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vendredi 5 septembre 2025

UNE "JOURNÉE LOUIS XIV" À SAINT-JEAN-DE-LUZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN SEPTEMBRE 1938

UNE CÉRÉMONIE À LA MÉMOIRE DE LOUIS XIV EN 1938.


Le mariage du Roi Louis XIV a eu lieu, à Saint-Jean-de-Luz, le 9 juin 1660.



pays basque mariage LOUIS XIV église saint-jean-de-luz
MARIAGE DE LOUIS XIV ET DE L'INFANTE MARIE-THERESE
16 JUIN 1660
MUSEE GREVIN SAINT-JEAN-DE-LUZ 




Voici ce que rapporta à ce sujet A. Lagrolet dans le quotidien local la Gazette de Bayonne, de 

Biarritz et du Pays basque :



"Un grand tricentenaire français.

Louis XIV glorifié à Saint-Jean-de-Luz.

Une grande cérémonie religieuse à l'église où fut célébré le mariage du Roi de France avec une infante d'Espagne.

M. Léon Bérard et le général Lambrigot célèbrent la mémoire de Louis le Grand.

(De notre correspondant particulier)



Les inquiétudes que pouvait inspirer le mauvais temps de samedi, ne se sont pas vérifiées le dimanche, et c'est sous un ciel clair et ensoleillé que s'est levé le jour consacré à commémorer le souvenir du grand roi qui scella dans notre église son union avec Marie-Thérèse, infante d'Espagne.



La fête commença par une grand'messe solennelle célébrée dans notre église avec le concours ee la Schola paroissiale. Jamais foule plus considérable n'envahit la nef et les galeries. Elle débordait jusque dans la rue. Au point qu'il fut impossible de fermer les portes. Dans les galeries les files d'hommes s'étageaient sur deux et trois rangs.



Léon Bérard, qui faisait à notre ville l'honneur de présider à l'inauguration du médaillon, don de Maxime Real del Sarte, se rendit de la mairie à l'église entouré du général Lambrigot, notre maire, des adjoints, de membres du Conseil municipal. Des places leur étaient réservées au centre de la nef.




homme politique béarn ministre sénateur
LEON BERARD
SENATEUR BASSES-PYRENEES 1927 ET 1936


Ils furent accueillis à leur entrée dans l'église par le "Choeur de louanges", de Lulli, admirablement interprété par la Schola paroissiale.



La messe fut célébrée par le chanoine Bellevue, curé doyen, qui avait pour la circonstance revêtu, ainsi que ses assistants, les ornements sacerdotaux, qui servirent au mariage de Louis XIV. Le devant d'autel, à broderies à gros relief représentant l'Annonciation, était aussi un don du monarque.



La messe chantée à l'unisson, par la Schola et les hommes de l'assistance, étaient une des messes en plein chant de Dumont, compositeur français du XVIIe siècle. Quand Pie X ordonna la réforme du chant dans les églises, ces messes ne devaient pas figurer dans l'Edition vaticane dressée par les Bénédictins. Mais lors d'un pèlerinage d'hommes à Rome, Pie X fut accueilli à Saint-Pierre de Rome par le "Credo d'une messe", de Dumont, chanté par les 60 000 Français qui remplissaient la basilique. Il en fut tellement impressionné, qu'il dit : "Que les Français gardent ce chant" et c'est ainsi que les messes en plein chant de Dumont figurent en appendice dans l'Edition Vaticane.



A l'offertoire, Charles Lebout, notre organiste et maître de chapelle, interpréta avec sa maîtrise habituelle "Sur les grands jeux", de Couperin.



La Schola se fit encore attendre dans "O amor", de M. A. Charpentier, et à la sortie dans "Au Christ triomphant", de de Camposa. Ainsi toute la partie musicale de l'office était de l'époque de Louis XIV.



En chaire, Mgr Saint-Pierre, qui fut coadjuteur de l'archevêque de Carthage, prononcera éloquemment un sermon de circonstance.



Cette cérémonie religieuse fut de toute beauté et nos visiteurs en garderont longtemps l'impressionnant souvenir.



Un médaillon sur la maison de l'Infante.



Après l'office avait lieu la cérémonie de l'inauguration du médaillon à l'effigie de Louis XIV placé sur le mur de la maison de l'Infante. Une enceinte était réservée aux invités de la municipalité. Une tribune drapée de drapeaux tricolores avait été érigée à côté de l'emplacement réservé au médaillon.



