensé qu’il ne pouvait pas s’abstenir d’apporter à cette entreprise un concours susceptible de lui permettre de subsister : tel est l’objet du projet de loi qui permettra, en même temps, au Parlement de manifester s’il entend persévérer dans la politique qui a paru avoir son assentiment au cours de la précédente législature.



La convention, dont l’approbation fait l’objet du projet de loi, a, d’ailleurs, été rédigée de manière à limiter au minimum le concours financier de l’Etat et à assurer, d’une façon rigoureuse, l’emploi exclusif de l’avance consentie à la réalisation matérielle des moyens de fabrication et la garantie du remboursement de cette avance.



Cette mesure peut, d'ailleurs, être considérée comme un premier pas dans l’organisation de la mobilisation industrielle en ce qui concerne les fabrications chimiques de guerre et qu’il serait peu conforme aux intérêts du Trésor de ne pas envisager au moment précis où la situation difficile de la société permet à l’Etat d'obtenir, dans les conditions les plus avantageuses pour lui-même, des résultats pratiques certains.



De toutes les solutions étudiées pour réaliser hors des atteintes de l'ennemi une nouvelle soudière indépendante du consortium qui détient actuellement le monopole de la soude en France, la convention dont il s’agit paraît être, celle qui présente le moins de risques, qui est la moins onéreuse pour le Trésor et qui se concilie le mieux avec les intérêts nationaux.



C’est pourquoi nous avons cru devoir la soumettre à vos délibérations.



Projet de Loi.

Article unique. — Est approuvée la convention intervenue le 3 juillet 1922 entre le ministre de la guerre et des pensions agissant au nom de l’Etat, d’une part et la "Société d'études et produits chimiques", d’autre part, en vue du développement de la fabrication du carbonate de soude et de la soude caustique.

Ladite convention restera annexée à la présente loi."



A suivre...









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vendredi 21 avril 2023

LE CHÂTEAU DE MOUGUERRE - MUGERRE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1930

LE CHÂTEAU DE MOUGUERRE EN 1930.


Cela fait plusieurs mois que je vous présente divers châteaux du Pays Basque.

Aujourd'hui, c'est celui de Mouguerre, en Labourd.



pays basque autrefois château labourd
CHÂTEAU AGUERRIA MOUGUERRE
BMB N11 1930



Je vous ai déjà présenté les châteaux suivants : Urtubie (Urrugne), ArcanguesMaytie (Mauléon), 

BidacheHaïtze (Ustaritz), Beraün (Saint-Jean-de-Luz), Artigaux (Moncayolle), Lacarre

Irumberry (Saint-Jean-le-Vieux), Ahetzia (Ordiarp), Ruthie (Aussurucq), CherauteAhaxe

CharritteMenditte, Eliçabia (Trois-Villes), Elhorriaga (Ciboure), Larrea (Ispoure) et Saint-Pée-

sur-Nivelle.



Voici ce que rapporta à ce sujet le Bulletin du Musée basque N°11, en 1930 :



"Les châteaux Labourdins.

I Château d'Aguerria.



Parmi les buts de promenade si variés et attrayants des environs de Bayonne, un des plus appréciés est certainement la hauteur désignée sous le nom de "Croix de Mouguerre" fréquentée en toutes saisons par les promeneurs et les touristes.



pays basque autrefois guerre napoléon labourd
CROIX DE MOUGUERRE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Mouguerre, ancienne paroisse du pays de Labourd, est un gracieux village occupant une longue crête terminée par un plateau d'où la vue embrasse un des plus beaux panoramas du pays. A quelques centaines de mètres de cet endroit, on distingue une belle habitation à l'allure de château, entourée de nombreuses et vastes dépendances ; c'est le domaine d'Aguerria.



Bien que d'origine plus récente que beaucoup d'autres maisons nobles du pays basque, Aguerria. 


Voici ce que l'on sait de ses anciens propriétaires.



Lorsque la domination anglaise eut cessé en Labourd, il s'écoula un temps assez long avant que les agents du roi de France aient pu se mettre au courant des franchises locales et des traditions auxquelles une longue antiquité donnait force de loi. Cependant on avait d'autant plus de raisons d'être fixé que la plupart des cas qui se présentaient étaient fort complexes et difficiles à élucider. Entre autres choses le roi avait besoin de connaître exactement les services que lui devaient les gentilshommes du pays.




pays basque autrefois labourd guerre napoléon mouguerre
CROIX DE MOUGUERRE
PAYS BASQUE D'ANTAN




Dans ce but il chargea, en 1505, Guillaume de Laduchs, lieutenant de sénéchal au siège de Bayonne, d'élucider cette question. Ce dernier procéda à une enquête et, dans le rapport qu'il rédigea à cette occasion, il s'exprime au sujet du château d'Aguerria dans les termes suivants :


"Petty d'Aguerre possède la salle de Saint-Jean-le-Vieux, avec la maison Harandéguy et plusieurs autres biens. Il ne paie au roy aucun fief ; ne fait aucun service parce qu'il se dit "infançon".



