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jeudi 30 mars 2023

LE CONGRÈS DU PARTI RADICAL-SOCIALISTE À BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN OCTOBRE 1936 (quatrième partie)

 

LE CONGRÈS DU PARTI RADICAL-SOCIALISTE À BIARRITZ EN 1936.


C'est officiellement, le 21 juin 1901, qu'est créé le Parti républicain, radical et radical-socialiste.




pays basque autrefois congrès politique 1936
CONGRES DU PARTI RADICAL ET RADICAL-SOCIALISTE
DU 22 AU 25 OCTOBRE 1936 BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 22 octobre 

1936 :



"Le Congrès du Parti Radical-Socialiste s'est ouvert ce matin à Biarritz (suite).



"Le discours de M. Jean Plaa.



Au début de la séance de cet après midi, M. Jean Plaa, président de la Fédération radicale-socialiste des Basses-Pyrénées, a prononcé le discours que voici : 


Citoyennes, Citoyens. 


La confiance et la sympathie des militants Basques et Béarnais, desquels, dans des circonstances graves pour eux et dangereuses pour tous, vous avez eu l'occasion d'apprécier le courage et la fidélité, me valent aujourd'hui l'honneur, dont je sens l'immense prix, de vous souhaiter la bienvenue et de vous exprimer la joie que nous procure votre présence ici.



En saluant respectueusement les chefs que nous aimons et qui sont l'honneur et la fierté de notre parti, en tendant une main cordiale et fraternelle aux militants qui font sa force et qui portent ses espoirs, c’est à toute la France radicale que j’entends offrir le témoignage renouvelé de notre dévouement.  



pays basque autrefois labourd plage bains
BAINS ET PORT-VIEUX BIARRITZ 1936
PAYS BASQUE D'ANTAN



Citoyennes et citoyens, les radicaux-socialistes de ce département qui ont appris à connaître l’adversité, qui ont vécu des heures tragiques où la haine d’adversaires déchaînés les a poursuivis jusque dans leurs sentiments les plus sensibles ; qui, au contact des pires vicissitudes ont su lutter et vaincre ; ces hommes, que nulle brimade, qu’aucune lâcheté n’ont jamais rebutés ; ces hommes en qui sont demeurés intacts l’amour profond de leur parti et l'admiration de ceux qui conduisent ses destinées, m’ont chargé de vous dire la douce émotion que leur procure le réconfort de votre présence chez eux et la reconnaissance qu’ils vous doivent pour le gage de confiance qu’en acceptant de venir à Biarritz, vous avez apporté. 



Sans doute, accepterez-vous aussi que, me tournant vers la municipalité de Biarritz, vers mon ami Pierre Simonet, maire de Bayonne, dont à pareille époque, l’année dernière, vous avez à Wagram écouté la parole persuasive qui vous demandait d’accepter de venir à Biarritz, vers M. Lartigue, l'aimable directeur de cet établissement et M. Jacques Ruillier, architecte, et vers tous mes collaborateurs de la Fédération départementale, je leur adresse les remerciements oubliés et chaleureux auxquels leur donnent droit l’intelligente activité et la méticuleuse attention qu’ils ont mise à préparer ce congrès afin que son organisation se révèle digne de vous et que vous rencontriez, chez nous, toutes les délicatesses par quoi se marque la légendaire et charmante hospitalité du beau Pays Basque. 



pays basque autrefois 1936 plage labourd congrès politique
GRANDE PLAGE ET CASINO MUNICIPAL BIARRITZ 1936
PAYS BASQUE D'ANTAN



Là, devrait se trouver achevée la tâche du président de la Fédération départementale qui reçoit si le protocole, ou, tout au moins, la tradition beaucoup plus, à n’en pas douter, que l'intérêt que vous éprouvez à m’entendre, n'avait exigé que ce président prononçât un discours. Le mot est prétentieux quand il s’applique au moment précis où vous êtes justement impatients d'écouter les voix les plus autorisées parmi celles que vous goûtez le mieux ; il devient dérisoire quand il concerne un militant venu lui-même pour se documenter, non point pour enseigner. Votre légitime hâte de me voir céder cette place et mon incapacité à l'occuper utilement seront deux bonnes excuses pour que j’en finisse vite. Permettez cependant à un jeune vieux radical que plus de quinze ans d’action politique dans le même pays à imaginer qu’il sait tout de même ce qu’il veut, de dire, en peu de mots, le plus important de ce qu’il pense. 



Si les heures douloureuses que nous avons vécues nous donnaient un droit spécial à parler d’un sujet qui fera vraisemblablement l'objet d'un débat captivant et qui, tout au moins, je veux l'espérer, recevra avant la fin de ces quatre journées des solutions pratiques en vue d’une mise au point définitive et de longue haleine, je me croirais autorisé à attirer votre attention sur la nécessité impérieuse d’organiser vigoureusement le parti et d’intensifier, sans perdre de temps, une propagande précise à son profit. 



Loin de moi l’idée de récriminer à tort et à travers ; de déplorer telle ou telle carence ; d'accuser qui que ce suit. L'inactivité du parti radical-socialiste dans le pays constitue une négligence collective dont chacun de nous porte sa part de responsabilité. Laissez-moi affirmer qu’il est temps d’y remédier dans l’intérêt même du parti et dire qu’à l'heure où se dessine sur tout le territoire une recrudescence de sympathie à son égard, il doit être envisagé sans tarder, de rendre plus étroit le contact entre Paris et les départements, entre les chefs et les militants entre les radicaux et ceux qui, encore hésitants ou ignorants, viendront à nous si nous savons les y convier et les convaincre qu’ils ont raison d’adopter notre doctrine. 