Quand Léon Bérard fit son entrée dans l'enceinte réservée, entouré du maire et des autorités, l'Harmonie municipale l'accueillit aux sons de la "Marche française" de Lulli.



Le général Lambrigot, maire, prit le premier la parole au moment où fut enlevé le voile qui couvrait le monument et prononça un discours.



Un magnifique éloge du grand roi par un grand orateur.



M. Léon Bérard nous prouva ensuite qu'il n'est homme en France qui puisse mieux penser et mieux dire.



Ces discours, que des haut-parleurs diffusaient à une assez grande distance, fut savouré par une foule nombreuse dans l'enceinte et hors de l'enceinte.



Nous avons remarqué au premier rang des invités : M. Surchamps, préfet des Basses-Pyrénées, Daguerre, sous-préfet, Maxime Real del Sarte, M. de Coral, député, Mgr Saint-Pierre, M. Lannepouquet, conseiller général, le chanoine Bellevue, curé doyen, etc...



Entre les deux discours l'Harmonie municipale exécute le "Menuet du Bourgeois Gentilhomme", de Rameau, et à la fin le "Rigodon de Dardanus", également de Rameau.



Ainsi tout était du grand siècle, car nous pouvons dire du discours de M. Léon Bérard que c'était le grand siècle qui nous parlait par sa bouche.



Un déjeuner intime.



Un déjeuner intime réunissait après l'inauguration une vingtaine d'invités de la municipalité à l'hôtel d'Angleterre. Il était présidé par Léon Bérard, qui avait pour vis-à-vis Mme Léon Bérard, qui embellissait la réunion de sa gracieuse présence.



Le ministre avait à sa droite le préfet des Basses-Pyrénées et le chanoine Bellevue, à sa gauche le général Lambrigot et Mme Duhourcau. A la droite de Mme Léon Bérard, Mgr Saint-Pierre et M. Lannepouquet, à sa gauche M. Daguerre, sous-préfet, et Maxime Real del Sarte.




pays basque monument morts sculpteur
MAXIME REAL DEL SARTE
CAMELOT DU ROI ET SCULPTEUR

Au dessert, le général Lambrigot, en quelques phrases courtes et élégantes, remercia Mme Bérard d'avoir honoré ce déjeuner de sa gracieuse présence.




Avant la séparation, le ministre salua les autorités présentes et Maxime Real del Sarte et il fit avec cette finesse et cet esprit qui sont à chacune de leur manifestation un sujet d'admiration et un véritable régal pour l'intelligence.



Nous n'aurons garde d'oublier l'hôtel d'Angleterre pour la parfaite ordonnance de l'élaboration d'un menu, vrai régal de gourmets. Qu'on en juge : Hors-d'oeuvres de choix, filets de soles roi Soleil, tournedos sautés aux cèpes d'Aïnhoa, pintadeaux fourrés de truffe à l'Infante, asperges à la sauce mousseline, bombe glacée Marie-Thérèse, corbeille de fruits, arrosé de vins et de champagne bien choisis.



pays basque mariage LOUIS XIV église saint-jean-de-luz
HÔTEL D'ANGLETERRE SAINT-JEAN-DE-LUZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



Divertissement.



La fête se terminait par un divertissement de musique et de danses donné au théâtre de verdure de Ducontenia. Elle fut un grand succès pour les musiciens, chanteurs et danseurs qui en composaient le programme, dont les divers numéros furent expliqués et commentés par le comte de Rivière qui avait bien voulu se prêter au rôle de speacker.



Nous reviendrons demain sur cette partie de la fête qui avait attiré une assistance particulièrement nombreuse. Les applaudissements prouvèrent le plaisir pris par les spectateurs à cette manifestation qui unissait des danses du XVIIe siècle à des chants et à des danses qui depuis des siècles font partie des traditions basquaises.



Le soir, une foule énorme se pressait sur la place Louis XIV pour la bataille de confetti et le toro de fuego. Et ce fut dans la joie et les rires la fin d'une belle journée.



Saint-Jean-de-Luz a fêté à sa manière le tricentenaire du grand roi qui lui mérita d'être appelée la ville du mariage de Louis XIV. L'oeuvre de Maxime Real del Sarte restera comme un éternel souvenir de cette journée qui sera une belle page dans la grande saison de 1938."




(Source : Wikipédia)







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