On appelait "infançons" des gentilshommes de seconde catégorie qui devaient au roi le service militaire mais qui le faisaient à pied. On peut donc admettre que les Aguerre , en basque "Aguerria", étaient des nobles navarrais qui vinrent s'établir à Mouguerre, à la fin du 15ème siècle, à la suite des guerres civiles qui avaient désolé leur pays et l'avaient partagé en deux factions rivales, les Gramontais et les Beaumontais.



Les Gramont, vaincus dans cette longue lutte, furent suivis dans leur retraite par nombre de leurs partisans car l'on voit, à cette époque, plusieurs seigneurs navarrais se fixer définitivement en Labourd. Ces émigrés, d'origine étrangère, n'étaient tenus à aucun service vis-à-vis du roi de France.



C'est seulement au 17ème siècle que l'on commence à connaître avec certitude la généalogie des châtelains de Mouguerre. En 1624, Pierre d'Aguerre écuyer, maître du domaine, prenait une part active aux violents démêlés des habitants de la paroisse avec les échevins et bourgeois de Bayonne. Ces démêlés avaient pour cause les taxes exigées par Bayonne pour le transport des vins destinés aux habitants ; ils donnèrent lieu à plusieurs luttes à main armée et finirent par de longs procès devant le Parlement de Bordeaux.



Les successeurs de Pierre d'Aguerre, Martin et son fils Bernard, firent peu parler d'eux. La plus grande harmonie paraît avoir toujours existé entre ces paisibles châtelains, les habitants de la paroisse et leurs voisins.



Pas plus que les autres gentilshommes labourdins, les seigneurs d'Aguerre n'avaient de droits féodaux, mais la possession du château leur conférait quelques privilèges honorifiques dénotant, par leur nature, une origine ecclésiastique. En vertu de l'un d'eux ils présentaient le vicaire, mais ils devaient le loger et ils lui avaient réservé une de leurs maisons qui porte toujours le nom de "Apéchaénia", "la demeure du prêtre".



Bertrand, le fils de Bernard, épousa, en 1756, Agnès Dithurbide-Larre, fille d'un brigadier des armées du roi, vieux soldat des batailles de Raucourt et de Fontenoy. En 1758, il fit rebâtir le château et lui donna l'aspect qu'il présente encore aujourd'hui.



Le beau-père de Bertrand, Pierre Dithurbide, était le fils de modestes cultivateurs. Parti comme simple soldat, en 1730, il était brigadier en 1757 et chevalier de Saint-Louis, ce qui prouve qu'en plein 18ème siècle, un villageois obscur et roturier pouvait arriver aux plus hautes situations de l'armée. Il fut tué à Gottingue, le 30 Mai 1762, d'un coup de sabre à la tête. Parmi les actions d'éclat qu'on peut citer à son actif, on ne saurait omettre l'arrestation de Mandrin, le célèbre bandit, dont il s'empara au péril de sa vie.



brigand contrebandier 18ème siècle dauphiné
LOUIS MANDRIN



De l'union de Bertrand Aguerre et d'Agnès Dithurbide-Larre, naquit une fille unique, Saubade-Norbertine, qui épousa Bernard d'Arréguy, négociant à Bayonne. Ils eurent pour héritière leur fille Adèle laquelle mourut célibataire, en 1874, laissant tous ses biens à sa nièce, Mme Durand-de-Linon de Saint-Cricq. Après le décès de cette dernière, en Janvier 1895, ses trois filles vendirent le domaine d'Aguerria à M. Garcia de Ysla.



D'origine Mexicaine, M. Garcia de Ysla a été, pendant de longues années, consul du Mexique à Bayonne. C'était un homme du monde dans toute l'acceptation du terme, des plus distingués et très apprécié de la bonne société bayonnaise et étrangère. Lorsqu'il se rendit acquéreur du domaine d'Aguerria, il avait des visées plus hautes que la recherche exclusive de son agrément personnel. Il désirait fonder une école d'agriculture pour les orphelins et les enfants de familles nécessiteuses qui y recevraient, en même temps que des principes religieux et moraux, des connaissances pratiques qui en fissent d'excellents agriculteurs.



C'est dans ce but qu'après un arrangement avec les moines bénédictins de Labastide-Clairence, il a organisé ce beau domaine en une ferme-école dirigée par ces religieux qui ont formé toute une génération de jeunes gens restés longtemps sous leur bienfaisante influence.




pays basque autrefois agriculture labourd mouguerre
ORPHELINAT AGRICOLE DOMAINE AGUERRIA MOUGUERRE
PAYS BASQUE D'ANTAN

M. Garcia de Ysla n'est plus ; mais son oeuvre est continuée par la société qu'il a créée, connue sous le nom de "Société Agricole et Commerciale du Sud-Ouest".



