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mardi 9 septembre 2025

LE PAIN "ESPAGNOL" AU PAYS BASQUE EN MAI 1918 (cinquième et dernière partie)

    

LE PAIN "ESPAGNOL" EN MAI 1918.


Pendant la Première Guerre mondiale, la question du ravitaillement est un sujet quotidien préoccupant dans toute la France, et au Pays Basque également. 




PAIN 1918



Voici ce que rapporta E. Seitz dans le quotidien La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-

Luz, dans plusieurs éditions :



  • Le 24 mai 1918 (suite) :

"... En résumé, Monsieur le Préfet, nous avons conscience d'avoir assuré la fidèle application de vos instructions concernant les restrictions imposées dans la Défense Nationale et cela malgré les difficultés inhérentes au régime spécial qui fait de notre station un vaste hôtellerie et malgré l'insuffisance numérique du personnel de la police municipale.



Nous n'avons pour cela ménagé ni notre temps ni nos peines et nous serions justement émus, que sans aucun égard pour nos efforts, on pût, en généralisant un cas isolé qui a pu se produire, méconnaître les résultats obtenus et la tâche considérable que nous avons accomplie.



Nos populations, vous le savez, sont animées du meilleur esprit et supportent avec vaillance les sacrifices commandés par l'intérêt du pays. Il est bien, toutefois, que M. le ministre du ravitaillement n'oublie que notre département est encore condamné au régime de la ration de pain à 200 grammes et qu'il est indispensable que cette ration soit portée à 300 grammes, comme partout ailleurs, à l'heure où les restrictions sur la viande vont nous imposer de nouvelles privations.



J'ai déjà appelé sur ce point l'attention de M. le ministre. Je sais que cette question est l'objet de vos préoccupations et j'ai confiance que votre sollicitude lui fera donner une équitable solution. 


Le Sénateur Maire : P. Forsans."


biarritz 1919
PIERRE FORSANS MAIRE DE BIARRITZ - MIARRITZE
PAYS BASQUE D'ANTAN



  • Le 29 mai 1918 :


"Pain Espagnol.


— Hier, à la gare de Biarritz-Ville, des personnes étaient arrêtées devant un ballot contenant une sérieuse quantité de pain espagnol et se plaignaient de ne pouvoir en acheter, la marchande refusant de le leur vendre à n'importe quel prix. Un agent s'enquit. Le pain était destiné à être vendu aux prix exagérés que nous avons connus. Devant la menace de saisie, la marchande, tout en maugréant accepta de vendre au prix toléré de 0.80 le demi-kilo. En quelques minutes, tout fut enlevé.



Cependant, nous devons signaler qu'il y a quantité de personnes qui consentent encore à payer le pain espagnol à n'importe quel prix. Ces gens-là ne sont pas raisonnables, car ils se font ainsi les auxiliaires de la contrebande et ils empêchent le pain espagnol de diminuer de prix."



  • Le 26 juin 1918 :

"Le pain Espagnol.



— Le pain de contrebande continue d'arriver à Biarritz où certains intermédiaires le vendent clandestinement à raison de 5 et 6 francs le kilo. Plusieurs saisies ont été faites récemment dans les gares.



Maintenant, voici le nouveau truc employé pour échapper à la surveillance exercée à Biarritz-Ville. Les transporteurs de pain, arrivant de la Négresse par le train, le jettent par la portière, en cours de route, aux environs du pont de Chélitz et des compères viennent le recueillir. Il est même arrivé récemment que des pains ainsi jetés en dehors de la voie ont été recueillis et mangés à bon marché par des personnes à qui ils n'étaient pas destinés."



  • Le 30 novembre 1918 :

"Après l'Armistice.



... En Espagne, par exemple, où nous comptons tant d'amis sincères, mais aussi des germanophiles stupides et ingrats, les effets de l'armistice gagné par nos Poilus se font sentir plus promptement encore peut-être que chez nous.



Déjà, moins de quinze jours après la capitulation boche, le pain, élément essentiel de la vie, a baissé de 10 centimes par kilog. dans toute la péninsule ; déjà l'on prévoit une baisse de prix sur un grand nombre de denrées d'alimentation, sur les cotons et les produits de fabrication ; déjà les sortes de tabac qui manquaient — ceux qui viennent des colonies et de Manille principalement — sont attendus et annoncés chez les marchands. Déjà l'officielle "Gaceta" a publié la déclaration officielle de l'ambassadeur d'Allemagne, annonçant la fin de toute belligérance navale, la fin de la guerre commerciale par sous-marins, la fin du régimes des sauf-conduits, obligations restrictives, obstacles de tout genre, la liberté, en un mot, du trafic maritime.



Il n'est pas inutile peut-être de rappeler aux Bochophiles espagnols, qui bénéficient, comme tous les autres neutres, de cet heureux état de choses, que c'est aux Boches qu'ils doivent les souffrances du blocus, aujourd'hui terminé pour eux, que c'est aux Alliés qu'ils doivent, depuis le 11 novembre, les bénéfices de la libre navigation ; aux Alliés, qui, à leur profit, ont fait signer par les plénipotentiaires l'article 32 de l'armistice :


"Le gouvernement allemand notifiera formellement à vous les gouvernements neutres, que toutes les restrictions imposées au trafic de leurs bâtiments avec les puissances alliées ou associées... sont immédiatement annulées."



C'est donc grâce à la liberté des mers gagnée par nous et réclamée par nous pour eux que les Espagnols peuvent librement commercer et manger du pain bon marché."








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