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mercredi 8 novembre 2017

MAXIME REAL DEL SARTE ARTISTE AU PAYS BASQUE AUTREFOIS


MAXIME REAL DEL SARTE.


Maxime Real Del Sarte est né le 2 mai 1888 à Paris et est mort le 15 février 1954, également à Paris.

C'était un sculpteur, mutilé de guerre, fondateur et chef des Camelots du roi, nationaliste et monarchiste.

Bien qu'amputé de l'avant-bras gauche, en 1916, il fit plus de cent statues et/ou monuments au 

mort.



pays basque autrefois
MAXIME REAL DELSARTE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition 

du 2 octobre 1923 :

"A propos de l'inauguration du Parc d'Hiver.

Une âme d'artiste : Real del Sarte.


pays basque autrefois
MAXIME REAL DEL SARTE A PARIS EN 1909


Nous donnerons demain le compte-rendu de l'inauguration de la statue due au ciseau de M. Real del Sarte et qui orne le Parc d'Hiver. Mais dès aujourd'hui, nous sommes heureux de publier l'article que M. Duplantier a consacré à l’éminent sculpteur : 


L’artiste, qu'il soit peintre ou sculpteur, poète ou musicien, transporte spontanément le sentiment qui l’anime; il était inévitable qu'au lendemain d’un bouleversement social sans précédent dans l’histoire des peuples, les tendances artistiques se soient orientées vers des voies nouvelles en empruntant les nuances, les formes ou les sons qui exaltaient au mieux et au plus juste ces sentiments. 


C’est de la souffrance que vient la pitié, l’injustice appelle le châtiment, la beauté et la bonté attirent l’amour; mais par quelles fluctuations successives passe la matérialisation d’une œuvre entrevue en rêve par l'artiste qui doit précisément traduire un sentiment qu'il n’éprouve pas toujours? 


pays basque avant
MAXIME REAL DEL SARTE
PAYS BASQUE D'ANTAN



pays basque autrefois
MONUMENT CHOLET PAR MAXIME REAL DEL SARTE

Pour concrétiser l'inspiration, l'artiste vrai ne se sert que d’accords simples afin d obtenir une harmonie émouvante qui conservera comme un reflet de l'effort créateur... 


Ce tempérament d’artiste affranchi des formules banales, nous le trouvons chez Maxime Réal del Sarte, héritier d’un vieux nom et de traditions plusieurs fois séculaires. Dans sa famille on naît artiste tout naturellement, et de l’ancêtre Florentin qui vit le jour en 1488 au descendant actuel, la lignée est ininterrompue des peintres, sculpteurs ou musiciens. La flamme sacrée semble parfois s'éteindre un instant, mais ce n’est que pour briller d’un plus vif éclat après une éclipse passagère.

pays basque autrefois
MONUMENT CHOLET PAR MAXIME REAL DEL SARTE

Maxime del Sarte possède par hérédité le tempérament observateur et créateur, comme tous ses proches. Neveu de Georges Bizet, l’immortel auteur de Carmen, il fut dès le berceau initié aux pratiques de l'art, car sa mère est une artiste de talent et son père musicien et sculpteur nous a laissé plusieurs œuvres excellentes; pour ne pas manquer à la tradition l’un de ses frères est musicien et compositeur apprécié, les deux autres sont peintres. 


Ainsi nourri avec les sucs artistiques les plus purs et les plus subtils, ce jeune bourgeon devait s’épanouir librement, et en effet la fougue d’une jeunesse turbulente montre bientôt un vrai tempérament, une âme ardente ou la sensibilité du cœur se comptait à l’exaltation des passions, à la soif d'indépendance, à la recherche des sensations fortes qui sont indispensables au talent créateur pour fixer la forme éternelle d'un trait fugitif, précis et vivant. 


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MONUMENT COMPIEGNE PAR MAXIME REAL DEL SARTE

En cela, Maxime tient de son aïeul André Vannucchi qui mena une existence très mouvementée quoique très courte, puisqu’il mourut âgé de 42 ans seulement. L’ancêtre Vannucchi était fils d'un tailleur, d’où son nom "del sarto", mais le métier paternel ne lui plaisant pas, il fut tour à tour orfèvre, peintre et sculpteur, cette dernière vocation, à l’école de Jean Barillle, peintre médiocre mais praticien habile, qui fit sous la direction de Raphaël, la majeure partie des boiseries du Vatican. La réputation du jeune del Sarto — devenu plus expert que son maître, ayant franchi les Alpes, il fut appelé à la cour de France par François 1er et fonda l’Ecole de Fontainebleau; mais à la suite d’aventures retentissantes, il fut mis en disgrâce et revint à nouveau en Italie ou la fin de sa vie ne fut qu'une suite de malheurs. Ce tempérament fougueux nous a laissé quelques chefs-d œuvre où l'on note de jolis modelés et des expressions de vie intense. Le Louvre possède de lui la Charité, et l'Italie conserve deux belles fresques : Jules César recevant les tributs des provinces romaines, qui est à Caino puis La Scène de Jésus-Christ au monastère de San-Salvi, et à Florence Le sacrifice d’Abraham, un Christ, etc... 