Le château d'Aguerria est une belle habitation située au milieu d'un vaste domaine et précédée d'un bosquet d'arbres séculaires. Il se compose d'un bâtiment central carré ayant, à trois de ses angles, un pavillon de forme carrée et de grandes dimensions, percé de larges fenêtres.



A l'ouest sont des constructions formant les étables, des granges et toutes les installations qu'on trouve dans les établissements de cette nature.



Ses aménagements intérieurs sont d'une grande simplicité en même temps qu'ils dénotent beaucoup de goût de la part de ses anciens habitants. On y remarque des meubles de style et une très belle collection de faïences Mexicaines rapportées par M. Garcia de Ysla. Mais, ce qui fait surtout son agrément, c'est la vue dont on y jouit et qui s'étend sur la vallée de l'Adour, depuis le confluent des gaves réunis jusqu'à la mer et aux montagnes basques-espagnoles bornant, au Sud, le pays de Labourd. Dans ce milieu reposant il eut une existence plutôt paisible et il faut arriver aux guerres du premier empire pour voir sa tranquillité troublée par des opérations militaires.



A la fin de l'année 1813, l'armée du maréchal Soult, sous la pression des Anglais et des Portugais, s'était concentrée dans les environs de Bayonne et, pendant un mois, le pays fut le théâtre de nombreux engagements. Or, le plateau de Mouguerre constituait une position stratégique de premier ordre et un fort contingent anglais s'y fixa.




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PLAQUE COMMEMORATIVE MOUGUERRE
COMBATS 1813 1814



Les officiers furent reçus au château et y restèrent jusqu'après les opérations dont la bataille de Saint-Pierre a été le dénouement, le 13 Décembre 1813. La hauteur à l'Ouest du château avait été couronnée d'une redoute qui donna lieu aux combats les plus acharnés.



Pendant leur séjour à Aguerria les officiers se montrèrent d'une parfaite courtoisie vis-à-vis les personnes de la maison. Un jour ils remarquèrent que Mlle d'Arréguy semblait triste et préoccupée. Ils la pressèrent de questions et, à force d'insister, ils finirent par apprendre que, dans la matinée, un soldat lui avait brutalement arraché sa montre qu'elle portait sur elle. Immédiatement les officiers réunirent leurs hommes et invitèrent Mlle d'Arréguy à les passer en revue et à montrer, si elle le reconnaissait, celui qui l'avait volée. Elle se prêta à cette invitation, reconnut le soldat dont elle avait à se plaindre et le désigna, ne prévoyant pas ce qui allait arriver. Après l'avoir fouillé, on retrouva la montre cachée dans une de ses bottes et on la rendit à sa propriétaire ; mais la discipline anglaise était inflexible ; le coupable passa séance tenante en jugement et on l'exécuta le même jour.



Après lui bien d'autres eurent leur tombeau à Mouguerre. Au cours de la sanglante bataille du 13 Décembre, la redoute changea plusieurs fois d'occupants et finalement elle resta aux mains des Anglais. Mais ceux-ci payèrent cher leur succès ; un très grand nombre des leurs joncha le terrain et on les enterra dans plusieurs fours à chaux qui couronnaient cette hauteur. Pour honore la mémoire de ceux qui furent, dans les deux armées, les victimes de ces sanglants combats, on a élevé, au milieu du champ de bataille, une modeste croix de pierre qui a donné son nom à l'éminence sur laquelle elle se trouve. "La croix de Mouguerre" ; tel est en effet le terme sous lequel on désigne, dans la région, le but d'une des plus agréables promenades des environs de Bayonne.




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CROIX DE MOUGUERRE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Non loin de là, le Souvenir Français a fait construire, il y a quelques années, un monument de pierre de belle allure qui peut être aperçu de tous les points qui furent le théâtre des opérations connues dans l'histoire sous le nom de "bataille de Saint-Pierre".


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CROIX DE MOUGUERRE
PAYS BASQUE D'ANTAN








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jeudi 11 novembre 2021

LA FÊTE DES POILUS EN LABOURD ET EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE EN OCTOBRE 1919


LA FÊTE DES POILUS À MOUGUERRE ET À SAINT-JEAN-PIED-DE-PORT EN 1919.


Presque un an après la fin de la Première Guerre mondiale, des cérémonies du souvenir sont organisées en Pays Basque Nord.

vendredi 18 juin 2021

LES SALINES AUTOUR DE BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN NOVEMBRE 1933

LES SALINES AUTOUR DE BAYONNE EN 1933.