La propagande peut s’entendre de diverses façons ; on en discutera. 



Les radicaux des Basses-Pyrénées qui bataillent dans une région extrêmement difficile sur laquelle pèse encore beaucoup trop l’emprise réactionnaire, estiment, non point par égoïsme, mais par ambition, de voir leur parti s'imposer définitivement, partout, que la meilleure sollicitude des hommes qui détiennent le prestige et l'influence doit aller, d’abord, aux Fédérations en difficultés, à celles qui n'ont pas de parlementaires, et au sein desquelles obscurément, s’acharnent à ne pas perdre pied des vaillants et des purs dont la seule foi, le désintéressement et la sincérité méritent de retenir votre attention, de stipuler le concours qu'ils attendent de vous.



Ne croyez point, surtout, que nous soyons jaloux des belles fédérations où le radicalisme triomphant fait la loi du suffrage universel. Nous les envions si leur puissance augmente notre confusion. 



Ne croyez pas non plus que nous sommes jaloux lorsque le président Daladier parle à Orange, le président Chautemps à Angers, le président Campinchi à Nantes ou à Poitiers. Nous voudrions seulement que, quelques fois, ils ne nous oublient pas. Car nous sommes avec le président Daladier quand il déclare qu’aucune réforme ne saurait inquiéter le parti radical ; que sa pensée est que soient préservées de toutes atteintes, par la seule action de la loi, les institutions démocratiques ; que la propriété individuelle, fruit du travail et de l’épargne, soit sauvegardée ; que dans une Europe inquiète et troublée, soit maintenue la paix du monde d’ailleurs inséparable de l'intégrité de notre partie. 


homme politique vaucluse président accords munich
EDOUARD DALADIER

Car nous sommes avec le Président Chautemps quand il affirme que tous les radicaux, même les plus modérés, exceptent de continuer leur loyal concours à la vaste et généreuse expérience sociale poursuivie par le gouvernement, mais que tous les radicaux, même les plus avancés, estiment que cette expérience ne peut réussir que dans la paix sociale, dans l'ordre et le respect des lois.  



Car nous sommes avec le Président Campinchi lorsqu'il souligne que les grèves continues, les occupations renouvelées ne peuvent que compromettre la réalisation du programme établi en commun par les partis de gauche, qu’elles nous discréditent aux yeux de l'étranger, qu’elles désorganisent la production en interdisant toutes prévisions normales et constituent un sérieux obstacle à la réussite de l'expérience actuelle qui est fondée sur la reprise économique. 



Nous sommes d’accord parce que la pensée radicale socialiste est unanime ; elle veut le progrès dans l’ordre ; révolution dans le calme et la légalité. Elle ne veut d’aucune Révolution. 



Il paraît d’ailleurs, à en croire un sénateur béarnais, de droite évidemment, qui en formulait l’avis, il y a dix jours, à soixante-dix kilomètres d’ici, que cette pensée est banale et sans portée. Celui-là disait : "Entre tous, les discours des ministres radicaux sont bons à méditer. Il n’y est question que du maintien de l'ordre public et de la défense de la propriété individuelle. Ce sont là des thèmes excellents, des thèmes classiques, mais dépourvus d’originalité et peu propres à exalter les cœurs et à donner le branle aux imaginations."


pays basque autrefois politique congrès 1936 biarritz
CONGRES PARTI RADICAL-SOCIALISTE BIARRITZ
PHOTO JOURNAL REGARDS 29 OCTOBRE 1936


Sans doute, pourrions-nous polémiquer autour de ce sujet. Ce ne serait ni opportun, ni intéressant. Mais ne vous semble-t-il pas que pareil langage aurait aussi bien pu jaillir d’un autre côté que celui où siège le parlementaire de droite dont je viens de répéter le propos ? 



C'est que le parti radical porte dans son destin d’établir la liaison entre ceux qui avancent trop vite et ceux qui suivent trop lentement. 



Une fois encore, à la lumière des événements actuels, il apparaît, que le véritable courage n’est pas toujours de marcher devant et d'entraîner ; il est quelques fois de demeurer derrière et de retenir. Pour le radicalisme, le courage et le devoir sont, aujourd’hui, de sauvegarder les qualités essentielles de notre pays dont il est le dépositaire naturel et prédestiné. 



pays basque autrefois labourd 1936
VUE GENERALE BIARRITZ 1936
PAYS BASQUE D'ANTAN



Pour le radicalisme, le courage et le devoir sont aujourd’hui de conserver sa volonté d’union et l'indépendance de sa doctrine dont l’intégralité même conditionne le respect de la liberté, le maintien de l'ordre sans lesquels nul gouvernement ne peut espérer fournir au pays le minimum de ce qu’il attend. 



Pour le parti radical-socialiste, le devoir et le courage sont tout simplement de rester lui-même, de se ressaisir, de reconquérir sa personnalité et d’agir. 



pays basque autrefois congrès politique 1936
EDOUARD HERRIOT
CONGRES PARTI RADICAL-SOCIALISTE OCTOBRE 1936



Voilà ce que pense, tout en l’ayant fort mal traduit, un modeste militant qui est et qui veut rester radical-socialiste — mais pas autre chose — et qui n'a nulle autre ambition que celle de participer à cette œuvre magnifique de redressement et d’action de grâce à laquelle, mieux que quiconque, notre parti pourra, demain, assurer au peuple de France le travail et le pain dont il a besoin, la paix, compagne radieuse et définitive, la liberté que les Jacobins lui ont confiée et qu'il adore passionnément."



A suivre...





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