Sa descendance se fixe dans les Flandres françaises vers 1531, mais elle conserve la vivacité du sang latin qui se transmet de père en fils avec le sentiment artistique, et aujourd’hui l'arrière petit-fils Maxime suit la trace glorieuse de l’aïeul, mais sans avoir connu comme lui les incertitudes de débuts laborieux. Il serait prématuré de dire ce que pourra donner plus tard Maxime Réal del Sarte dont l’esprit observateur des finesses mis au service d’une volonté que rien ne rebute a déjà fourni quelques œuvres remarquables qui ne pourront être jugées pleinement qu’avec le recul de temps nécessaire. Travailleur infatigable, Maxime est malheureusement privé de son poignet gauche amputé à la suite d’une blessure reçue aux Eparges, et ce mutilé s'acharne sur la glaise avec la droite restée ferme, avec aussi la volonté d'insuffler un peu de Vie dans la matière inerte qui va s’animer sous ses doigts. Ses yeux très mobiles sont plantés dans un visage calme et saisissent d'instinct les effets délicats de la lumière qui joue sur la saillie des muscles, il poétise le mouvement qui accuse la vie, et s'adapte pleinement au sujet qu’il aborde avec éclectisme et souplesse; sa "manière", cependant, reste bien personnelle. 



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MONUMENT CONTREXEVILLE PAR MAXIME REAL DEL SARTE

Dans les nombreux monuments aux Morts qu’il a conçu on sent que le blessé n'oublie pas la vision fugitive du carnage dans l'instant où la bête humaine déchaînée montrait l'observateur attentif des attitudes vraies; la pose à l’atelier ne peut donner l'expression juste du vécu. Aussi dans les sujets traités pour la glorification de nos morts de la dernière guerre, il se détache de ses ensembles une intensité de vie émotive. Pour lui ceux qui sont tombés et reposent pieusement, ne sont morts qu’en apparence, car ils survivent dans le geste magnifique de leur action ou dans l’offrande de leur chair, parce que l'Idée ne meurt pas, parce que la Justice est éternelle, parce que le sacrifice suprême n’a été consenti que pour assurer un avenir meilleur : ainsi la Mort doit engendrer la Vie, ainsi la France personnifiée par ses enfants qui ont donné leur sang pour Elle restera vivante et immortelle... 


Maxime Réal del Sarte ne veut pas admettre que les flots de sang aient coulé en vain, il veut honorer la mémoire des héros sacrifiés (que l’on oublie, hélas ! trop vite) et c’est un hymne à la vie qu'il veut fixer dans le marbre ou le bronze pour honorer cette mémoire à jamais. 


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BUSTE JEANNE D'ARC A DOMREMY PAR
MAXIME REAL DEL SARTE

Cette interprétation se trouve traduite avec passion en des attitudes diverses ou des formes variées dans les monuments exécutes ces dernières années. 


Monuments aux Chars d assaut, Monument pour la Victoire de Champagne et Monument aux Morts de Compiègne, aux masses harmonieusement équilibrées. 


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MONUMENT ROUEN PAR MAXIME REAL DEL SARTE


Monument aux Morts de Saint-Jean-de-Luz, de Guéthary et de Sare, adaptés a l'âme basque, Monument du Tréport, de Mulhouse, des Mines de la Grand-Combe, des Forains qui sera élevé à Paris, Monument de la Victoire pour Rouen, Monument à l'aviateur Romanet, tous gardent l'allure simple et juste dans une harmonie adéquate au milieu ambiant. Et quelle simplicité de lignes dans le petit monument élevé à la mémoire d'Edouard VII, si bien équilibré, quelle candeur dans l’expression de sa Jeanne d'Arc de Saint-Philippe du Roule! Je ne cite que pour mémoire le monument de Georges Clemenceau à New-York que nos amis américains ont fort apprécié, et les nombreux bibelots charmants et gracieux comme sa "Petite femme à la Fleur"»... Il y a de la chasteté dans l'Aube, dont la nudité en marbre orne aujourd'hui le quartier d’hiver de Biarritz et qui fut admirée au dernier Salon. 

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MONUMENT AUX MORTS ST JEAN DE LUZ
PAR MAXIME REAL DEL SARTE
PAYS BASQUE D'ANTAN



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MONUMENT AUX MORTS GUETHARY
PAR MAXIME REAL DEL SARTE
PAYS BASQUE D'ANTAN



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MONUMENT AUX MORTS SARE
PAR MAXIME REAL DEL SARTE
PAYS BASQUE D'ANTAN



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MONUMENT ROUEN PAR MAXIME REAL DEL SARTE

On sait que Maxime del Sarte est grand Prix National de 1921 pour son "Premier Toit" commandé par l’Etat. 


L'interprétation vraie d'un sentiment est l'indice d’une observation aigüe ; un peu de l’âme tourmentée de Maxime Réal del Sarte flotte autour de ses oeuvres et quand les années auront assagi un cerveau qui reste puissant, la Foi qui anime et guide le bras nous vaudra un jour quelques chefs-d oeuvre qui s ajouteront au patrimoine déjà important que nous sommes fiers de posséder, démontrant ainsi que l'Art français, malgré des erreurs passagères ne peut synthétiser que le Vrai, le Beau et le Juste."


Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.


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