De nombreuses salines ont existé, en Labourd, autour de Bayonne.



pays basque autrefois salinees
SEL DE BAYONNE 
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet le journal la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque

le 20 novembre 1933, sous la plume de Georges Vié :



"Les Salines à Bayonne.



Dans notre région même, le sel est exploité, surtout à Briscous, Urcuit, Villefranque et Mouguerre



En dehors du gîte de sel gemme très important qui existe dans notre sous-sol local, des sources salées de débits variables ont été mises à profit par l’industrie. 



Ces sorties naturelles constituent un des nombreux groupements de sources minérales des Pyrénées, où une proportion élevée de sel gemme se trouve associée au bore. 



On prétend même que ces sources seraient en relation avec l'existence d un véritable fleuve d'eau salée coulant de Salies-de-Béarn vers l'océan et qui passerait même sous le camp Saint-Léon à Bayonne


pays basque autrefois salines
SEL GEMME DE BRINDOS
PAYS BASQUE D'ANTAN


Partout, le sel se trouve au contact des marnes bariolées du trias supérieur avec ophite. 



La couche de sel n'est pas régulière, ni comme allure, ni comme puissance. 



A Urcuit, un forage a recoupé la couche sur une épaisseur totale de près de 160 mètres à la profondeur de 250 mètres. La base de la couche de sel est ainsi à 410 m mètres de la surface. 



Un deuxième forage, situé à moins de deux cents mètres du précédent, n’a pas rencontré la formation salifère. C’est un des aléas de ce genre de recherches et d'exploitation par sondages.



Les forages sont établis avec des diamètres relativement importants (jusqu'à 300 millimètres). Ils sont tubés de bout en bout jusqu’à la couche de sel. 



Lorsque celle-ci est atteinte, on injecte dans le trou de sonde de l'eau douce sous une pression qui peut atteindre 7 à 8 kilogs. L'eau douce se sature au contact du sel qu'elle dissout. Dans la couche de sel gemme, il se forme une poche de plus en plus grande à mesure que s'opère la dissolution de la masse solide. L’eau salée, plus ou moins saturée, remonte dans la colonne du forage sous l'influence de la pression. De la surface, elle suit une canalisation souterraine en fonte qui la conduit aux usines de Mouguerre. L'une d’elles, qui se borne à la concentration des eaux salées et à la fabrication du sel, appartient à la Société Marcheville-Daguin. L'autre, la plus importante, est exploitée par la Société d'Etudes et de Produits Chimiques (Recherches et Entreprises Basques). Cette dernière, dite Soudière de Mouguerre, fabrique la soude caustique et le carbonate de soude par déplacement à la chaux. 


pays basque autrefois salines
PUBLICITE SEL DE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN


La saline de Mouguerre (Marcheville Daguin) est alimentée par la concession d'Harretchia. Elle a produit, en 1931, près de 6 000 tonnes de sel raffiné. 



La concession d’Eyharzia, appartenant au même groupement, est actuellement inexploitée. 



Les exploitations de Briscous ont produit la même année 6 320 tonnes de sel raffiné. La soudière a reçu pendant cette période 26 000 tonnes de sel en dissolution. L'exploitation d'Urcuit avait parallèlement produit 6 140 tonnes de sel raffiné et envoyé à la soudière près de 23 000 tonnes de sel en dissolution.



Il reste encore à citer la mine de sel gemme de Brindos, commune d'Anglet exploitée par la Société Civile des Mines de Brindos, filiale de Marcheville-Daguin La production est passée de 1 700 tonnes en 1926 à 723 tonnes en 1928 et à 400 tonnes en 1931. 



Le Pays Basque produit donc une quantité très importante de sel et de sous-produits de cette industrie. Il satisfait en partie aux besoins nationaux pour la consommation domestique. Mais il est vendu aussi des sels égrugés par la grande industrie chimique, la tannerie et l'agriculture. 



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PUBLICITE SEL DE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Les pêcheurs bretons viennent en nombre chaque année à Bayonne avec leurs bricks, chercher des tonnages importants de sel pour l'approvisionnement des morutiers. C'est là encore un intéressant débouché. 



L'industrie salifère occupe dans notre région un personnel important. Elle crée un grand mouvement de matières pondéreuses. Elle fait appel à de multiples branches de l’activité locale et étrangère. Elle est génératrice d'un mouvement de fonds relativement énorme. Il n’est pas jusqu'aux landes de Mouguerre, d'Urcuit, de Briscous jusqu'au bois d'Engournalde qui ne se trouvent bien des exploitations de sel. En dehors des stations de pompage qui occupent une main-d'œuvre rurale, l'exécution de nombreux sondages pour la recherche du sel et même de l'eau douce destinée à servir ultérieurement à la dissolution, apportent à ces contrées les moyens d’existence pour pas mal de leurs habitants."



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