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jeudi 2 mars 2023

LES CHIENS AU PAYS BASQUE AU DÉBUT DU 20ÈME SIÈCLE (deuxième partie)

 

LES CHIENS AU PAYS BASQUE AUTREFOIS.


Au début du 20ème siècle, les chiens, en particulier errants, sont un problème au Pays Basque.



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AGENT BARBACANNE ET FOURRIERE
BIARRITZ 1905



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale, dans plusieurs éditions :



  • La Gazette de Biarritz, le 14 juillet 1912 :


"Les Chiens.


Enfin ! on s’est décidé à prendre quelques mesures contre les chiens errants. Ce n’est pas encore assez : il faut absolument que la voiture de la fourrière des chiens circule dans la soirée, de 8 à 9 heures, et ramasse tous les errants qui sont un véritable danger pour les habitants, résidents ou étrangers qui se trouvent à Biarritz. Il y va du bon renom de la station, car on ne vient pas en villégiature avec la crainte de devenir enragé, faute d’une bonne police."



  • La Gazette de Biarritz, le 21 juillet 1912, sous la plume de Véritas :

"Les chiens.


On nous écrit : 

Monsieur le Directeur de la "Gazette de Biarritz." 


Je lis, avec surprise, dans le numéro de votre journal, portant la date du 14 Juillet 1912, un entrefilet concernant ce que vous appelez "les chiens errants". 



Permettez-moi de vous déclarer que je ne partage nullement vos sentiments au sujet de ces malheureuses bêtes. 



Ces "chiens errants" sont en général de braves bêtes que leurs maîtres, de la classe ouvrière, n’ont ni le temps ni les moyens de faire promener clans les parcs et les jardins. 



Les étrangers n’ignorent pas ces faits et sont loin de voir, dans un chien qui passe seul, un chien enragé, menaçant la tranquillité publique. Mais ils sont, trop souvent, témoins des brutalités dont ces bêtes sont l'objet, au moment où on les saisit pour les jeter en fourrière, et ils déplorent qu’elles soient traitées avec tant de barbarie. 



D’ailleurs, il est impossible de reconnaître, après l'abattage, si un chien est enragé ou non ; et vous rendriez un réel service à vos nombreux lecteurs en les prévenant que les neuf dixièmes des chiens que l’on tue comme étant enragés, n’étaient nullement atteints d’hydrophobie. 



Ce serait tranquilliser les esprits et sauver la vie à de nombreuses et innocentes bêtes."



"J’en demande bien pardon à l’aimable dame qui signe du pseudonyme "Véritas", mais ses arguments ne m’ont pas convaincu. 



Les chiens sont ici en nombre vraiment excessif. Beaucoup errent en liberté jour et nuit, soit qu’ils n’aient pas de maîtres, soit que leurs maîtres ne s’en occupent plus. Mal nourris, mal protégés contre les intempéries, ces chiens sont les plus exposés aux maladies et à la rage et sont pour cela un danger. 



Ils sont aussi une cause de trouble quand — ce qui est fréquent — leurs hurlements chassent le sommeil des habitants et de leurs hôtes. 



Je ne demande ni la mort du pêcheur ni la destruction des chiens, mais je répète que c'est par les chiens errant la nuit qu’il faut commencer la rafle quand la nécessité s'impose de prendre des mesures de propreté ou de prophyllaxie."



  • La Gazette de Biarritz, le 8 septembre 1912 :

"Arrêté Municipal sur les chiens. 


— Pendant la durée de deux mois, à partir du 1er Septembre, la circulation des chiens sur la voie publique est interdite, à moins qu’ils ne soient tenus en laisse ou muselés. Tout chien qui sera trouvé errant sur la voie publique sera saisi et mis en fourrière."



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SOCIETE D'ASSISTANCE AUX ANIMAUX PARIS



  • La Gazette de Biarritz, le 16 février 1913 :

"Les chiens.


Soucieuse de la sécurité publique, notre administration est résolue à se montrer extrêmement sévère pour la police des chiens. Tous les animaux doivent être munis de la muselière et être tenus en laisse. Des procès-verbaux sont faits aux contrevenants, et d’ailleurs la voiture dite "des chiens" parcourt les rues de jour et de nuit pour enlever et mettre en fourrière tous les chiens errants. 


Il y a, en effet, beaucoup de chiens à Biarritz. Le nombre des chiens imposés est de 1 250 environ ; il faut en compter à peu près autant qui échappent à la taxe. Mais la police a mission d’y mettre bon ordre. 



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TAXE MUNICIPALE SUR LES CHIENS 1855

Vendredi, un chien venu de l’extérieur a traversé notre ville, bousculant et mordant un certain nombre de ses congénères. Ce chien a été abattu et son corps a été envoyé pour autopsie à l’Institut Pasteur de Bordeaux. Une enquête très sévère a été faite et tous les chiens qui ont été mordus ou qu’on peut supposer mordus sont signalés et seront impitoyablement abattus, si le chien agresseur est reconnu atteint de la rage."



  • La Gazette de Biarritz, le 2 mars 1913 :

"A propos de Chiens.


On nous écrit : 


Sur votre avant-dernier journal, j'ai lu votre article sur les chiens où vous constatez qu’il y en a 1 250 payant la taxe municipale et peut-être autant ne la payant pas. 



Or, les chiens non inscrits appartiennent généralement à des gens qui n’ont pas les moyens de les nourrir, ou à des assistés du Bureau de Bienfaisance ; n’étant pas nourris, ils vont chercher pâture, mangent des immondices et parfois des charognes. C’est par eux que nous sommes gratifiés de cas de rage et de l’obligation de la muselière. 



Il n’y a vraiment qu’une chose à faire pour obvier à tous ces désagréments, c’est de prendre à Biarritz l’arrêt qu’a pris la municipalité de Bidache, et dont voici la teneur : "Le garde-champêtre est chargé de faire abattre les chiens dont la taxe n’a pas été acquittée en 1912." 



C’est radical, mais c’est juste, et en même temps, empêche cette affreuse maladie qu’est la rage et contre laquelle nous devons tous nous défendre. 



Un chien qui s’échappe sans muselière d’une maison ou d’un jardin parce qu’un fournisseur, boulanger, boucher ou facteur laisse la porte ouverte, est attrapé par la cuisse, et dès ce moment, il en coûte 3 francs pour le reprendre. 



A Bayonne, ville voisine, on se conforme à l’arrêté préfectoral du 8 Décembre 1866, qui dit que la redevance est d’un franc par jour de fourrière pour frais de capture, nourriture et garde. 



Pourquoi alors deux poids et deux mesures dans deux villes-sœurs et pourquoi Biarritz enfreint-il les règlements préfectoraux qui sont faits pour tout le département ? 


Veuillez agréer, etc.... 

D. V."



  • La Gazette de Biarritz, le 12 juillet 1914 :

"Muselez vos chiens. 


— En raison d'un cas de rage qui vient de se produire, le Maire de Biarritz vient de renouveler, pour une durée de trois mois, l’arrêté municipal concernant les chiens sans muselière. 


Tous les chiens errants non muselés seront capturés et mis en fourrière. 


Ne seront admis à circuler sur la voie publique que les chiens muselés ou tenus en laisse. 


Le public est prévenu qu'il doit se conformer au présent arrêté sous peine de contraventions. 


La police exerce une rigoureuse surveillance."



 A suivre...




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